Droits des patients

Comment réduire ses dépenses de santé ?

7 min.
Faire des économies en soins de santé sans réduire la qualité des soins, c'est possible. (c)AdobeStock
Faire des économies en soins de santé sans réduire la qualité des soins, c'est possible. (c)AdobeStock
Joëlle Delvaux

Joëlle Delvaux

1. Consultez de préférence un médecin généraliste avant de vous adresser à un spécialiste

Pour votre santé, le généraliste est votre premier interlocuteur. Si possible, rendez-vous à sa consultation au lieu de le faire venir chez vous. Vous payerez moins cher. S'il estime nécessaire que vous consultiez un spécialiste, demandez-lui une lettre d'envoi ou un formulaire complété. Vous recevrez une réduction de 5 € (2 € si vous bénéficiez de l'intervention majorée) lors de la 1ère consultation annuelle chez ce spécialiste.

Pour cela, il faut que vous ayez confié la gestion de votre dossier médical global (DMG) à votre médecin traitant (lire point 2).
Si une maladie ou un accident nécessite des soins qui ne peuvent attendre une consultation chez votre médecin traitant, appelez le service de garde de médecine générale au 1733 ou rendez-vous au poste médical de garde le plus proche (accessible en soirée et le WE). Vous ne payerez que votre ticket modérateur (quote-part personnelle) sans aucun supplément. Dans tous les cas, recourir aux urgences d'un hôpital vous coûtera beaucoup plus cher. En effet, même si vous ne payez rien sur place, la facture vous parviendra par la suite.

2. Confiez la gestion de votre dossier médical à votre médecin généraliste

Demandez à votre médecin généraliste de gérer électroniquement votre DMG. Votre médecin vous offrira un meilleur accompagnement grâce à la centralisation de vos données de santé. Et vous bénéficierez d’une réduction jusqu'à 30 % sur votre ticket modérateur lors des consultations chez lui (idem pour les visites à domicile si vous avez plus de 75 ans et/ou êtes malade chronique). Avec le DMG, le supplément de permanence (4,57 €) qui peut être compté pour la consultation du soir (sous conditions) vous sera remboursé.

Ticket modérateur pour une consultation chez le médecin traitant conventionné.

  Assuré ordinaire BIM BIM moins
de 25 ans (1)
Sans DMG  6 € 1,50 €  1,50 €
Avec DMG 4 € 1 €  0 €

(1) Le patient BIM de moins de 25 ans n'a pas non plus de ticket modérateur à payer chez le médecin spécialiste.

Le coût d’ouverture du DMG (36,61 ou 67,12 € selon votre situation) est entièrement remboursé. Votre mutualité prolonge automatiquement votre DMG si vous avez consulté votre médecin traitant (ou s’il vous a rendu visite) au moins une fois tous les deux ans.
Bon à savoir : Confier le DMG de vos enfants (de moins de 18 ans) à votre médecin traitant permet de bénéficier du remboursement automatique à 100 % des tickets modérateurs pour leurs consultations chez tous les médecins, l'orthodontiste (jusqu'à 22 ans), le kiné, le logopède et pour les soins infirmiers. Cet avantage est octroyé par la MC à tous ses affiliés en ordre de cotisations.

Avec un DMG, vous bénéficierez d’une réduction jusqu'à 30 % sur votre ticket modérateur lors des consultations chez votre médecin traitant. 

3. Assurez-vous que votre prestataire de soins est conventionné 

Chaque année, les mutualités et les représentants des groupes de prestataires de soins (médecins, dentistes, kinés, logopèdes, sage-femmes...) concluent des conventions fixant les honoraires et les remboursements de l'AO. Les prestataires qui adhèrent à ces accords s’engagent à respecter ces tarifs officiels. En échange, ils bénéficient d’avantages sociaux de la part de l’État (notamment pour leur pension).
Dans certaines spécialités (dentisterie, dermatologie, ophtalmologie, gynécologie...), de nombreux prestataires ne sont pas conventionnés ou partiellement, c’est-à-dire uniquement durant certaines plages horaires et/ou dans certains lieux. Chez les prestataires non conventionnés, les suppléments d'honoraires sont à votre charge. Vérifiez si le prestataire est conventionné.

Depuis ce 1er mars, certains prestataires sont obligés d'afficher leurs honoraires: dentistes, logopèdes, kinés, sages-femmes, opticiens, audiciens, infirmiers... Si aucune affiche officielle n'est visible et/ou si vous n'avez pas été informé d'éventuels suppléments d'honoraires ou coûts supplémentaires, ils ne peuvent pas vous être facturés. Dans le cas contraire, informez-en votre conseiller mutualiste. L'affichage n'est pas encore obligatoire pour les médecins mais il est normal d'aborder la question du coût à votre charge, dans le respect et la confiance.

4. Demandez le tiers-payant

Le tiers payant vous évite de devoir avancer les honoraires au prestataire de soins avant que votre mutualité vous rembourse. Elle lui versera directement l’intervention prévue par l'AO. Vous lui payez le ticket modérateur et, si ce prestataire n’est pas conventionné, un supplément. Tous les prestataires peuvent appliquer le tiers payant, mais ils ne sont pas obligés de le faire. Toutefois, si vous êtes BIM, le généraliste est obligé de l'appliquer lors d'une consultation.

5. Envisagez l'inscription dans une maison médicale

Les maisons médicales pratiquent une médecine de proximité, préventive et accessible à tous. Elles rassemblent médecins, kinés, infirmiers, psychologues, diététiciens, travailleurs sociaux… Si vous vous inscrivez dans une maison médicale financée au forfait (c'est le cas de la majorité d'entr elles), vous ne payez ni vos consultations, ni les soins couverts par le forfait (médecine générale, soins infirmiers et, le cas échéant, kinésithérapie). En contrepartie, vous vous engagez à faire appel uniquement aux services de la maison médicale pour ces trois types de prestations.

Si vous vous inscrivez dans une maison médicale financée au forfait, vous ne payez ni vos consultations, ni les soins couverts par le forfait.

6. Demandez des médicaments moins chers

• Demandez à votre médecin de prescrire le médicament avec le nom de la molécule (dénomination commune internationale = DCI). De cette façon, votre pharmacien est obligé de choisir pour vous le médicament parmi le groupe des moins chers.
• Pour les médicaments en vente libre (non remboursés par l'AO), privilégiez les génériques. Ils sont souvent moins chers.
Par exemple, une boîte de Dafalgan® (30 comprimés de 500 g) coûte 5,11 € et le paracétamol entre 3,87 et 4,43 € selon la firme.
• Consultez le Centre belge d'information pharmacothérapeutique (CBIP) pour comparer les prix.
• Optez pour certaines préparations magistrales (réalisées par le pharmacien).
• Évitez de vous automédiquer.
• Rendez-vous à la pharmacie de garde uniquement en cas d'urgence, muni d'une ordonnance du médecin. Sinon, le pharmacien peut vous facturer un supplément.

7. A l'hôpital, optez pour une chambre à deux lits

Avant toute hospitalisation (avec ou sans nuitées), vous devez compléter et signer la "déclaration d'admission". Soyez vigilant: le choix de la chambre a des conséquences importantes sur le montant de votre facture. En chambre à 2 lits, aucun supplément de chambre et d’honoraires ne peut vous être porté en compte. En chambre individuelle, l'hôpital peut vous facturer un supplément de chambre et des suppléments d’honoraires très élevés pour tous les prestataires de soins, qu’ils soient conventionnés ou non.
Un conseil : Lors d’une opération planifiée ou en prévision d’un accouchement, simulez vos frais de séjour et comparez-les entre plusieurs hôpitaux. Osez demander à votre médecin combien vous coûtera l'intervention. Les prestataires sont tenus par la loi sur les droits du patient de vous informer sur les aspects médicaux de votre traitement, mais aussi sur ses conséquences financières.

A l'hôpital, le choix de la chambre a des conséquences importantes sur le montant de la facture.

8. Rendez régulièrement visite à votre dentiste

Visiter le dentiste régulièrement permet de prévenir et de détecter à temps des problèmes qui peuvent s’avérer coûteux par la suite. Et vous serez mieux remboursé si vous avez consulté votre dentiste au moins une fois durant l'année civile qui précède. Par exemple, un détartrage vous coûtera 14 € au lieu de 41 € (chez le dentiste qui applique les tarifs officiels). Et si vous êtes BIM, vous ne débourserez rien au lieu de payer 34 €.

Attention
: une consultation du dentiste en 2022 permet aussi d'être mieux remboursé en 2024. Mais la prise en compte des 2 années précédentes, décidée durant la crise sanitaire, s'est achevée. Si vous n'avez pas consulté le dentiste en 2023, prenez rendez-vous cette année. Vous serez mieux remboursé l'an prochain.

Pensez aussi à consulter chaque année le dentiste pour votre enfant, dès l'apparition des premières dents. Jusqu'à leur 19e anniversaire, à l’exception de l’orthodontie, tous les soins dentaires sont gratuits chez les dentistes qui appliquent les tarifs de la convention.

9. Consultez de préférence un psychologue "conventionné"

Depuis la crise sanitaire, les soins de santé mentale sont mieuxremboursés par l'AO. Si vous consultez un psychologue conventionné auprès d'un réseau de soins en santé mentale, la consultation vous coûtera 11 € (4 € si vous êtes BIM). Jusqu'à 23 ans, vous ne payerez rien. Et les séances de groupe sont gratuites pour tous. Renseignez-vous auprès des réseaux de soins de santé mentale votre région. Un module en ligne vous aide à les trouver.

Bon à savoir
: Si vous consultez un psychologue qui n'est pas conventionné, vous pouvez néanmoins bénéficier de l'avantage psychologie prévu pour les affiliés MC : une intervention de 20 € par séance, jusqu'à 360 € par an.

 

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Depuis février 2024, les enfants et jeunes jusqu'à l'âge de 23 ans inclus ne doivent plus rien débourser chez un psychologue conventionné avec un réseau de soins en santé mentale. (c)AdobeStock

Consulter un psychologue pour aller mieux

10. Vérifiez si vous bénéficiez des protections prévues par l'assurance obligatoire

L'AO protège les malades chroniques et les personnes en situation financière précaire contre des dépenses de santé élevées. Plusieurs mécanismes existent.

L'intervention majorée (BIM) donne droit à un remboursement plus élevé des soins de santé ainsi que divers avantages sociaux. Ce statut est octroyé d'office par la mutualité à certaines catégories de personnes, notamment les bénéficiaires d'une aide sociale. Il est accordé aussi, après demande et enquête sur les revenus, aux ménages dont les revenus sont inférieurs à des plafonds déterminés. Si vous pensez être dans les conditions, n'hésitez pas à demander un rendez-vous avec votre conseiller mutualiste.
Le maximum à facturer (MAF) garantit à chaque ménage que ses dépenses de santé ne dépassent pas un certain montant
annuel, variable selon sa situation. Cette mesure, automatique, ne nécessite aucune démarche particulière.
• Certaines situations donnent droit à des interventions financières : forfait incontinence, frais de déplacement pour certains traitements à l'hôpital, aide au sevrage tabagique, trajet de soins en cas de diabète, traitement diététique de l'obésité chez les jeunes, forfait alimentation en cas de maladie coeliaque...

11. Adoptez l'adage "Mieux vaut prévenir que guérir"

Pour réduire le risque de maladies, adoptez un mode de vie le plus sain possible : alimentation variée et équilibrée, activité physique régulière, abstinence tabagique, consommation d'alcool limitée au maximum... Participer aux programmes de dépistage gratuit de certains cancers et suivre les recommandations de vaccinations — les enfants peuvent se faire vacciner gratuitement via l'ONE ou à l'école — permettent aussi de détecter à temps certaines maladies graves ou de s'en protéger. Il n’est pas question ici de donner des leçons de bonne conduite, mais d'inviter chacun à être acteur de sa santé pour se donner toutes les chances de la conserver.

Les enfants peuvent se faire vacciner gratuitement via l'ONE ou à l'école. 

12. Gardez à l'oeil les nombreux avantages octroyés par la MC

Chaque mutualité offre des avantages et services à ses affiliés grâce à leurs cotisations. C’est pour garantir la solidarité que la loi sur les mutualités a rendu obligatoire la cotisation à l'assurance complémentaire pour tous les titulaires. Les personnes à charge sont couvertes gratuitement. Le montant de la cotisation et les avantages sont décidés par les représentants des affiliés qui siègent dans les instances de décision.

À la MC, en 2024, la cotisation est de 14,25 € par mois. Les avantages et services complètent les prises en charge de l'AO ou répondent à des besoins non couverts par celle-ci. Certains correspondent aussi à la mission de promotion de la santé et du bien-être que la MC s'est fixée comme mutualité santé.
Les domaines d'intervention sont variés : naissance, soins des enfants, consultations psychologiques, sport, logopédie, optique, diététique, assistance médicale à l’étranger, soins dentaires... Sans compter l'avantage Hospi solidaire, une couverture que la MC reste la seule mutualité à offrir à tous ses affiliés en cas d’hospitalisation. En chambre commune ou à deux lits, Hospi solidaire vous garantit de ne jamais débourser plus de plus de 275 € par hospitalisation (150 € en cas d’hospitalisation de jour). Et l'hospitalisation des enfants jusqu'à 18 ans est 100 % remboursée. En chambre individuelle, Hospi solidaire intervient aussi mais ne prend pas en charge les suppléments d'honoraires et de chambre.
La plupart de ces avantages vous sont octroyés après demande mais la MC vous facilite la vie : formulaires téléchargeables, preuves à envoyer via l'app Ma MC…
Bon à savoir : Le titulaire qui ne paie pas sa cotisation n'a plus droit aux avantages. Il devra cotiser pendant 24 mois pour pouvoir en bénéficier à nouveau.