Editos

En marche pour le climat et pour la santé !
 

3 min.
Rêver ensemble d'un monde plus durable et solidaire (c) Adobestock
Rêver ensemble d'un monde plus durable et solidaire (c) Adobestock
Elisabeth Degryse

Elisabeth Degryse

Avec la pandémie, nous avons découvert à quel point il était essentiel de préserver notre santé. Pour sauver des vies, l’ensemble de l’activité économique a même été mise à l’arrêt ! Nous avons alors cru qu’il s’agissait d’un changement de paradigme et que la société se (re)construirait autrement. Force est de constater, le basculement tant attendu n’est pas au rendez-vous. Les décisions politiques de grande envergure se font toujours attendre (lire aussi "Demain, c’est maintenant !", édito du 21 janvier 2021).

Chacun a le droit d’évoluer dans une société saine ! 

À la MC, nous rappelons qu’il est urgent de poser les jalons pour une transition fondamentale qui permette d’articuler l’ensemble des crises que nous traversons. Aussi, pour construire une société plus juste et plus équitable, qui permette un déploiement économique relocalisé et moins gourmand en ressources, qui prenne soin de la planète et de notre santé.  Dans nos sociétés individualisées, la santé reste encore trop souvent réduite à l’absence de maladie. Nous le rappelons régulièrement, la santé n’est pas qu’une question de problèmes physiques, elle dépend aussi de la qualité de notre alimentation, de notre emploi, de notre logement, de nos liens sociaux, de notre environnement… Chacun a le droit d’évoluer dans une société saine ! 

Réduire la demande de soins

La crise sanitaire a mis en lumière une autre crise sous-jacente dans le secteur des soins de santé : la pénurie de main-d’œuvre. Que ce soit dans les hôpitaux, les maisons de repos, dans services de soins à domicile, le manque d’infirmières est criant. Le constat s’étend aujourd’hui aux médecins généralistes. Combien de patients s’entendent-ils répliquer : "Désolé, je ne peux pas prendre de nouveaux patients" ? 

Le secteur des soins de santé traverse une crise existentielle. Mais chercher "à tout prix" des mécanismes pour engager et former davantage de personnel permettra-t-il vraiment de résoudre la question ? Ne faut-il pas surtout changer urgemment notre modèle de société pour éviter que la demande de soins ne continue de grimper  ?

De plus en plus d’économistes s’accordent sur le fait que l’inaction coûtera plus cher que de prendre des mesures fortes

La crise environnementale constitue une menace majeure pour la santé humaine. Les changements climatiques dégradent notre qualité de vie, contribuent à l'aggravation des allergies, exacerbent les risques de propagation de maladies infectieuses comme la dengue, le paludisme, la fièvre Zika ... La multiplication des évènements climatiques extrêmes - inondations, orages, vagues de chaleur – suscite également de vives inquiétudes. Fin 2021, le Service public de Wallonie s’alertait de l’impact des canicules à venir sur la mortalité : la surmortalité passerait de 20 personnes par an actuellement à 300 personnes par an en Wallonie. L’augmentation des coûts d’hospitalisation est quant à elle estimée à 30 millions d’euros annuels.

L’inaction n’est pas une option 

Les changements climatiques pèsent sur notre santé. Ils pèsent aussi sur les finances publiques. Aujourd'hui, de plus en plus d’économistes s’accordent sur le fait que l’inaction coûtera plus cher que de prendre des mesures fortes. En Belgique, des études évaluent le coût du réchauffement climatique à 1% de notre PIB jusqu’en 2025, entre 2 et 3% en 2050 et jusqu’à 5% en 2075 ! Rappelons que le GIEC, dans son dernier rapport, estime de son côté, estime qu’investir de 0,8% à 1,3% du PIB mondial, chaque année, jusqu’en 2050, dans des mesures de transition et d’atténuation permettrait d’atteindre l’objectif de ne pas dépasser un réchauffement de plus de 1,5 degré. Température au-delà de laquelle l’adaptation aux changements climatiques deviendra de moins en moins soutenable.

L’inaction n’est pas une option, ce serait un suicide collectif, au détriment de la santé, des fonctions collectives et de la sécurité sociale ! Plus que jamais, la MC réaffirme son engagement en intégrant les questions climatiques dans son travail stratégique, ses prises de position, et, quand c’est nécessaire, en se mobilisant pour rappeler à nos responsables politiques qu’il est temps de passer à l’action. 

Notre engagement se poursuit également à travers les colonnes du journal que vous tenez entre vos mains. En Marche vient de signer la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique. En rejoignant cette initiative, la rédaction s’engage à réduire son empreinte écologique et faire toujours de son mieux pour vous informer de manière claire, précise et pédagogique sur les causes et les réponses à la crise. Tout en veillant à traiter le climat, le vivant et la justice sociale de manière transversale

Chauds pour le climat !

La grande manifestation annuelle pour le climat se tiendra dimanche 23 octobre. Départ à 13h Gare du Nord pour un parcours de 3,5 kilomètres qui se veut aussi festif : car la perspective d’un futur qui replace l’humain, ses droits et la planète au centre des préoccupations nous réjouit !  En famille, entre amis, avec vos collègues… venez nombreux et nombreuses.  Plus d’infos : backtotheclimate.be