La santé passe aussi par les dents

© M. Detiffe

En Belgique, les soins dentaires sont, aujourd’hui encore, parmi les soins de santé les moins bien couverts dans le cadre de l'assurance soins de santé obligatoire, c’est-à-dire au travers des mécanismes de protection de la sécurité sociale. En effet, les sommes remboursées par ce dispositif en soins dentaires sont équivalentes aux coûts restant à charge des patients (+/- 800 millions d’euros).

Cependant, les soins dentaires sont totalement remboursés pour les jeunes entre 0 et 18 ans (à l'exception de l’orthodontie). Et, pour les personnes bénéficiaires de l'intervention majorée (BIM), tous les soins dentaires de base (sauf quelques prestations) sont intégralement remboursés chez les dentistes qui appliquent les tarifs de la convention dento-mutualiste.

Des constats préoccupants

Néanmoins, il existe une grande différence entre les personnes qui bénéficient de l'intervention majorée (BIM) et les assurés "ordinaires" quant à la visite du dentiste : seulement, 36,3 % des BIM se sont rendus au moins une fois chez le dentiste en 2015. Contre 45,8 % des non BIM. Globalement, la fréquentation du dentiste est plus faible entre 18 et 30 ans, et après 75 ans.

De manière générale, l'état de la santé bucco-dentaire des Belges s'avère très préoccupant. Une constatation d'autant plus inquiétante que la consommation de soins dentaires semble directement liée au niveau socio-économique des personnes. Les dispositifs de remboursements avantageux, voire de gratuité des soins (pour les enfants par exemple) ne semblent donc pas suffisants pour favoriser une meilleure prise en charge dentaire. Il faut influer sur les comportements et travailler en amont via la prévention et des messages de sensibilisation.

La MC réagit et agit

Face à ces constats, la MC a choisi de mener une politique résolument dynamique. D’une part, nous misons sur un avantage solidaire: la Dento solidaire. Parce que la stratégie de la MC est de proposer des avantages à l’ensemble des affiliés pour leur permettre la plus grande accessibilité possible aux soins. Dento solidaire intervient en orthodontie (ce sont des traitements onéreux) et pour les prothèses qui ne sont pas remboursées en assurance obligatoire avant 50 ans. Ceci afin d'éviter que la santé ne se dégrade davantage encore pour les personnes concernées et, pour l’orthodontie, afin de soulager financièrement les familles.

D’autre part, la MC offre une assurance facultative avec une couverture plus large, appelée Dento+. Cette assurance, accessible sans questionnaire médical, n’excluant aucun traitement, est réellement pionnière au niveau mutualiste. La MC se distingue ainsi des autres assureurs. Notamment par l'élaboration d' un "plan de traitement" dans le but d’informer le patient, avant son traitement, du coût des interventions et du niveau de remboursement de celles-ci. La MC souhaite également ne pas engendrer une inflation des tarifs des praticiens et veille à garder un niveau de primes d’assurance accessible.

Enfin, nous continuons à nous battre pour une meilleure prise en charge des soins dentaires par la sécurité sociale. Plus de la moitié ne sont couverts par aucun remboursement en assurance obligatoire. C’est le règne de la liberté tarifaire avec ses dérives potentielles. La MC réclame plus de sécurité tarifaire pour les patients et une accessibilité accrue des soins. De ce fait, il est essentiel de renforcer la nomenclature existante. Ceci permettra notamment de lutter contre le tourisme des soins dentaires à l'étranger et la profusion de prothèses importées dont la qualité et les origines sont parfois douteuses.

La MC mise depuis plusieurs années sur une réelle politique de prévention. Ses actions dans les écoles et auprès des dentistes ont un effet positif.

Prévenir, un maître-mot

En plus de tout ceci, la Mutualité mise, depuis plusieurs années, sur une réelle politique de prévention. Assurément, ses actions dans les écoles et auprès des dentistes, pilotées par le service de promotion de la santé de la MC (Infor Santé), ont un effet positif. Tout comme celles que déploient certains cabinets dentaires, notamment les cabinets mutualistes. Il est essentiel d’apprendre aux jeunes enfants les bons réflexes, tant en termes d’alimentation que d’hygiène dentaire. Des habitudes à conserver tout au long de la vie. Attention : ne pas avoir mal aux dents ne signifie pas avoir une bouche en bonne santé.

Dans un but préventif, la MC a également mis en ligne sur son site internet (www.mc.be/dento) des modules d'informations suivant, en particulier, le parcours des dents saines tout au long de la vie. Une initiative unique et exemplative dans le monde francophone. La MC entend mettre tout en œuvre pour conseiller au mieux ses membres. Elle projette notamment de les informer personnellement lorsqu'il est temps pour eux de se rendre à leur visite annuelle chez le dentiste.

Les enjeux sont nombreux et la sensibilisation peut avoir un réel impact sur le comportement. Il est fondamental de continuer à investir ces politiques de prévention. La MC va poursuivre son travail sur ces aspects et nous souhaitons que les autorités publiques se montrent soutenantes à cet égard. Car une bonne prévention permet aussi de réduire les soins curatifs, et donc les coûts à charge du patient et de la collectivité dans son ensemble.