Alimentation

Nouveaux Nutri-Scores pour les boissons

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Aurelia Jane Lee

Aurelia Jane Lee

Le Nutri-Score a été mis au point par le professeur Serge Hercberg, auteur de "Mange et tais-toi. Un nutritionniste face au lobby agro alimentaire" (HumenSciences, 2022). "Cet outil très simple permet au consommateur de faire des choix alimentaires plus sains, dit-il. Il présente aussi comme intérêt de pousser les industriels à reformuler leurs produits".

Instauré en 2019 en Belgique (mais pas obligatoire), ce logo traduit la valeur nutritionnelle des produits d'alimentation à l'aide d'un code alphabétique coloré. Depuis, l'algorithme de classement ne cesse d'être affiné. Certaines incohérences ont été corrigées (comme l’huile d’olive dont le Nutri-Score était moins favorable que celui d’un soda à l’aspartame) et les cotes de certains produits trop gras, trop sucrés ou trop salés ont été durcies. Les poissons gras riches en oméga 3 ont ainsi été revalorisés, tandis que les viandes rouges et les noix ont reçu de moins bons scores.

C'est à présent le tour des boissons. Celles contenant des édulcorants (sodas "light" ou "zéro") perdent des points en raison de leur teneur en sucre, même artificiel. Les boissons lactées descendent également de catégorie (C, D ou E) selon leur taux de sucre et devront contenir au moins 80 % de lait pour être reconnues comme telles. Rien ne change pour les jus de fruits, toujours classés en fonction de leur composition (pur jus, concentré, nectar ou smoothie). Quant au lait, on distingue désormais les laits demi-écrémé et écrémé (Nutri-Score B) du lait entier qui écope d'un score C du fait qu'il est plus gras.

Les entreprises disposent de deux ans pour éventuellement adapter la composition de leurs produits afin d'obtenir de meilleurs scores. Utilisé dans 7 pays (France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Suisse et Espagne), le Nutri-Score pourrait s'étendre à l'ensemble de l'UE si l'Italie ne bloquait pas son adoption par les 27. "Pour le moment, la législation européenne ne permet pas de le rendre contraignant. Mais elle va changer prochainement, annonce Laurence Doughan, experte en politique de nutrition au SPF Santé publique. En attendant, on gagne du terrain en améliorant l’algorithme de façon à convaincre d’autres pays de son utilité."