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Santé des migrants : l'OMS met les points sur les i

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Philippe Lamotte

Philippe Lamotte

"Il est nécessaire que les migrants et les réfugiés puissent, comme tout le monde, accéder à des services de qualité en temps opportun. Or, il reste beaucoup à faire en la matière". Telle est la principale conclusion du Rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l'état de santé des migrants et des réfugiés qui vivent en Europe – le tout premier du genre réalisé par l'organisation onusienne sur la "zone Europe" – soit 53 pays incluant les Balkans et l'ancienne URSS. Derrière ce constat général et, somme toute, peu propice à polémiques se cachent des réalités qui méritent le détour. L'OMS, en effet, pourfend l'idée selon laquelle les personnes qui se présentent aux frontières de l'Europe sont particulièrement porteuses de maladies. C'est même plutôt le contraire à l'en croire (elle a fait examiner 13.000 documents par un Institut spécialisé italien). En effet, "à leur arrivée en Europe, les réfugiés et les migrants semblent être moins affectés que les populations hôtes par de nombreuses maladies non transmissibles". C'est lorsqu'ils restent cantonnés dans des situations de précarité dans le pays d'accueil (surtout si cela dure longtemps) qu'ils augmentent le risque de souffrir d'une maladie cardiovasculaire, d'un accident vasculaire cérébral ou d'un cancer. De même, c'est en adoptant les habitudes de vie du pays hôte (moins d'activités physiques et alimentation de moindre qualité) qu'ils s'exposent davantage au risque de contracter une maladie chronique.

L'OMS constate aussi que c'est après son arrivée en Europe qu'un pourcentage important de cette population a contracté le virus du Sida. Quant à la proportion d'individus atteints de la tuberculose (parfois crainte chez les hébergeurs, notamment belges), "elle varie beaucoup en fonction de la prévalence de cette maladie au sein de la population du pays d'accueil". L'OMS, à ce sujet, est claire : "Bien que l'on s'accorde généralement à penser le contraire, le risque que les réfugiés et les migrants transmettent des maladies à la population hôte est très faible". Si elle insiste sur la nécessité de leur fournir une couverture sanitaire de qualité à un prix abordable ainsi qu'"une protection sociale à tous quel que soit leur statut juridique", c'est autant pour des raisons humanitaires que pragmatiques. "C'est la meilleure façon de sauver des vies et de réduire le coût des traitements, ainsi que de protéger la santé des citoyens résidant dans les pays d'accueil", souligne le docteur Zsuzsanna Jakab, directrice régionale OMS pour l'Europe.

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Plus d'infos : rapport complet sur http://www.euro.who.int/