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À la MC, un engagement social et démocratique

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(c)Aster
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La rédaction

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Madeleine Grosh
Eupen, MC Verviers-Eupen
Pierre Goisse
Soignies, MC-HO
Anne-Catherine Huygen
Bruxelles, MC Bruxelles
Cecile Baillez
Ath, MC HP
Vincent Moyse
Aywaille, MC Liège

"Collaborer avec des profils variés est très enrichissant"

Madeleine Grosh Fille d'un mineur syndicaliste,Madeleine Grosh a toujours placé la défense des droits des personnes parmi ses priorités. Après de nombreuses années passées à se consacrer à l'éducation de ses enfants et à soutenir la carrière politique de son mari, Madeleine ressent le besoin de s'engager bénévolement dans le secteur social. En 2004, elle devient présidente de la Croix Rouge dans son village, la Calamine, situé en province de Liège (communauté germanophone). "Tout était à organiser : le service 112, la banque alimentaire, les formations d'urgentistes... La gestion me plaisait beaucoup car il s'agissait d'actions concrètes."

La même année, elle se porte candidate aux élections mutualistes de la MC pour Verviers/Eupen. "J'ai intégré l'assemblée générale, puis le conseil d'administration (1) en tant que représentante de la communauté germanophone. Les volontaires de gestion qui siègent au CA prennent les décisions sur le budget, définissent les accords de collaborations avec différentes institutions sociales et les ASBL médico-sociales." 

Madeleine prend à cœur la représentation de la communauté germanophone. Elle veut s'assurer que les membres germanophones bénéficient de la même qualité de services à la MC que les deux autres communautés. "Ce qui me passionne dans ce type de volontariat, c'est la définition des stratégies politiques que la MC doit adopter dans les matières 'santé'. Mon engagement dans les instances me permet d'avoir une vue d'ensemble sur les défis à relever. C'est d'ailleurs indispensable de maîtriser les dossiers 'santé' traités. C'est aussi un travail collectif qui nécessite de comprendre les intérêts des autres communautés." Les années d'expériences acquises en tant que représentante de la communauté germanophone au sein du CA de sa mutualité lui ont également permis de prendre conscience de l'importance de mettre en place des politiques de santé avec une vision européenne. "Nous serons amenés à travailler de plus en plus avec nos voisins européens. Le réchauffement climatique et la santé publique sont étroitement liés. Ces enjeux et défis dépassent nos frontières." Par ailleurs, souligne-t-elle, la pandémie a mis en évidence des manquements qu'il faut résoudre au niveau européen : "Qu'il s'agisse de la production de médicaments ou de la disponibilité de matériels hospitaliers et médicaux, nous devons repenser nos politiques. Ce travail ne peut s'effectuer que collectivement et la MC a certainement un rôle à jouer dans la construction de nos politiques de santé."

(1) Le conseil d'administration (CA) est chargé de la gestion journalière de la Mutualité. Il traduit les signaux envoyés par l’assemblée générale en directives pratiques.

"On ne s'engage pas pour soi, mais pour et avec les autres"

Pierre Goisse a le rire communicatif. Sa bonne humeur, ce retraité l'apartagée avec ses élèves durant toute sa carrière d'abord comme instituteur d'un établissement scolaire à La Louvière, puis en tant que directeur d'une école fondamentale à Manage. Originaire de Soignies, Pierre est volontaire à la MC depuis 1992, année des toutes premières élections mutualistes. "J'ai découvert un monde dans lequel les gens se mettent au service des autres, une mutualité qui offre à ses membres de multiples possibilités de s'engager. Trop souvent, on pense encore qu'une mutualité se limite au remboursement des frais médicaux...", regrette-t-il. De ses débuts, il se souvient de rencontres avec "des personnes exceptionnelles qui, à l'échelon local et avec les moyens du bord, faisaient découvrir la mutualité aux membres et la diversité des services qu'elle peut leur rendre."

Membre de l'AG de la MC Hainaut oriental, Pierre intègre également son conseil d'administration. Depuis douze ans, il est aussi membre du bureau de la MC-HO. "Le bureau 'débroussaille' des matières parfois complexes qui devront être abordées en assemblée générale. Cela permet de mieux communiquer sur les enjeux d'un nouveau service à offrir aux membres, par exemple, d'avoir des débats sereins et constructifs." Pour ce père de trois enfants (huit fois grand-père !), la communication est un mot-clé : "Les problématiques sociales et de santé concernent tout le monde, il est donc essentiel que le message soit accessible à tous. C'est particulièrement vrai dans une région comme le Hainaut, où les difficultés économiques et d'accessibilité aux soins sont une réalité pour beaucoup de personnes et où la barrière culturelle est parfois bien marquée. Il faut aller à la rencontre des gens pour connaître leurs besoins. Il faut aussi faire preuve d'une certaine pédagogie", souligne Pierre. Ex-président d'un centre de promotion de la santé à l'école (PSE) et du Fonds d'entraide médico-social du Centre, ancien délégué MC auprès d'une entreprise de travail adapté ou encore membre du CA de l'Aide & Soins à Domicile (ASD) dans le Hainaut oriental, Pierre a multiplié bénévolement les casquettes tout au long des 29 années mises au service de la MC. "Il faut lutter contre le monde individualiste dans lequel nous vivons. Un combat de tous les instants que chaque membre qui s'engage auprès de la mutualité doit garder à l'esprit. Et ce combat en vaut largement la peine."

"Un véritable engagement citoyen pour faire évoluer positivement la société"

Anne-Catherine Huygen n'envisage pas de rester passive face aux dysfonctionnements de la société. Pour améliorer celle-ci, il faut, selon elle, se pencher sur les problèmes que rencontrent les citoyens. C'est à travers son volontariat de gestion au sein de l'AG et du CA de la MC Saint-Michel (Bruxelles) que cette quadragénaire a concrétisé son engagement. "Lors des réunions, nous sommes amenés à décider d'un budget, à le valider, mais aussi et surtout à asseoir une vision de la MC sur des matières de santé. On débat de façon démocratique et on pose les jalons d'une politique de santé, au sens large."

Les sujets sont parfois très complexes. "Il est indispensable d'étudier les dossiers en cours afin de poser des choix stratégiques dans l'optique d'améliorer le quotidien des personnes. On apprend donc beaucoup soi-même. On est aussi confrontés à des choses très concrètes. Par exemple, en cette période de pandémie, comment s'organise le service aux membres, quels moyens de contacts favoriser pour répondre aux questions des gens... "

Anne-Catherine souligne à quel point collaborer avec des personnes aux compétences et profils variés représente une immense plus-value du volontariat de gestion. "Débattre de matières avec des personnes différentes est très instructif. Cela se passe toujours dans un grand respect de l'autre. En fait, j'ai le sentiment de participer à quelque chose de plus vaste que ma vie personnelle, à un projet sociétal. Je le vois comme un engagement citoyen finalement." Avec la crise du Covid-19, les questions liées aux soins de santé ont été mises au-devant de la scène. "La pandémie a mis en évidence les déficiences déjà présentes : le manque de matériel médical et de personnel soignant, des inégalités sociales de santé importantes... Les défis sont nombreux mais on ne peut plus rester aveugles et sourds aux appels des travailleurs et travailleuses du secteur psycho-médico-social, des acteurs et actrices de la société civile et du secteur social. Il convient dereconstruire la société en tenant compte de ces réalités."

"On ne peut pas abandonner les personnes âgées ou plus fragilisées "

L'engagement est une affaire de famille pour Cécile BaillezDepuis toujours, ses parents, sa sœur et elle ont été actifs dans la vie locale d’Ath. Son père surtout. "Il était enseignant et organisait toutes sortes d'activités pour les jeunes au centre culturel ou au club de foot".

Être proche des gens, se sentir utile. C'est ce qui anime Cécile qui a fait de son engagement social un métier. Elle travaille pour le Centre de coordination pour le maintien à domicile du pays d'Ath. Avant cela, elle travaillait à Jeunesse & Santé, l'organisation de jeunesse de la MC (devenue Ocarina). "Quand j'ai quitté J&S en 2000, j'ai pensé qu'il était important de représenter les jeunes au sein des instances de la MC. Pour défendre leurs droits, leur permettre d'accéder à des soins facilement, les encourager à faire plus de sport grâce à un meilleur remboursement des activités sportives, etc. C'est pour cela que je me suis portée candidate aux élections mutualistes à l'époque."

Depuis lors, sa fonction actuelle l'a amenée à s'intéresser à la situation des personnes âgées, malades ou handicapées. Aujourd'hui maman solo d'une ado de 15 ans, Cécile veut agir à son niveau sur le mieux-être des personnes, en particulier, les plus vulnérables. Active au sein de l'AG de sa mutualité régionale, elle y relaie les difficultés que rencontrent les publics avec lesquels elle travaille. "Par exemple, la question du transport des personnes âgées ou malades est essentielle. Selon moi, c'est l'un des défis majeurs en termes de santé que la MC doit relever. Durant le confinement, des personnes n'ont pas pu se déplacer pour obtenir des soins, ce qui a mené à des situations dramatiques. Il est impératif de continuerà assurer et renforcer les services sociaux de la MC, de démocratiser au maximum le coût du transport des personnes qui en ont besoin et d'encourager le volontariat dans ce secteur également. C'est ça, aussi, la solidarité."

"La MC, c'est avant tout un modèle de société"

Vincent Moyse a l'engagement chevillé au corps. Impliqué dans le secteur associatif, ce papa de deux enfants s'est porté candidat aux élections mutualistes de 2016 pour "se frotter à un enjeu central de la vie de tous, celui de la santé." Fonctionnaire à la Région wallonne dans le secteur du tourisme, l'Aqualien (habitant d'Aywaille, ndlr) souhaitait lever un coin du voile sur le rôle que joue une mutualité dans les politiques de santé et de société. 

Enfant, il avait pris part à plusieurs séjours animés par Jeunesse & Santé (devenu Ocarina), mais ses accointances avec les rouages de la MC et ses mouvements s'arrêtaient là, ou presque.En intégrant l'AG de la MC Liège, le jeune homme de 34 ans a découvert "une philosophie, un esprit communautaire et une vraie chaleur humaine ! La MC, c'est avant tout un modèle de société. Même si, dans le volontariat de gestion, on traite beaucoup de questions budgétaires, pas mal de place est laissée à la réflexion sur de vrais débats : les droits du patient, le coût des prestations médicales, le statut des aidants proches..."

De cette expérience, il retire également l'importance du concept de "santé intégrée", cher à la MC. "Une mutualité n'est pas uniquement là pour gérer notre couverture sociale. Grâce à ses mouvements, ses services, ses partenariats, la MC prend en compte les déterminants sociaux de la santé. C'est un enjeu essentiel, dont la crise sanitaire a encore davantage rappelé l'urgence." Durant le premier confinement, Vincent a été particulièrement touché par les questions de santé mentale, l'isolement des personnes fragilisées et la situation dramatique rencontrée dans certaines maisons de repos et de soins.

"Avec l'accroissement du vieillissement de la population, je suis convaincu de l'importance de maintenir les personnes à domicile le plus longtemps possible. Il faut mettre encore plus en avant le rôle de nos ASD, le travail effectué par Vitatel ou Qualias... Cette crise globale a soulevé de nombreux manquements, mais elle aussi a remis au goût du jour une certaine forme d'universalité, de solidarité.C'est une des valeurs clés portées depuis toujours par la MC."


Illustrations : Aster

Plusieurs formes de volontariat à la MC

Des milliers de volontaires s’investissent à la MC et dans ses mouvements. Sans eux, la Mutualité perdrait non seulement une incroyable force vive, mais également une partie de son âme. Et si vous les rejoigniez ? Il y a autant d’engagements possibles qu’il y a de volontaires.

Être le porte-voix des membres dans les instances mutualistes, rendre service et venir en aide à des personnes qui en ont besoin, organiser ou animer des activités, s'investir au niveau local, s'impliquer dans la vie d'un mouvement (Enéo, Altéo ou Ocarina), s'engager pour des soins accessibles à tous, informer les membres en matière de santé et de prévention, promouvoir les droits des patients, relayer la parole des assurés sociaux vers les lieux de décision politique... Il y a mille et une manières et mille et une raisons de s'engager comme volontaire à la MC. Grosso modo, on peut dire qu'il existe six formes de volontariat à la MC :

•le volontariat de gestion ;

•le volontariat de la militance et de l’engagement politique ;

•le volontariat de signal, de relais et de représentation ;

•le volontariat de la promotion de la santé ;

•le volontariat lié à la vie locale et l’animation ;

•le volontariat de service et d’aide à la personne ;

L'engagement volontaire n’est généralement pas aussi cloisonné. Beaucoup de volontaires s’impliquent dans diverses formes de volontariat.

>> Intéressé(e) par le volontariat à la MC ? Rendez-vous sur mc.be/volontariat