Facture d’énergie impayée : que faire en Wallonie ?
Des circonstances peuvent expliquer la difficulté de payer ses factures d'energie. Conseils.
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Logement
Tourner le robinet et voir s'écouler de l'eau potable sans discontinuer, voilà qui apparaît sans surprises sous nos latitudes. D'ailleurs, en matière de ressources énergétiques, l'électricité, le gaz ou le mazout concentrent davantage les préoccupations. Pourtant, la Fondation Roi Baudouin attire l'attention sur la "précarité hydrique" croissante en Belgique..
Qu'est-ce que la "précarité hydrique" ? La Fondation Roi Baudouin explique : il s'agit de situations dans lesquelles se retrouvent des personnes qui n’ont pas accès à une eau soit en quantité, soit de qualité suffisante pour répondre à leurs besoins de base : alimentation, hygiène corporelle et logement. Ceci inclut entre autres le risque d’être coupé de l’alimentation en eau potable. "En Belgique, la précarité hydrique résulte principalement d’un revenu trop faible, d’une facture d’eau trop élevée et d’un logement de mauvaise qualité", relève l'organisation philanthropique. D'après son analyse chiffrée, les problèmes liés aux factures d'eau vont croissants. Entre 2005 et 2016, la facture moyenne d’eau a augmenté de 89% en Flandre, de 74% en Wallonie et de 56% à Bruxelles. Dans le même temps, précisent les auteurs de l'étude, l’indice santé – qui sert de base aux adaptations des salaires et des allocations sociales – n’a augmenté que de 22 %. Ainsi davantage de personnes sont confrontées à des difficultés de paiement. Des dispositifs de soutien au paiement existent heureusement. En Région wallonne, par exemple, un Fonds social de l’eau (par l'entremise des CPAS) peut venir en aide aux consommateurs (1). Mais là aussi, le constat est à la dégradation : le nombre d’interventions et le montant moyen ont sensiblement augmenté.
La Fondation Roi Baudouin a complété son étude chiffrée d'un soutien à 21 projets en 2016 et 2017, soit 7 en Flandre, 7 en Wallonie et 7 à Bruxelles. Elle en tire une série d'enseignements susceptibles d'enrayer le phénomène. D'abord, il s'agirait de s'investir davantage dans le repérage et la réparation des fuites d'eau. La qualité médiocre des installations sanitaires de nombre de logements est pointée du doigt. Elle peut coûter très cher aux habitants. Un exemple ? Un robinet qui coule coûte environ 115 euros par an, une cuvette du WC qui fuit : 730 euros par an.
Ensuite, la pratique démontre que combiner formation ou sensibilisation collectives avec une approche individuelle (détection de fuites, accompagnement en cas d’arriérés de paiement…) se renforcent mutuellement. Prévention et curatif portent davantage de fruits s'ils sont très concrets, en totale connexion avec l'univers des personnes concernées. La Fondation formule le voeu que "l’expérience des acteurs de terrain soit prise en compte dans la recherche de solutions", au niveau politique.
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