Droits sociaux

"Les allocations familiales, on y tient !"

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© Vie Féminine
© Vie Féminine
Joëlle Delvaux

Joëlle Delvaux

En Belgique, les allocations familiales font partie du quotidien des familles depuis très longtemps. Jusqu’à présent, elles sont intégrées à la sécurité sociale fédérale. Mais la 6e réforme de l'État a transféré cette compétence aux Régions depuis le 1er juillet 2014. Pour l'heure, rien n'a encore changé concrètement : nous vivons une période transitoire. Mais qu'en sera-til demain, lorsque la Flandre, la Wallonie et la Cocom en région bruxelloise redessineront la politique des allocations familiales ?

Pour Vie Féminine, pas question de rester au balcon. "C’est en général les femmes qui perçoivent les allocations familiales et gèrent les dépenses concernant les enfants. Par conséquent, ce dossier impacte directement leurs droits et leur autonomie économique". Le mouvement de femmes a mené une enquête et des débats pour identifier les nouvelles réalités, représentations et attentes des femmes sur le futur des allocations familiales. Avec comme objectif de les rendre visibles et de sensibiliser la population aux enjeux pour demain dans ce secteur.

Un revenu complémentaire essentiel

Les allocations familiales représentent, aux yeux des femmes interrogées, un revenu complémentaire indispensable et un droit essentiel. Si celles-ci y tiennent tant, c’est également parce que les allocations familiales concrétisent des valeurs qui leur sont chères : l’universalité des droits – pour tous les enfants, toutes les familles – et la solidarité entre les personnes, organisée de manière collective. De l'avis de la majorité des femmes, ce revenu est pourtant loin de couvrir les frais pour les soins et l’éducation des enfants. Quant à consacrer une partie de la somme au bien-être et à l'épanouissement de leurs enfants, c'est carrément mission impossible pour les familles précarisées.

Et demain ?

Vie Féminine est d'avis que les allocations familiales doivent rester un droit universel : peu de conditions d'accès, démarches faciles, informations claires, paiement régulier, etc. Elles doivent aussi continuer à réduire les inégalités sociales que rencontrent les familles. Le futur système devra particulièrement tenir compte des multiples facettes de la précarité : revenus insuffisants, monoparentalité, handicap, etc. pour penser une politique de suppléments qui rencontre les principes de solidarité, d’égalité et de justice sociale.

Par ailleurs, Vie Féminine estime que les allocations familiales doivent continuer à être payées en priorité aux mères. Enfin, elle recommande que de nouveaux dispositifs soient financés pour soutenir les familles dans l’accès à certains services.

Pour faire entendre sa voix et celle des femmes, le mouvement lance une campagne de sensibilisation : "Les allocations familiales, j’y tiens !" Outre l'organisation de séances d'informations, débats et formations, il invite les femmes à remplir une carte postale expliquant pourquoi elles tiennent à un système d'allocations familiales, et à l'adresser ensuite au ministre compétent dans sa région. Vie Féminine ne compte pas en rester là. Elle continuera à affiner ses revendications et porter une parole politique qui tienne compte des réalités et enjeux pour les femmes.

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