Editos

L'Evras, au-delà des fantasmes

2 min.
Les animations Evras permettent de répondre aux questions des jeunes mais ne les précèdent pas (c) photo adobe
Les animations Evras permettent de répondre aux questions des jeunes mais ne les précèdent pas (c) photo adobe
Elisabeth Degryse

Elisabeth Degryse

L’Evras est un processus éducatif dont l’objectif est d’accroître les aptitudes des jeunes à opérer des choix éclairés favorisant l’épanouissement de leur vie relationnelle, affective et sexuelle (chaque mot à son importance) dans le respect de soi et des autres. La sexualité est entendue au sens large, comme partie intégrante de la santé physique et mentale.

L’Evras a pour vocation de compléter l’éducation des parents. Elle ne la remplace pas.

Les démarches de l’Evras se fondent sur des valeurs de respect, d’égalité, d’accueil des différences et d’ouverture à l’autre. Leur but est d’apporter une information fiable, impartiale et complète afin d’aider les jeunes à développer une vision positive de la sexualité et un esprit critique, construire leur identité, assurer la protection de leurs droits, considérer l’impact de leurs choix sur leur bien-être et celui des autres et prendre des décisions éclairées tout au long de leur vie. 

L’Evras a pour vocation de compléter l’éducation des parents. Elle ne la remplace pas. Elle est donnée par des équipes professionnelles formées sur ces matières (principalement les centres de planning familiaux). 

Autre élément qui suscite beaucoup de fantasmes : sauf en matière de prévention (par exemple informer sur les infections sexuellement transmissibles), les animations Evras ne précèdent jamais les questions des jeunes, mais y répondent de manière adaptée à l’âge des enfants. Le guide (cadre de référence commun) rédigé pour soutenir les animateurs, ne sera pas remis aux enfants et ne constitue pas un cours.

Formation et labellisation : un gage de qualité

Des animations de ce type se donnent dans les écoles depuis des dizaines d’années. Alors, qu’est-ce qui change ? Désormais, ces animations seront obligatoires (deux heures en 6e primaire et deux heures en 4e secondaire), alors que précédemment, elles étaient laissées à l’appréciation des écoles (seules 20 % d’entre elles ont organisé des animations, créant ainsi une discrimination entre enfants). 

La création d'un cadre de référence commun et la labellisation des acteurs et actrices de l’Evras permettront de s’assurer que les animations seront données par des équipes professionnelles dûment formées sur ces questions et sur les techniques d’animation. 

Enjeu de société et de santé publique

 

Il est important de rappeler que l’Evras est un enjeu de société majeur : celui de la santé, du bien-être, de la protection et de l’émancipation des enfants et des jeunes. Enjeux dans lesquels la MC s’inscrit pleinement.

C’est un élément fondamental pour lutter contre les inégalités sociales de santé, le sexisme (en Belgique, 60 % des jeunes subissent des pressions pour se conformer à l’image stéréotypée de l’homme ou de la femme ), les violences sexuelles (une personne sur deux dans notre pays a déjà été exposée à une forme de violence sexuelle), le (cyber)harcèlement (qui touche près d’un enfant sur trois dans nos écoles selon une enquête de l'UCLouvain) ou encore l’inceste, pour ne citer que quelques-unes des thématiques-clés pouvant être abordées dans ces animations.

 

En tant qu’actrice de santé, la MC ne peut que soutenir cette avancée et les équipes professionnelles qui assumeront cette nouvelle mission.

 

Pour aller plus loin : La MC propose un guide pédagogique à destination des professionnels "Et toi, t’en penses quoi ? " disponible sur mc.be