Vivre ensemble

Des sans-papiers hébergés dans des locaux MC

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La rédaction

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Les sans-papiers sont souvent hébergés par des citoyens belges ou des amis. La plupart se débrouillent, mais ce sont des hébergements de quelques jours. Pour les collectifs de sans-papiers, occuper des immeubles vides dans les grandes villes rencontre plusieurs objectifs : garantir un toit aux sans-papiers en cette période de grand froid, sensibiliser la population au sort de ces personnes et poursuivre le combat politique pour la régularisation des sans-papiers. C’est dans ce contexte que La Belle diversité, une ASBL qui vise à favoriser les échanges interculturels et la participation des populations issues de l'immigration à Verviers, avait contacté la MC pour lui demander de mettre à sa disposition les locaux de son ancienne agence, inoccupée depuis peu et située au centre-ville (rue Laoureux), quelques mois durant.

"Assurer l’hébergement de personnes quelles qu’elles soient ne fait pas partie des missions des mutualités. En principe, elles n’ont pas à assumer les responsabilités normalement dévolues aux autorités publiques et en particulier communales. Cette situation est donc bien exceptionnelle", précise d’emblée Anne Bemelmans, directrice régionale de la MC Verviers- Eupen. "Néanmoins, de par les valeurs – et notamment la solidarité – qui guident notre mutualité au quotidien, nous ne pouvions rester insensibles à la détresse et à la précarité de ces personnes. Nous avons donc aussitôt entamé des discussions en interne mais aussi avec notre assureur, la Ville de Verviers et la responsable du Collectif pour voir comment répondre positivement à cette demande".

Des premiers échanges avec la Ville, la MC avait perçu une volonté de soutenir la démarche en apportant notamment des garanties d’accompagnement et de soutien. Pour sa part, elle a posé des balises pour que l’accueil des personnes s’effectue dans de bonnes conditions : la signature d’un contrat en bon ne et due forme (occupation précaire à durée limitée dans le temps), des garanties de respect des lieux occupés (état des lieux, assurances), des garanties d’encadrement et d’assurances de la part de la Ville de Verviers et une communication vers les habitants du quartier, etc. "Aucune de ces conditions n’est déraisonnable, commente Anne Bemelmans. Les garanties que nous demandons sont totalement indépendantes des personnes accueillies, exemptes de toute stigmatisation. Il s’agit de garanties normales, attendues pour toute mise à disposition (ou location) d’un bâtiment sain qui, rappelons-le, n’est pas adapté pour du logement et ne peut donc servir que de solution d’urgence pour un nombre limité de personnes (une vingtaine tout au plus). Raison pour laquelle le contrat a été prévu pour une période déterminée (jusque fin mai 2019). Par ailleurs, ce bâtiment a été mis en vente et doit pouvoir être libéré en cas d’achat".