Cocaïne : le profil des consommateurs change

"Il s’agit de patients [...] souvent âgés entre 18 et 35 ans, indique Stijn Hale-wyck, chef de clinique à l’UZ Brussel et spécialisé en pathologies des sinus et du nez. Ce sont des gens qui souffrent de saignements du nez, d’irritations ou de nez bouché avec beaucoup de douleurs. Beaucoup n’osent pas toujours dire qu’ils consomment de la cocaïne. On fait alors des examens, comme des biopsies au niveau des reins, pour vérifier qu’il ne s’agit pas de maladie plus grave, mais ils se révèlent inutiles vu que les symptômes sont liés à la consommation de cette drogue", révèle le spécialiste à nos confrères de la Dernière Heure. Sniffée, la cocaïne provoque une vaso-constriction, c'est-à-dire une diminution du diamètre des vaisseaux sanguins. En cas de consommation excessive et répétée de la drogue, il n'y a donc presque plus de sang dans le nez. "On peut alors avoir une sorte de nécrose, ce qui veut dire que la muqueuse se détruit, tout comme le cartilage, ce qui forme une croûte qui ne peut pas guérir vu qu’il n’y a quasi plus de sang dans le nez. Cela peut provoquer une perforation plus grande, on se retrouve avec un nez de boxeur et un cartilage totalement détruit." Le sevrage reste le traitement le plus efficace mais il est souvent difficile car le risque de rechute est élevé. Les symptômes peuvent alors de venir de plus en plus graves, entraînant ainsi des dommages irréparables. Dans certains cas, il peut y avoir une destruction de l’os ou du palais. "On peut assister à une ouverture du nez vers la bouche ou le cerveau et cela peut même aller jusqu’à une amputation du nez, notamment quand les inflammations sont très fortes et qu’il n’y a pas d’autre choix." Selon le dernier rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), la cocaïne est la deuxième drogue la plus consommée en Europe, juste après le cannabis. 14 millions d’Européens déclarent y avoir touché au cours de leur vie.