Vivre ensemble

Les plus de la concertation en entreprise

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© Klaarke Meert
© Klaarke Meert
Joëlle Delvaux

Joëlle Delvaux

Les élections sociales trouvent avant tout leur sens au niveau des entreprises. C’est là que bat le coeur des délégations syndicales, que les candidats se présentent au suffrage de tous leurs collègues… et que sont institués les comités pour la prévention et la protection au travail (CPPT) - dans les entreprises d’au moins 50 personnes - et les conseils d’entreprise (CE) - dans celles de 100 personnes ou plus.

Mais ces élections sont également significatives à un niveau bien plus large. En effet, les trois organisations syndicales interprofessionnelles (CSC, FGTB et CGSLB) déterminent le programme électoral qui sera décliné et adapté en fonction des réalités des entreprises. Et les résultats du scrutin servent à évaluer la représentativité de chaque syndicat et à déterminer leur représentation dans les multiples organes de négociation aux niveaux national, régional et sectoriel.

"Dans certaines entreprises, la concertation y est efficace entre l'employeur et les travailleurs. Les militants syndicaux sont écoutés. Ils ont toutes les chances de dégager d'excellentes propositions et solutions, constate-t-on à la CSC qui, dans son programme électoral, met l'accent sur la qualité. Qualité de la concertation sur le lieu de travail et qualité de l'emploi (sécurité des revenus, salaire juste, travail "soutenable"). Dans d'autres entreprises, au contraire, les travailleurs se heurtent à l'incompréhension lors qu'ils s'expriment ouvertement ou dé fendent leurs collègues. Dans ce contexte, les militants peuvent démontrer qu'il est dans l'intérêt de tous – y compris de l'employeur – d'instaurer un bon dialogue".

"L’avenir de vos collègues vous tient à coeur ?" : un des slogans de la CSC lors de l’appel aux candidats

Pour la CSC, les comptes annuels et bilans que les entreprises déposent à la Banque Nationale apportent en effet des preuves scientifiques qu'il existe une différence entre les entreprises avec et sans concertation sociale. Ainsi, dans celles qui organisent des élections sociales, les salaires moyens sont supérieurs à ceux d'entreprises similaires qui n'en organisent pas.

Autres différences notoires, là où s'organise la concertation : davantage d'opportunités de formations et d'emplois fixes, moins de travail temporaire, moins de licenciements, moins de différences entre les salaires des hommes et des femmes, moins d'accidents du travail, plus d'attention accordée au bien-être.

Sans parler du fait qu'en cas de litiges, la conciliation est plus rapide et permet bien souvent d'éviter des procédures judiciaires devant les tribunaux du travail.

"Défendre les intérêts des travailleurs ne signifie pas que ceux de l'entreprise ne sont pas pris en considération. Souvent, l'échange d'informations entre l'employeur et les représentants du personnel contribue à faire évoluer positivement l'entreprise", fait remarquer la CSC. Qui ajoute : "La démocratie sociale n'est jamais définitivement acquise. Le modèle social que nous portons exige que nous nous battions sans relâche pour l'élargir au bénéfice du plus grand nombre et l'obtenir là où les travailleurs en sont encore privés".