Environnement

Pollution plastique : vers un traité international     

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Sandrine Warsztacki

Sandrine Warsztacki

L'objectif est d'accoucher, pour fin 2024, d'un traité juridiquement contraignant qui s'attaque à la fois à la production, la consommation et la gestion des déchets. Parmi les mesures sur la table :  réduire la production de plastique vierge, interdire (ou limiter) les plastiques à usage unique ou à courte durée de vie, ainsi que l'usage par l'industrie de certains additifs chimiques nocifs pour la santé... À l'instar du protocole de Montréal, signé en 1987 par tous les pays de l'ONU, qui a permis de résorber le trou dans la couche d'ozone, "ce traité aura l'avantage d'être contraignant, ce qui laisse espérer de vrais effets, contrairement à l'accord de Paris sur le climat signé en 2015 qui repose sur des actions volontaires", commente Bethanie Carneay Almrot, biologiste à l'Université de Göteborg, dans les colonnes du magazine Epsilon.
Il faut dire que l'urgence est là.  Le journal de vulgarisation scientifique, qui publie ce mois de juin une remarquable enquête sur le plastique, évoque une véritable "bombe à retardement". La production de plastique a doublé en 20 ans. Chaque année 460 millions de tonnes sont produites, dont 81 % finissent sous forme de déchets en moins d’un an !  Parmi ces déchets, seulement 9 % sont recyclés - on parle plutôt de décyclage, car le plastique ne peut être recyclé qu'un nombre limité de cycles - 20 % sont incinérés, 50 % sont stockés dans des décharges et 20 % terminent dans la nature. À mesure qu’ils se dégradent, ces plastiques abandonnés se transforment en microparticules qui ne pourront jamais être récupérées. On en retrouve déjà partout, dans les océans, les glaces du pôle Nord, au sommet de l'Everest, dans le lait maternel, dans l'air, dans les légumes... Si les effets sur la santé de cette pollution omniprésente restent difficiles à évaluer, les scientifiques se montrent très inquiets. Entre autres, on soupçonne les additifs charriés par ces microparticules de faire baisser le QI, participer à l'épidémie d'obésité et favoriser les maladies cardiaques.