Soins de santé

Innover avec la Mutualité, qu'en pensent les membres ?

4 min.
Catherine Daloze

Catherine Daloze

Près de 52.000 personnes ont répondu à cette enquête électronique. Un canal qui permet la récolte de données à large échelle, en facilite le traitement. Aucune commune mesure avec les sondages papier et la méthode de lecture optique associée. Le Net offre l'occasion pour la MC de sonder un panel étendu de personnes, et d'apprécier des tendances à grande échelle. Il ouvre un large champs d'investigation, sans toutefois remplacer la relation directe, les échanges en assemblées ou les discussions au détour d'une rencontre lors d'une permanence, d'un débat.

Au menu du questionnaire : plusieurs axes. Ils vont de l'évolution de la politique de santé au futur rôle de la mutualité en passant par l'engagement de la personne dans sa mutualité. À cet égard, la MC se vit comme un mouvement soucieux d'impliquer ses membres et volontaires dans le fonctionnement quotidien de ses instances et de ses projets. Si tous les membres sondés n'en ont pas connaissance, il est important de souligner que 22% des répondants à l'enquête sont prêts à participer à l'élaboration de recommandations politiques avec leur mutualité régionale. Et lorsqu'il s'agit de participer à des focus group ou à des panels autour d'une proposition politique ou d'un besoin en matière de santé, le pourcentage de candidats grimpe encore un peu (28%).

Se rendre utile sauf manque de temps

Ce qui mobilise le volontaire ou pourrait le mobiliser pour la Mutualité, c'est d'abord de "se rendre utile" (30%), aussi de rencontrer de nouvelles personnes (21%), etc. A contrario, le premier frein à l'engagement volontaire au sein de la MC et de ses mouvements est sans surprise le manque de temps (45%).

Des réformes en débat

Une série de questions concernait la politique de santé. Le contexte était précisé d'emblée à l'enquêté: "Notre système de santé et notre assurance soins de santé obligatoire sont soumis à de fortes pressions. S'il est nécessaire de faire des économies, il faut également veiller à ce que les soins de santé restent accessibles à tous". Centralisation de soins complexes ou spécialisés dans quelques hôpitaux de référence, consultation d'un assistant formé plutôt que d'un gynécologue pour un frottis visant à dépister un cancer du col de l'utérus, possibilité pour le pharmacien de remplacer un médicament prescrit par un équivalent moins cher… un ensemble d'idées étaient présentées. Il s'agissait pour la MC de sonder la sensibilité à certaines propositions de réforme.

Dans les facturations. Ainsi 95% des sondés estiment que la MC devrait recevoir des prestataires une facture détaillée (prestations réalisées et coût) pour les soins à ses membres. 86% estiment que les honoraires médicaux à l'hôpital devraient être identiques que l'on réside en chambre individuelle, en chambre double ou en chambre commune (plus de deux lits).

En matière de délégation des soins. 83% est favorable au droit du pharmacien de remplacer un médicament prescrit par un produit équivalent et moins cher. 61% des femmes qui ont répondu à l'enquête seraient prêtes à faire réaliser un frottis par un assistant qualifié (plutôt que par le/la gynécologue). Et dans le même ordre d'idée, celui de la délégation de soins : 72% des personnes sont prêtes à consulter un assistant dentaire pour un détartrage ou le contrôle des caries, et pas nécessairement un dentiste; sachant que le coût de la consultation est moindre chez l'hygiéniste dentaire et que "cela soulagerait le budget de l'assurance soins de santé".

Pour la circulation des données médicales. Une question en particulier concernait ce que l'on nomme dans le jargon "le consentement éclairé" à propos de l'échange de données médicales. "Il est de plus en plus fréquent que les prestataires de soins échangent, sous forme électronique, des informations médicales sur leurs patients. L'approbation du patient pour cet échange d'informations est un élément important." Il peut être organisé de deux façons. Opt out, l'échange des données médicales est automatiquement accepté, sauf si le patient dit "non". Opt in, l'échange des données médicales n'est possible que si le patient dit "oui". La première option recueille 57% des suffrages. La seconde : 43%.

Une enquête et après…

Cette enquête constituera une source d'inspiration. Le positionnement des sondés donnera des indications pour les positionnements de la MC. Un Congrès réunissant des volontaires et des collaborateurs de la MC poursuit la démarche pour définir l'orientation future de la Mutualité. Aujourd'hui, d’importantes évolutions ne sont en effet pas sans conséquences sur le fonctionnement d’une mutualité. Les besoins en soins évoluent. L'innovation biomédicale est permanente. La gestion de l'assurance soins de santé se complexifie… "Pour la MC, ces évolutions sont des opportunités de changement. Elle veut saisir ces occasions pour évoluer et promouvoir, auprès des membres, les services offrant une forte plus-value". Le tout en faisant le pari de la participation.

Regard sur 21 ans de présidence

Ce mois de juin marque un changement de tête de la Mutualité chrétienne, au niveau national, dans le duo exercé par le président Marc Justaert et le secrétaire général Jean Hermesse. En effet, Marc Justaert prend sa retraite après 21 années de présidence. Luc Van Gorp le remplace, respectant ainsi l'équilibre néerlandophone/francophone.

À l'occasion de son départ, Marc Justaert publie un livre autour des mutualités et de l'évolution de leur rôle. Solidarité, qualité, responsabilité - 21 ans à la présidence de l’Alliance nationale des Mutualités chrétiennes, 21 questions est le recueil de ses réflexions personnelles, autour de grandes questions telles que "Le modèle de concertation est-il dépassé ?", "Les mutualités ont-elles un impact sur les dépenses des soins de santé ?", "Les mutualités représentent-elles les patients ?", etc.

 

Pour commander ce livre

couverture du livre de Marc JustaertEffectuez un virement de 10 euros, sur le compte IBAN: BE77 0000 0790 0042 au nom des "Éditions Mutuellistes" en indiquant la mention "Livre Marc Justaert".

Envoyez vos coordonnées complètes avec votre numéro de téléphone ainsi qu'une preuve de votre paiement à En Marche, chaussée de Haecht 579 BP40 - 1031 Bruxelles ou via enmarche@mc.be ou par fax au 02/246.46.30.

Pour en savoir plus ...

Le patient, acteur de sa santé, Jean-François Bodarwé, Communiqué de presse, la Mutualité chrétienne, 20/06/2015.