Environnement

Des oiseaux rares en Belgique

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Aurelia Jane Lee

Aurelia Jane Lee

L'organisation environnementale flamande Natuurpunt a signalé récemment la présence sur le territoire belge d'espèces d'oiseaux inhabituelles sous nos latitudes. Des vautours fauves en Flandre, des aigles et même, au sud de Bruxelles, un gypaète barbu ! En cause, les températures élevées de ce début de mois de juin qui entraînent ces rapaces, portés par les courants d'air chaud, loin au nord de leur habitat d'origine, les Pyrénées ou les Alpes du sud.

Si ces oiseaux sont rares en Belgique, il y ont toutefois déjà été observés. Ce sont souvent des jeunes qui s'écartent de leur territoire en quête de nourriture. Ainsi, ces dernières années, des vautours ont été aperçus, notamment du côté de Stavelot, vers la fin mai et début juin en période de fauche des prairies, un moment qui leur est propice pour trouver les charognes de jeunes faons ou de rongeurs dont ils se nourrissent. Mais ils sont seulement de passage. Vu leur poids et leur envergure, ils ne sont pas adaptés à un terrain sans montagnes ni falaises. 

Quant au gypaète barbu observé dans la capitale, sa présence est plus étonnante car il n'était pas bagué. L'espèce, réintroduite dans les Alpes, a vu sa population augmenter ces dernières années et il peut arriver que l'un d'eux, désorienté, s'aventure dans le ciel belge. "Leur protection explique leur plus grande présence, commente Didier Vangeluwe, ornithologue. Et comme leur période d’immaturité est longue, c’est-à-dire qu’il faut longtemps aux jeunes pour devenir adultes et s’installer quelque part, ils voyagent à travers toute l’Europe." Mais les oiseaux issus de ces programmes de réinsertion sont tous bagués ou marqués. Le gypaète égaré à Forest était donc un spécimen sauvage.

Pour Vincent Legrand, photographe animalier, si ce grand vautour débarque aujourd'hui chez nous, c'est lié au changement climatique : "On voit de plus en plus d’oiseaux du sud migrer vers le nord, on en a même repéré en Suède, c’est hallucinant. C’est comme les phoques qu’on retrouve sur nos plages ou les morses aux Pays-Bas." Les températures élevées de ce mois de juin sont vraisemblablement la cause de cette incursion. Les gypaètes barbus sont comme des voiliers ou des planeurs, explique Didier Vangeluwe : "Ils ne peuvent voyager au long cours que s’il y a des vents chauds qui les portent sur de longues distances sans trop dépenser d’énergie."