Coronavirus

Vaccination pour les ados : qu'en penser?            

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(c)iStock
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Julien Marteleur

Julien Marteleur

Rien qu'en Wallonie, environ 176.000 convocations ont été envoyées aux 12-15 ans. À Bruxelles, 145.000 jeunes sont concernés. La démarche reste volontaire et nécessite l'autorisation parentale. Les centres de vaccination visent à recevoir un consentement clair de la part de l'adolescent visé ainsi que de son tuteur/ses parents. À Bruxelles, un consentement oral suffit, tandis qu'en Wallonie, il doit être écrit.
Actuellement, seul le vaccin Pfizer-BioNTech est homologué par l’Agence européenne des médicaments (EMA) pour une administration à des mineurs. La publication des résultats d’une étude clinique auprès de 2.260 enfants de 12 à 15 ans, démontrant l’efficacité du vaccin à créer une réponse immunitaire robuste, vient solidifier cette homologation. Lors de cette étude clinique, la plupart des effets secondaires auprès du jeune public étaient identiques à ceux des plus de 16 ans : douleur à l’endroit de l’injection ou aux articulations, fatigue, maux de tête, fièvre et frissons. Des effets secondaires connus et que l’EMA qualifie de "légers à modérés".

Une question d'équilibre
Comme pour chaque vaccin, la question de la balance bénéfices-risques a été décisive. Il est utile de rappeler que des cas très rares de myocardites (inflammation du muscle cardiaque) et de péricardite (inflammation de la membrane autour du cœur) ont été constatés après la vaccination avec le vaccin Pfizer-BioNtech, principalement parmi les patients en dessous de l’âge de 30 ans. Un constat également observé par l’Agence européenne des médicaments qui continue à examiner de près ces cas survenus essentiellement chez la même tranche démographique, tout en précisant que leur incidence varie d’une à dix personnes sur 100.000 par an.
Pour Anne Tilmanne, pédiatre infectiologue à l'Hôpital des Enfants (Huderf), "le bénéfice du vaccin pour l’ado se situe dans ses effets indirects : protection des personnes fragiles de son entourage, accès plus facile aux voyages, à des événements… Ces effets sont importants aussi, mais il revient à l’adolescent de les évaluer afin de faire son choix, librement et sans pression ni culpabilisation." Cette vaccination des adolescents peut donc avoir des bénéfices sociétaux. Elle peut être considérée comme un acte "civique" contribuant à la protection de ceux dont la réponse immunitaire est insuffisante ou qui n'ont pas pu se faire vacciner. Elle pourrait aussi permettre d’augmenter le taux de vaccination dans la population afin d’arriver à une certaine immunité collective.
Pour retrouver une vie "normale", les autorités belges souhaitent vacciner au moins 80% de la population en âge de se faire vacciner. Un objectif en passe d'être atteint pour les premières doses et qui devrait également être franchi d'ici à la fin août pour la vaccination complète. Période qui correspond également à la fermeture progressive de nombreux centres de vaccination à Bruxelles et en Wallonie (1).

 

Jeunes : s'informer sur la vaccination

Beaucoup d’informations circulent sur la vaccination contre le Covid-19. Certaines sont correctes, d’autres non. Comment faire le tri et distinguer les infos des intox ? Où trouver de l’information fiable ? Le service de promotion de la santé de la MC publie une brochure à destination des jeunes pour les aider à prendre leur décision en toute connaissance de cause.

Le service de promotion de la santé de la MC invite tout d'abord les jeunes à se poser des questions lorsqu'ils se trouvent en présence d'informations circulant sur les réseaux sociaux ou des sites web : Qui est l’auteur de l’info ? Quel est son objectif ? Quelle est la nature du site et de son éditeur ? De quand date l’info ? Présente-t-elle des détails incohérents ?...
Comme l’explique le sociologue français Jocelyn Raude, il y a des personnes qui se renseignent uniquement sur internet. Or, des algorithmes identifient les types de recherches effectuées et privilégient alors les informations orientées, que l'on voulait en fait recevoir. "Identifiées par leurs recherches et leurs amis Facebook, les personnes sont alors enfermées dans des bulles cognitives, privilégiant des canaux présélectionnés et biaisés, où elles n’ont plus accès à des infos dissonantes en contradiction avec leurs croyances", assure le chercheur en psychologie sociale.
En bref : les réseaux sociaux proposent le plus souvent des informations qui ne font que confirmer les idées de départ. Cela ne permet pas de mettre en perspective toutes les informations qui circulent pour construire son propre point de vue. Il importe donc de rester critique et de consulter des sources fiables pour approfondir la question, résume la MC qui éclaire le lecteur sur des questions liées à la vaccination et fournit des adresses de sites internet et documents fiables sur le plan scientifique.

>> La brochure "Vaccin or not vaccin ?" éditée par la MC est accessible sur mc.be/vaccin-jeunes.