Politiques de santé

Pfas : agir à la source

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À l’heure actuelle, seuls trois Pfas considérés comme dangereux font l’objet d’une interdiction en Europe (c)AdobeStock
À l’heure actuelle, seuls trois Pfas considérés comme dangereux font l’objet d’une interdiction en Europe (c)AdobeStock
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En Europe, quelque 17.000 sites sont officiellement contaminés par des Pfas. Le coût de l’impact des polluants organiques persistants sur la santé est estimé entre 52 et 84 milliards d’euros par an. Certes, des réglementations européennes tentent de limiter notre exposition aux Pfas en matière d’alimentation, de qualité des eaux, de gestion des déchets, etc. Mais elles sont assez récentes et jugées insuffisantes par de nombreux experts.

Pour l'eau potable, par exemple, l'Union européenne a défini une norme maximale de 100 nanogrammes par litre d'eau pour 20 Pfas, que doivent respecter les États membres… au plus tard le 1er janvier 2026. Alors même qu'elle n'est pas encore contraignante, cette norme est considérée par de nombreux scientifiques comme beaucoup trop élevée. L’OMS recommande d’ailleurs de maintenir les concentrations dans l’eau potable "au niveau le plus faible qu’il soit raisonnablement possible d’atteindre."

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L'alimentation et l'eau potable sont les principales voies de contamination possibles aux Pfas.(c)AdobeStock

Les Pfas, des polluants éternels

À l’heure actuelle, seuls trois Pfas considérés comme dangereux font l’objet d’une interdiction en Europe : le PFOS (2009), le PFOA (2020), et très récemment (août 2023) le PFHxS. Mais rien n’empêche les industriels de remplacer les molécules prohibées par d’autres tout aussi nocives.
La société civile – dont des associations comme Canopéa – dénoncent la puissance des groupes de lobbys liés à l’industrie chimique. Un lobbying qui se fait plus intense que jamais alors que la Commission européenne examine une proposition de restriction universelle sur les Pfas, déposée par cinq pays membres en janvier 2023 et dont la consultation publique s’est achevée en septembre dernier. "Il s’agit à ce jour de la plus grande restriction jamais proposée dans le cadre du règlement européen sur les produits chimiques Reach, en raison de sa portée sans précédent, tant en termes de gamme de substances (10.000 NDLR) que d’utilisations couvertes", se réjouit l'ONG Heal (Alliance santé et environnement) dont la MC est membre (1). Quelle sera la portée du texte et quand sera-t-il adopté, c’est là tout l’enjeu.


(1) L'imposition de fortes restrictions à l’utilisation des perturbateurs endocriniens dans les produits de consommation figure en bonne place dans le mémorandum politique de la MC pour un environnement de vie sain.