Editos

Relever les défis de la perte d’autonomie 

2 min.
Alexandre Verhamme

Alexandre Verhamme

Souvent associée au vieillissement, la perte d’autonomie englobe pourtant des réalités et des parcours de vie différents. Elle peut être temporaire ou permanente, voire définitive.  Sans distinction, nous pouvons tous un jour être confrontés à cette situation mais pour certains, il est moins aisé d’être épaulé dans ce changement de vie. D’abord parce que l’offre est manquante, ensuite parce qu’elle n’est pas toujours financièrement accessible.  

Un système de santé au sens large, humain et soucieux de la dignité de chacun, qui respecte les choix et projets de vie des citoyens et de leurs proches est essentiel. À travers nos services et notre réseau médico-social, nous proposons à nos membres en perte d’autonomie des solutions accessibles qui répondent concrètement à leurs besoins : par exemple Solival et ses conseils en aménagement du domicile, Qualias et ses offres d’équipement, les services d’assistance de Vitatel, les aides et soins à domicile (ASD), sans oublier nos maisons de repos et hôpitaux partenaires, nos centres de convalescence… 

Nous défendons cette vision dans nos plaidoyers politiques. Entre autres victoires sur ce terrain, citons la reprise des aides individuelles à Bruxelles — assurant ainsi un guichet unique à nos affiliés, la réforme des normes d’encadrement en maisons de repos et de soins, le renforcement des référents "démence" dans les institutions d’hébergement…  

Mieux vivre sa perte d’autonomie : un droit 

Pour autant, il reste beaucoup à faire pour répondre aux défis de la perte d’autonomie. Pour satisfaire au mieux une demande croissante, les prochains gouvernements devront renforcer financièrement le secteur de l’aide et des soins à domicile pour permettre à ses acteurs de continuer à offrir un service et un accompagnement de qualité. Rester chez soi malgré la perte d’autonomie est un choix qui doit également être soutenu par un renforcement des politiques d’aménagement du domicile et de téléassistance.   

Par ailleurs, des efforts doivent encore être consentis pour faire de toutes les structures d’hébergement non seulement des lieux de soins, mais surtout des lieux de vie ! Nous appelons donc les pouvoirs publics à soutenir les petites unités et les formes alternatives d’hébergement (habitats collectifs, résidences-services, etc.) et à promouvoir des modes de gouvernance plus participatifs où le "résident" prend part aux décisions qui le concernent. Nous attendons également des prochains gouvernements qu’ils mettent tout en œuvre pour assurer l’accessibilité financière de ces structures.  

Le contexte démographique et socio-sanitaire appuie plus que jamais la nécessité de mettre en place un dispositif assurantiel solidaire régional, afin de couvrir efficacement les risques liés à la perte d’autonomie et ceux de la marchandisation du secteur. L’"assurance autonomie" permettrait de répondre à ces enjeux ainsi qu’aux besoins de toute la population en refinancement le domaine, en garantissant un droit à la population en la matière, tout en évitant d’avancer vers un système de santé à deux vitesses.  

Enfin, rappelons que le bien-être des personnes en perte d'autonomie, comme de toute personne, dépend de nombreux facteurs : liens sociaux, niveau de revenus, qualité de l'habitat, aménagement du territoire, mobilité, culture et loisirs… Une politique transversale en faveur de ces publics prend dès lors tout son sens, surtout si elle est pensée avec les personnes et leurs représentants. C'est d'ailleurs le cheval de bataille des mouvements de la MC, comme Altéo et Enéo.