Droits sociaux

Fin des études : quelles démarches ?

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Romain Balant, Jeunes CSC (avec Joëlle Delvaux)

Romain Balant, Jeunes CSC (avec Joëlle Delvaux)

Voici les grandes étapes auxquelles le jeune qui termine ses études doit penser s'il souhaite se lancer dans la vie active (1)  

  1. L'inscription comme demandeur d'emploi 

Cette inscription doit se faireauprès du service régional pour l'emploicompétent (le jeune est domicilié) : le Forem en Wallonie, ActirisenRégion bruxelloise, l'ADG en Communauté germanophone ou le VDAB en Flandre 

L'inscription peut se faire en ligneou en se rendant sur place. Attention, il est conseillé de s'inscrire le plus vite possible afin d'être en ordre et de bénéficier des différentes aides et droits auxquelles le jeune peut accéder.    

  1. Rejoindre une organisation syndicale pour être conseillé et protégé dans le monde du travail  

Le syndicat peut accompagner et conseiller le jeune dans ses différentes démarches, même s'il n'a pas encore d’emploi. Cela lui permet aussi d’être mis au courant de ses droitset d'être protégé dans le monde du travail. Les Jeunes CSC proposent une affiliation gratuite tant que le jeune ne travaille pas. L'affiliation est à prix réduit pendant un an à partir du premier contrat de travail (2). 

  1. Pendant le stage d’insertion   

À certaines conditions, le jeune qui,un an après s'être inscrit comme demandeur d'emploi, n'a pas de contrat de travail a droit à une allocation de chômage sur la base de ses études (= allocation d'insertion) 

1ère condition : avoir obtenu2 évaluations positives de recherche active d'emploi de la part du service régional de l'emploi 

2e condition :  avoir terminé le stage d’insertion avant 25 ans. Cela signifie que l'inscription comme demandeur d'emploi doit avoir lieu au plus tard le jour des 24 ans ! De plus, le jeune qui a moins de 21 ans doit être en possession du certificat d’enseignement secondaire supérieur (CESS) ou d'un des certificatsou diplômes repris dans la liste publiée par l'Onem(onem.be). 

  1. Conserver les allocations familiales  

Depuis que les allocations familiales sont sorties de la sécurité sociale et confiées aux entités fédérées, c'est le domicile du jeune qui détermine la Région compétente. C'est important à savoir car les droits, conditions d'accès et montants diffèrent d'une Région à l'autre.  

En Région bruxelloise, les allocations familiales sont inconditionnellesjusqu’à 18 ans. Les parents les reçoivent d’office. En Wallonie, c’est jusqu’à 21 ans, que le jeune soit scolarisé ou non. Au-delà de ces âges, le jeunedoit prouver qu'il est inscrit dans des études. Le droit aux allocations familialesse termine le mois où le jeune atteint 25 ans, même s'il est encore étudiant. 

Pendant son stage d’insertion, tant qu'il ne travaille pas et n'atteint pas 25 ans, le jeune conserve ses allocations familiales. Attention :  en cas d’évaluation négative de la part du service régional pour l'emploi, le jeune doitimpérativement informer sa caisse d’allocations familiales 

De plus, à Bruxelles,le jeune de moins de 21 ans qui s'est vu refuser l’allocation d’insertion sur base du critère du diplôme, peut faire la demande à sa caisse d'allocations familiales pour continuer à percevoir les allocations familiales tant qu'il peut prouver qu'il fait les démarches pour trouver du travail. 

  1. Rester couvert en soins de santé par la mutualité 

Durant le stage d’insertion, tant qu'il n'atteint pas atteint l'âge de 25 ans, le jeune reste à la charge de ses parents, bénéficiant ainsi de leur couverture en soins de santé.  
Le jeune doit s’inscrire à la mutualité de son choix en tant que titulaire dès qu'il est dans une des situations suivantes : 

  • Il décroche son premier emploi. 

  • Il perçoit des allocations d'insertion de l'Onem. 

  • Il débute une activité d’indépendant. 

  • Il atteint l’âge de 25 ans. 

Cette démarche est simple (formulaire en ligne sur mc.be) mais nécessaire pour continuer à être couvert en cas de maladie ou d’accident. La cotisation à la MC (13,75 euros par mois) permet de bénéficier de nombreux services et avantages (assurance complémentaire). Le jeune recevra ses remboursements en soins de santé et ses avantages sur son compte propre. Il percevra aussi des indemnités en cas d’incapacité de travail (sous conditions).

 


(1) Nous n'abordons pas ici les situations de séjour ou de travail à l'étranger.

(2) Plus d'infos sur jeunes-csc.be

"Stop à la galère en début de carrière"

Depuis plusieurs années, les Jeunes CSC constatent un appauvrissement alarmant de la jeunesse. La tranche d’âge des 15-24 ans est la 2e à présenter le risque de pauvreté le plus élevé. Aujourd’hui, 36% des bénéficiaires du revenu d’intégration sociale (aide du CPAS) sont des jeunes âgés entre 18 et 24 ans (alors qu’ils ne représentent que 10,2% de la population).  

Cette situation est inconcevable dans un pays riche comme la Belgique, estiment les Jeunes CSC qui mènent une campagne de sensibilisation intitulée “Stop à la galère en début de carrière”. L'objectif ? Récupérer les droits enlevés aux jeunes notamment l'allocation d'insertion dont les conditions d'accès ont été durcies par les gouvernements Di Rupo et Michel - et améliorer leurs revenus pour être autonomes financièrement