Politiques de santé

Que s'est-il passé sur la planète Santé en avril ?

8 min.

Médias : la déontologie mise à l’honneur

Le Conseil de déontologie journalistique lance, avec ses médias membres, sa première campagne grand public pour (ré)affirmer le lien entre déontologie et information de confiance. "Le journalisme, c’est plus que produire du contenu et le diffuser. C’est aussi vérifier ses sources et les protéger. Aller sur le terrain, et y retourner. Recouper les informations et les comparer, rappelle le Conseil. Mais l’erreur, en journalisme comme ailleurs, est humaine." Titre trompeur, illustration stigmatisante, absence de droit de réplique… Le CDJ répond gratuitement aux interpellations du public, qu’il s’agisse de demandes d’information, de médiation ou de plaintes. Cette instance indépendante, financée par les médias et journalistes de Belgique francophone et germanophone, fonctionne sur un principe d’autorégulation. Elle est composée de représentants de la profession (éditeurs de médias, journalistes, rédacteurs en chef...) et de la société civile (issus des secteurs académique, juridique, associatif…). Son rôle n’est pas de vérifier le contenu des informations, mais bien que les règles du code de déontologie aient été suivies : informer dans le respect de la vérité et de manière indépendante, agir avec loyauté et respecter le droit des personnes. Le travail autour de cette jurisprudence a aussi une vocation pédagogique. Ainsi, le CDJ émet des recommandations aux médias sur la manière de traiter de sujets sensibles comme les violences de genre. Dans un contexte où les fake news circulent parfois plus vite que les infos véritables, les médias membres du CDJ marquent par ce label leur engagement pour une information de qualité.

Infos : lecdj.be

Les allocations sociales augmentent de 2 % en mai

Le Bureau du plan prévoit que l’indice santé qui sert à calculer l'indexation des salaires, des allocations sociales et des loyers, augmentera de 3,4 % cette année. La hausse était de 4,33 % en 2023 et de 9,25 % en 2022. À l’heure où nous écrivons ces lignes (mardi 23 avril), il est quasi certain que l’indice-pivot sera dépassé en avril. Selon toute vraisemblance, les allocations sociales et les pensions seront donc adaptées au coût de la vie et indexées de 2 % en mai. L’indexation s’appliquera aux salaires dans le secteur public en juin. Le précédent dépassement s’était produit en octobre 2023.

Une prime de rattrapage pour les travailleurs en invalidité

Le 31 décembre 2023, vous étiez en incapacité de travail depuis plus d’un an et vous êtes toujours en invalidité au cours de ce mois de mai (au moins un jour) ? Bonne nouvelle : que vous soyez salarié, chômeur ou indépendant, fin mai, la mutualité vous versera un supplément à vos indemnités au titre de pécule de vacances. Et ce, même si vous avez repris une activité professionnelle à temps partiel.

Vous êtes salarié ou chômeur : le montant de la prime de rattrapage varie selon la durée de votre incapacité de travail et que vous ayez ou non une famille à charge.

Entre 1 et 2 ans d'incapacité au 31 décembre 2023

  • avec charge de famille : 699,29 €
  • sans charge de famille : 536,53 €

2 ans et plus d'incapacité au 31 décembre 2023

  • avec charge de famille : 1.051,87 €
  • sans charge de famille : 858,21 €

Vous êtes indépendant : la prime de rattrapage s'élève à 335,99 €.

Les montants ci-dessus tiennent compte de l’indexation prévue en mai (voir "Les allocations sociales augmentent de 2 % en mai").

Bon à savoir : La prime de rattrapage est soumise à l'impôt des personnes physiques mais la mutualité ne prélève aucun précompte professionnel à la source.

Un jeu vidéo pour sensibiliser aux violences gynécologiques

Vigylence, contraction de violence et gynécologique, est le nom donné au jeu vidéo conçu par l'asbl Arts&Publics pour aborder un sujet de société : les violences gynécologiques et obstétricales (VGO). Aujourd'hui, les VGO peinent encore à être entendues. Ces violences peuvent pourtant prendre plusieurs formes et être subies à tous les moments de la vie sexuelle des femmes. La première consultation gynécologique est un moment particulier pour les adolescentes et peut être source de questionnements ou d'inquiétudes. Destiné aux jeunes dès 14 ans, le jeu vidéo Vigylence dévoile les défis liés à la recherche de soins gynécologiques et à la première consultation médicale, à travers une expérience ludique et interactive. Encourageant des choix positifs en matière de bien-être, de santé sexuelle et de consentement, le jeu évalue les réponses du joueur ou de la joueuse dans différentes situations. Un dossier pédagogique fournit des informations complémentaires et des ressources clés.

Infos : artsetpublics.be • marine@artsetpublics.be

BPCO : un suivi gratuit par le pharmacien

Les patients atteints de Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) peuvent depuis peu bénéficier d'un accompagnement de leur pharmacien, pour les aider à mieux gérer leur maladie. Cette affection pulmonaire grave et méconnue, qui provoque une toux chronique et des difficultés à respirer, est malheureusement incurable. Mais un bon usage des inhalateurs et certaines mesures d'hygiène de vie peuvent faire la différence pour en freiner la progression et améliorer la qualité de vie. C'est pourquoi l'Inami rembourse à présent deux entretiens annuels avec le pharmacien. Au programme: discussion sur les habitudes de vie et de traitement, information sur la maladie, conseils sur l'utilisation des inhalateurs, etc. Il est en outre prévu que le médecin généraliste soit informé et concerté.

En pratique

Ce suivi peut être réalisé à l'initiative du patient, du pharmacien ou encore d'un  médecin. Il est réservé aux personnes prenant des médicaments remboursés pour la BPCO, âgés de plus de 50 ans (pas de limite d'âge si le suivi est prescrit par un médecin).

Grapa et APA

La garantie de revenus aux personnes âgées (Grapa) est une allocation d'aide sociale accordée aux personnes de plus de 65 ans ayant de faibles revenus (une pension très basse par exemple). Il faut d’abord remplir les conditions de nationalité et de résidence. Le Service fédéral des pensions (SFP) examine ensuite la situation financière du demandeur ou du  ménage pour fixer le montant éventuel de la Grapa. Certaines allocations ne sont pas prises en considération lors de cet examen. L'allocation pour l’aide aux personnes âgées (APA) en fait désormais partie. L’examen de la Grapa par le SFP est en principe automatique (quand on introduit une demande de pension, quand on est déjà pensionné ou bénéficiaire d’une allocation aux personnes handicapées par exemple). Mais il faut introduire ou réintroduire une demande dans d'autres situations. Il faut aussi déclarer au SFP tout changement (situation familiale, ressources financières…). Le service seniors de la MC est aussi à la disposition des affiliés pour toute question et toute demande de conseil.

Service seniors : 081 81 28 29, du lundi au vendredi de 9h à 12h30 • seniors@mc.be

"Walking meeting" : la solution pour bouger plus ?

Sur LinkedIn, la tendance des "walkings meetings" (réunions promenades à l'extérieur) a le vent en poupe. Une idée — parmi d’autres — pour remédier à la sédentarité des travailleurs...

Dans les professions de bureau, il n’est pas rare de passer 8 heures assis. Même si on fait du sport pendant son temps libre, cette "sédentarité" quotidienne est délétère pour la santé. Face aux nombreuses heures que certains passent en réunion, l'idée de faire des "réunions promenades" a émergé, pour être plus actif au bureau. Elles offrent en outre la perspective de nombreux bienfaits : plus de lumière naturelle, réduction du niveau de stress, réunions plus décontractées, créativité boostée, liens d'équipe renforcés, etc. Une bonne formule pour des sessions de brainstorming ou pour aborder des sujets sensibles dans un cadre plus serein. Toutefois, quelques bémols à souligner : cela ne convient pas à tous les types de réunions ni aux grands groupes. Et la vigilance doit être de de mise pour ne pas mettre en difficulté des personnes qui ont plus de mal à bouger — à cause d'un handicap ou d'une raison de santé — et n'osent pas forcément en parler…

Bouger au quotidien : une nécessité

Dans un récent communiqué, le service de prévention au travail Idewe rappellait les résultats "préoccupants" de sa dernière enquête : près de 6 travailleurs sur 10 sont en surpoids et effectuent moins de 90 minutes d’activité physique par semaine. Le service encourage travailleurs et employeurs à changer leurs habitudes au bureau, pour favoriser un mode de vie plus actif.

Quelques idées à tester :

Se garer plus loin ou descendre un arrêt plus tôt ; préférer les escaliers plutôt que l'ascenseur.
À midi, sortir chercher à manger un peu plus loin ou faire un tour du bloc, avant de reprendre.
Pendant le travail, prévoir des petites pauses régulières, où on s'étire, on se lève, on fait quelques pas… Une hygiène de travail à adopter, même à la maison !
En tant qu'employeur, encourager les trajets à vélo, proposer des défis sportifs en équipe ou simplement des promenades sur le temps de midi, rappeler l'importance des pauses…

L'Univers de RAPH’

Le quotidien des parents d'enfants en situation de handicap est semé d'embûches, entre la recherche de solutions de garde, les démarches administratives et la quête de lieux adaptés. Tout juste mise en ligne, la plateforme l’Univers de Raph’ a été élaborée avec des parents d'enfants en situation de handicap et recense des centaines d’informations utiles
et complètes pour répondre à leurs besoins. Pour la fondatrice de la plateforme, cette initiative était indispensable : "Les répertoires actuels ne proposent que des solutions  fragmentées, obligeant les parents à passer de nombreux appels souvent infructueux. Notre plateforme leur offre rapidement une information claire, précise et complète. Un confort essentiel pour leur faire gagner du temps et de l'énergie, qu'ils pourront entièrement consacrer à eux et à leur enfant."

Infos : luniversderaph.com

Loi anti-alcool : peut mieux faire !

La Chambre vient d’approuver un projet de loi qui interdit la vente d'alcool au moins de 18 ans (sauf pour la bière et le vin qui sont interdits au moins de 16 ans). La vente d’alcool  sera aussi proscrite dans les distributeurs automatiques, les stations-services (mais seulement entre 22h et 7h) et les hôpitaux… Insuffisant, regrette le Conseil supérieur de la santé pour qui les risques liés à la consommation d'alcool restent mal connus du public. La consommation d'alcool, même légère, est responsable de plus de 200 types de maladies (dont plusieurs cancers), perturbe le sommeil, interfère avec le développement du cerveau et affecte le comportement, rappelle les scientifiques. L’interdiction complète de la publicité,  plaident les experts, serait "la méthode la plus efficace pour réduire les dommages liés à la consommation d'alcool". L’organe scientifique se prononce aussi en faveur de la mise
en place d’un prix minimum par unité d'alcool.

Objectif 6.000 écoutes atteint !

Notre podcast "inspirations" a largement atteint son objectif des 6.000 écoutes. Depuis deux saisons maintenant, "inspirations" fait entendre des histoires de vie poignantes et  inspirantes sur une multitude de sujets de santé. Des récits intimes qui approchent plus largement des problématiques sociétales. Merci aux auditeurs et auditrices qui nous suivent ! Les épisodes sont à retrouver sur les plateformes d’écoute de podcasts (Spotify, Apple podcast, Deezer, etc.) ou sur le site enmarche.be/podcasts.

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C’est le nombre de pays dans le monde alimentés à 100 % (ou presque) par des énergies renouvelables. L’Albanie, le Bhoutan, l’Ethiopie, l’Islande, le Népal, le Paraguay et la
République démocratique du Congo produisent en effet leur électricité grâce à la géothermie, l’hydroélectricité, l’énergie solaire ou l’énergie éolienne, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et l’Agence pour les énergies renouvelables (IRENA).

Scanners à l'hôpital : attention à la facture

Depuis décembre 2023, il est interdit aux hôpitaux de réclamer des suppléments d'honoraires — non remboursés par l'assurance soins de santé obligatoire — pour des IRM ou des scanners effectués pendant les heures de bureau, ou pour des scanners urgents. Cependant, les hôpitaux sont toujours autorisés à facturer des suppléments si un scanner est effectué en dehors des heures de bureau  et s'il n'est pas médicalement urgent. Résultat : certains patients sont programmés à leur insu durant ces tranches horaires surfacturées, souvent sous prétexte qu'ils devraient autrement attendre longtemps pour leur scanner. Les mutualités — dont la MC — tirent la sonnette d'alarme, car elles ont reçu des dizaines de plaintes d'affiliés à ce sujet. "Avec les autres mutualités, nous avons donc envoyé une lettre aux hôpitaux pour attirer leur attention sur la nouvelle législation qui, selon nous, n'est pas respectée de la même manière par tous les établissements", a annoncé le président de la MC Luc Van Gorp dans les pages du quotidien Het Nieuwsblad. À bon entendeur…

Endométriose : une véritable maladie chronique

Une femme sur dix est atteinte d’endométriose, soit 600.000 en Belgique. Chez elles, des tissus semblables à la muqueuse qui tapisse l’utérus viennent se placer à d’autres endroits du corps. Stimulés par les hormones lors des règles, ces tissus saignent et provoquent parfois de terribles douleurs accompagnées d’autres symptômes, qui rendent difficile le quotidien des femmes qui en souffrent. Mais la maladie peut également être asymptomatique et il existe une multitude de cas d’endométrioses. À la demande du ministre de la Santé Franck Vandenbroeck, le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) a réalisé une étude sur la manière dont la maladie est prise en charge en milieu hospitalier et la façon dont les patientes vivent les traitements. Face aux constats, le KCE a établi une série de recommandations telles que la formation de la première ligne, trop peu informée sur la maladie, ce qui peut laisser les patientes en errance médicale durant plusieurs années. Des cliniques d'endométriose multidisciplinaires dans chaque réseau hospitalier pourraient être développées et des centres de référence spécialisés pour optimiser l'expertise devraient être mis en place. Le cabinet du ministre souhaite obtenir un plan d’action et un calendrier concret du Conseil technique médical et de l’Inami pour ce mois de mai. Objectif : placer le sujet dans l’agenda lors des discussions budgétaires de 2025.

Question santé a publié la brochure "Endométriose : la douleur des femmes, c’est pas dans la tête !" afin de mieux comprendre cette maladie. Elle est à retrouver sur questionsante.org.