Prévention

Mal au dos ? Restez actifs !

2 min.
 © BELPRESS Claude Cordier
© BELPRESS Claude Cordier
Joëlle Delvaux

Joëlle Delvaux

"Incident désagréable certes, mais inhérent à notre condition de bipèdes, la douleur lombaire est, en général, sans gravité. Et son évolution est spontanément bonne dans la très grande majorité  des cas, lance d'emblée le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) à l'initiative d'un guide pratique réalisé avec une trentaine d'experts des principales professions de santé concernées. Par conséquent, poursuit le KCE, la base du traitement est de faire confiance à la nature… et au patient lui-même, parfaitement capable de se soigner seul, moyennant un peu d’encadrement et quelques encouragements".

Le premier conseil est connu depuis des années mais malheureusement trop peu  appliqué : rester physiquement actif et poursuivre ses activités ordinaires dans les limites du possible, voire effectuer soi-même des exercices physiques.

Les experts sont unanimes : il est le plus souvent inutile de faire une radio, scanner ou IRM à un patient qui se plaint de mal de dos. "Cela l’expose inutilement à des radiations, cela coûte cher à la sécurité sociale et il n’y a aucune preuve que les observations éventuelles aient un lien de cause à effet avec la douleur. Au contraire, elles risquent d’inquiéter inutilement. Bon à savoir aussi : la grande majorité des hernies discales se résorbent d’elles- mêmes en quelques mois".

Le guide s'attarde longuement sur le risque de chronicité de douleurs lombaires qui guette certains patients. "Les facteurs qui favorisent cette évolution sont en grande partie liés à la manière dont la personne gère ses émotions face au problème. Des conflits au travail ou une insatisfaction professionnelle peuvent aussi subrepticement augmenter le risque de chronicité. Dans ce cas, une prévention active devient possible. Des questionnaires courts permettent aux professionnels confrontés à des patients lombalgiques de procéder sans tarder à une évaluation de ce risque".

Sagesse et modération.

Ces deux attitudes doivent guider les professionnels tant dans la prescription de médicaments antidouleurs que dans la pratique de techniques invasives (comme les injections épidurales).

"Quant à l'intervention chirurgicale, elle doit être réservée à des cas extrêmement sélectionnés, plaide le KCE. Il existe très peu de preuves que les opérations de la colonne puissent durablement soulager les douleurs lombaires". Enfin, le guide décrit une série d’interventions à déconseiller, en raison de leur inefficacité prouvée (corsets, prothèses discales…) ou du manque de preuves de leur efficacité (matelas d’andullation).

Pour en savoir plus ...

"Guide de pratique clinique pour les douleurs lombaires et radiculaires"

Rapport du KCE 287B • Document de synthèse téléchargeable sur http://kce.fgov.be/fr