Politiques de santé

Que s'est-il passé sur la planète Santé en octobre?   

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Rédaction

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Soins de santé : quoi de neuf pour les patients en 2024 ?

Les soins de santé devront contribuer à l'effort budgétaire de l'État fédéral l'an prochain. Néanmoins, les négociateurs sont parvenus à recycler des moyens existants pour financer de nouveaux projets à hauteur de 169 millions d’euros.

En 2024, l’enveloppe prévue pour l’ensemble des remboursements des prestations de soins de santé s’élève à 37,8 milliards d’euros. D’année en année le budget est reconduit, augmenté tout d'abord par l’inflation. Ainsi, les honoraires des prestataires de soins seront indexés de 6,05 % l’an prochain. Le budget est augmenté aussi selon une norme de croissance qui vise à tenir compte de l’évolution des besoins, liée notamment au vieillissement de la population. Initialement prévue à 2,5 %, cette norme a été réduite à 2% par le gouvernement fédéral qui, de plus, a imposé des mesures d’économies supplémentaires. Le cadre budgétaire est donc devenu très étroit.  Les mutualités, les interlocuteurs sociaux et le gouvernement fédéral ont fini par s'accorder sur des objectifs qui contribuent le plus possible à améliorer l’accessibilité et la qualité des soins. Le tout en accordant une rémunération équitable et en veillant à assurer une charge de travail soutenable pour celles et ceux qui travaillent dans les soins de santé.   

Une attention financière particulière a été portée aux secteurs dans lesquels l’accessibilité aux soins risque de devenir problématique. L'objectif est d'inciter davantage de prestataires à se conventionner - en particulier en kinésithérapie et en logopédie - ou de mieux rembourser certaines prestations - en dentisterie notamment.    

Plusieurs investissements ont été décidés.  
• En soins dentaires, le remboursement de certaines prestations (l'extraction dentaire notamment) sera amélioré. Et la limite d’âge fixée pour obtenir le remboursement de l’orthodontie précoce sera supprimée.
• Une intervention pour les montures, verres de lunettes et lentilles de contact sera accordée à partir de la dioptrie 6, au lieu de 7 aujourd’hui.   
• Le remboursement des appareils auditifs sera possible à partir de 35 décibels, quel que soit l'âge.  
• L'attribution semi-automatique de l'intervention majorée (statut BIM) aux chômeurs et invalides isolés bénéficiera de davantage de moyens.  
• Les efforts entamés pour rembourser des soins psychologiques de première ligne sont maintenus et la prise en charge de groupe est élargie. 
• La prise en charge des enfants en obésité et la mise en place d'un programme de soins périnataux multidisciplinaires bénéficieront de moyens accrus.   

Consultations médicales 100% remboursées aux jeunes BIM  

Depuis le 1er octobre, les bénéficiaires de l’intervention majorée (statut BIM) jusqu’à 24 ans inclus ne paient plus de ticket modérateur lors d’une consultation (ou une visite) chez un médecin généraliste ou spécialiste à condition qu’ils disposent d’un dossier médical global (DMG) chez leur médecin traitant. Près de 649.000 enfants et jeunes adultes – soit un jeune sur cinq – bénéficient de cette mesure qui vise à améliorer l'accessibilité aux soins et le suivi médical régulier. 

Des retraités dans le secteur des soins   

Afin de faire face à la pénurie de personnel dans le secteur des soins et de l’aide aux personnes, le gouvernement fédéral avait décidé, en novembre 2022, de favoriser le maintien ou le retour au travail de retraités âgés de 65 ans et plus en leur offrant des conditions financières attractives : dispense de cotisations personnelles de sécurité sociale et revenus imposés séparément à un taux de 33 %.  Actuellement, 1.689 pensionnés (près de 700 équivalents temps plein) sont dans cette situation. Les secteurs concernés sont nombreux : hôpitaux, MRS, centres de jour, milieux d’accueil de l’enfance, aides familiales, structures d’hébergement pour personnes handicapées, etc. Le gouvernement a décidé de prolonger cette mesure jusqu'au 30 septembre 2024.   

Plus d'infos : vandenbroucke.belgium.be  

Dento + : nouveautés 2024 !  

Dès 2024, avec Dento +, un produit de MC Assure, vous profitez de plafonds annuels d'intervention plus élevés pour vos soins dentaires. Et les remboursements pour vos soins d’orthodontie sont plus importants (1).   

Voici les nouveaux plafonds annuels d’intervention, progressifs pendant les 3 premières années civiles de souscription :   
• 1ère année de souscription : 350 € (au lieu de 300 € en 2023). 
• 2e année : 650 € (au lieu de 600 € en 2023). 
À partir de la 3e année : 1.250 € (au lieu de 1.000 € en 2023). 
Un remboursement jusqu’à 1.000 € sera accordé lors d’un traitement orthodontique, même pour les adultes : 
• forfait de 750 € lors de la pose de l’appareil orthodontique (au lieu de 375 € en 2023) 
• forfait de 250 € lors du placement de l’appareil de contention (au lieu de 50 € en 2023).  

 (1) Hors exclusions et limitations prévues dans les conditions générales de Dento +.   

 Plus d'infos : mc.be/dento  

Vous n’avez pas encore Dento +? Souscrivez avant le 1er décembre et bénéficiez déjà du 2e plafond d’intervention (de 650 €) dès la fin du stage d'attente (le 1er juin 2024). Devis et souscription en ligne: mc.be/souscription  

32 %  

C'est le pourcentage de Belges âgés entre 15 et 20 ans qui ont utilisé la cigarette électronique au cours de l'année écoulée, selon la Fondation contre le cancer. Devant l'ampleur du problème, le ministre fédéral de la Santé Franck Vandenbroucke a annoncé vouloir s'attaquer sans délai à l'e-cigarette, rappelant que la vente de ces produits à un mineur est strictement interdite. Il a également confirmé son intention de bannir complètement la cigarette électronique du pays d'ici  2025.  

L'indexation des loyers à nouveau autorisée  

Il y a un an, alors que les prix de l'énergie flambaient, les 3 Régions du pays décidaient de bloquer ou limiter l'indexation des loyers dans les logements à forte consommation d'énergie. Chaque Région avait fixé ses modalités en fonction du score énergétique (certificat PEB) du bâtiment. Cette mesure a pris fin le 30 septembre en Flandre, le 13 octobre à Bruxelles et le 31 octobre en Wallonie. L’indexation est à nouveau autorisée pour tous les logements locatifs. Mais pour éviter aux locataires de devoir payer un loyer beaucoup plus élevé après un an, le mode de calcul de l'indexation est adapté pour les contrats de bail conclus avant l'entrée en vigueur de la mesure l'an dernier.  Les modalités sont propres à chaque Région.   

Plus d'infos : Wallonie : 081 33 23 10 • logement.wallonie.be - Bruxelles : 0800 40 400 • logement.brusselsFlandre : 1700 • Vlanderen.be  

Notifier les effets indésirables des médicaments

Du 6 au 12 novembre se déroule la MedSafetyWeek, une campagne internationale pour inciter patients et médecins à signaler les effets secondaires des médicaments. En Belgique, les médicaments disponibles sont de bonne qualité, sûrs et efficaces. Pourtant, chaque médicament peut provoquer des effets secondaires. La plupart de ces effets indésirables sont déjà connus et mentionnés dans la notice. Mais d’'autres ne sont découverts que plus tard, grâce aux notifications signalées par les patients. La pharmacovigilance vise à détecter, analyser et prévenir les effets indésirables. Dans notre pays, c’est l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) qui est chargée de surveiller les médicaments. En signalant à l'AFMPS les effets indésirables suspectés, le patient participe activement à l'identification de nouveaux problèmes de sécurité. Chacun d’entre nous pouvons notifier un effet indésirable à notre médecin, à notre pharmacien ou directement à l'AFMPS sur notifieruneffetindesirable.be. L'année dernière, l'AFMPS a reçu plus de 12.000 notifications d'effets indésirables suspectés, dont près de la moitié provenait directement de patients. Mais tous les effets secondaires ne sont pas déclarés, loin de là. Or, un plus grand nombre de notifications d'un effet indésirable suspecté permet de détecter plus rapidement des problèmes et de prendre les mesures qui s'imposent. 

Amende intersidérale 

La commission américaine des communications a infligé la toute première amende de l'histoire – 140.000 euros - à une société de télécommunication coupable d’avoir laissé des débris en orbite. L'objet du délit : un satellite répondant au nom de EchoStar-7, que la société s'était engagée à propulser sur une orbite "cimetière" dans le cadre d'un plan de dépollution de l'espace. La promesse n’a pas été tenue. On estime que plus 35.000 déchets de plus de 10 cm circulent dans l'espace, ainsi que de nombreux fragments plus petits. Circulant à une vitesse de 28.000 km/h, ils peuvent causer de graves dégâts notamment à la station spatiale internationale.

Rénovation énergétique : des seniors mal informés

Plus de 1.300 aînés ont répondu à l’enquête sur la rénovation énergétique du logement proposée par Énéo, mouvement social des aînés de la MC, dans le cadre de sa campagne "Pauvres de toit !" La démarche est importante quand on sait qu’un logement sur quatre appartient à un propriétaire âgé de plus de 68 ans et que 26 % des 65 ans et plus sont en situation de précarité énergétique. Il ressort de cette enquête que 70 % des propriétaires et locataires ne connaissent pas le PEB de leur logement. Le même pourcentage assure avoir modifié ses habitudes pour se chauffer l'hiver dernier en raison de la hausse des prix de l’énergie. Un peu plus de la moitié des répondants disent d’ailleurs que la crise énergétique a modifié leur perception de la nécessité de se chauffer. Plus alarmant : deux tiers se disent mal informés sur les démarches liées aux primes énergétiques, ni ne savent où trouver des informations relatives à la rénovation de leur logement.

Plus d'infos : eneo.be

Éteignez la lumière !

L'éclairage nocturne est néfaste pour notre santé mais elle cause également du tort à la biodiversité. C'est ce que relèvent deux études scientifiques commandées par les cinq provinces de Flandre.

Des troubles du sommeil, des problèmes de santé mentale, des risques de développer un cancer du sein, de l'obésité... C’est ce que provoquerait l'éclairage nocturne sur la santé. Ce constat interpellant est dressé par deux études menées par l'institut de recherche sur la nature et les forêts (INBO) et l'institut provincial d'hygiène (PIH) à la demande des cinq provinces de Flandre. Celles-ci souhaitaient en savoir plus sur les effets des lumières artificielles (lampadaires urbains, routiers...) puisqu'en 2030, toutes les villes et les communes belges devront passer aux lampes LED dans l’éclairage public.  

La biodiversité perturbée Papillons de nuit, vers luisants, poissons, oiseaux… Les animaux sont aussi victimes de la pollution lumineuse. La revue d'investigation et de reportages belges, Médor a d'ailleurs consacré un article à ce sujet. Par exemple, l'éclairage nocturne empêche l'accouplement d'une espèce de papillon de nuit (la brassicaire ou noctuelle du chou) répandue en Europe et indispensable à la diversité animale et végétale. La lumière artificielle ne permet pas à la femelle de produire des phéromones qui dégagent une odeur attirant les mâles. Résultats : l'accouplement n'a pas lieu, le nombre de chenilles diminue, il y a donc moins de pollinisateurs, etc. 
Médor relève également des chiffres inquiétants sur la disparation d'insectes pollinisateurs, garants de la biodiversité et donc de la survie humaine : "Sur les 5,5 millions d'espèces d'insectes estimées, 10 % seraient directement menacées par la pollution lumineuse." Il existe pourtant encore très peu d'études sur le sujet. 
Au vu des enjeux environnementaux que l'éclairage nocturne soulève, d'autres analyses sont prévues d'ici fin 2023 dans l'optique de publier notamment un guide pratique de conseils utiles aux autorités locales.

 Punaises de lit : adopter les bons gestes    

S'il n'y a pas lieu de paniquer, certaines mesures de prévention peuvent être utiles pour éviter la propagation de ces petites bêtes, notamment lors des voyages…

L'augmentation importante des punaises de lit en France a récemment fait les gros titres, provoquant des craintes jusque dans nos contrées. 

Tout d'abord, il faut rassurer : ces petits insectes de 4 à 7 millimètres piquent pour se nourrir de notre sang, mais ils ne transmettent pas de maladies. En outre, ils ne sont pas liés à un manque d’hygiène. Toutefois, s'en débarrasser peut s'avérer compliqué, coûteux et source de stress. D'où l'intérêt d'adopter quelques bons réflexes !

Achats d'occasion : laver les vêtements à 60°c ; inspecter et nettoyer les meubles.

Voyages : poser sa valise sur une chaise plutôt que sur ou sous le lit. Au retour, inspecter ses effets personnels et, en cas de suspicion, laver les vêtements à 60°c ou faire tremper les pièces fragiles à froid pendant 24h.

Être attentif aux piqures suspectes, apparues après un voyage, une nuit dans un lieu inhabituel ou encore un achat en seconde main. Les piqures de punaises surviennent la nuit, sur des parties découvertes du corps et sont souvent regroupées par 3 ou 4 ou en ligne.

En cas de doute, traquer les indices de leur présence : des trainées de sang sur les draps, des petits points noirs (déjections) ressemblant à de la moisissure sur les coutures du matelas, le sommier, les plinthes proches du lit...

Paludisme : un nouveau vaccin autorisé ! 

En octobre, l'OMS a recommandé un deuxième vaccin pour prévenir le paludisme chez l'enfant. Cette maladie, transmise par les moustiques, frappe particulièrement les enfants dans la région africaine, où près d’un demi-million d’entre eux en meurent chaque année. En 2021, l'OMS avait déjà autorisé un premier vaccin, qui avait permis de faire reculer les formes graves de la maladie. Toutefois sa disponibilité reste limitée et la demande est très importante. L'arrivée de ce nouveau vaccin va permettre d'étoffer l'offre nécessaire aux vaccinations à grande échelle.