Loisirs

Des lieux chargés d'Histoire

9 min.
Sandrine Cosentino, Philippe Lamotte et Julien Marteleur

Sandrine Cosentino, Philippe Lamotte et Julien Marteleur

Préhistomuseum de Flémalle

Entre nature et culture

Au Préhistomuseum de Flémalle, ce sont les enfants qui mènent la danse : "On va voir le labyrinthe végétal à la lettre E !" Le parcours commence quelque part en Afrique, il y a 8 millions d'années. Pour trouver la sortie, il faut marcher dans les pas de l'évolution de l'homme… ou pas !

Au cœur d’une forêt classée Natura 2000, le site accueille les visiteurs dans un musée décalé, liant patrimoine, nature et sci­en­ce. Pour se repérer, une lettre rouge géante situe chaque activité liée à la préhistoire. "Et on va aussi réviser l'alphabet", s'exclame un papa. Dans l'espace F, ce sont les premiers animaux et les plantes domestiqués par l'homme qu'il est possible de découvrir. Un parcours pieds nus invite aussi les visiteurs à marcher sur des matières étonnantes : des rires et des chatouilles en perspective.

"Maintenant, on va visiter la grotte !", décident ceux qui manipulent le plan. Équipés d'un casque avec une lampe frontale, les spéléologues amateurs admirent les beautés que la nature a façonnées depuis des millénaires. Le site classé autour de la grotte de Ramioul

témoigne de l'histoire de ce paysage de 350 millions d'années. "Toutes les questions de la Préhistoire ont un lien avec la nature, souligne Fernand Collin, directeur et préhistorien. La biodiversité du site est d’ailleurs inscrite dans le registre des collections du musée."

Équipés d'un propulseur ou d'un arc préhistorique, les visiteurs peuvent s'essayer aux techniques de chasse sur des animaux (en polystyrène) des périodes glaciaires et tempérées. D'autres découvertes sont au program­me comme des ateliers de taille du silex ou d'allumage d'un feu…(sur inscription).

>> Plus d'infos : rue de la Grotte 128, 4400 Flémalle • Prix plein : 19 EUR (réductions possibles) • prehisto.museum • 04/275.49.75

Expo temporaire : Ice Age Europe Now L'album photo de l'homme préhistorique, jusqu'au 3 novembre.


Archéosite d'Aubechies

Les maisons de nos ancêtres

"Pourquoi notre ligne du temps commence-t-elle en -5000 avant J.-C. ?" interroge le guide pour commencer sa visite. Des réponses timides se font entendre. "En fait, le site raconte l'histoire de l'homme à partir du moment où il se sédentarise. L'homme devient agriculteur, il reste près de ses cultures et construit alors une maison."

Dans un écrin de verdure, près d'Ath, l'archéosite présente le plus important ensemble de reconstitutions archéologiques en Belgique pour un voyage du néolithique ancien (5000 av. J.-C.) à l’époque romaine (IIIe siècle ap. J.-C.).

Des maisons, une villa, un temple à échelle réelle : les visiteurs s'immergent dans le quotidien des ancêtres. "Il faisait très sombre dans les fermes du néo­lithique. Il n'y avait pas de fenêtre."

Et pour illustrer ses propos, le guide éteint les spots installés dans l'habitation. Au détour des chemins, le public remarque les différences entre les épo­ques. Quelques anecdotes glissées de-ci de-là révèlent l'origine de "pendre la crémaillère" ou les inventeurs du chauffage par le sol.

Toutes les reconstitutions se réfèrent à des données scientifiques précises provenant de fouilles réalisées dans la région du Hainaut occidental. Le guide reconnaît cependant que "certains aménagements sont des hypothèses d'archéologues car tout n'a pas été retrou­vé en l'état."

Le dimanche en saison, des artisans bénévoles (forgeron, tailleur de silex, potier…) partagent avec les touristes leurs connaissances sur les techniques his­to­riques. Un site à vivre pour petits et grands !

>> Plus d'infos : rue de l’Abbaye 1y, 7972 Aubechies • Prix plein : 9,50 EUR (réductions possibles) • archeosite.be • 069/67.11.16

 Week-end d’archéologie expérimentale – 31 août et 1er septembre, de 14h à 20h.


Château de Franchimont (Theux)

À l'assaut d'une ancienne forteresse

Le château de Franchimont, à Theux (Spa), est en ruine… mais quelles ruines ! édifiée au XI et XIIe siècles, la place forte est impressionnante en raison de la vue imprenable offerte sur trois vallées mais aussi d'éléments soigneusement maintenus ou restaurés : donjon, casemates, salle des gardes, etc.

Autrefois propriété du Prince de Liège, il constitue l'endroit idéal pour comprendre la logique militaire et défensive du Moyen-Âge, en particulier l'adaptation progressive de l'édifice face au développement de l’artillerie à poudre. La visite audio guidée à ciel ouvert dure entre 1h30 et 2h. Elle propose aux visiteurs de percer les secrets de cette forteresse. Certains murs faisaient sept mètres d'épaisseur !

Les 17 et 18 août prochains s'y tiendront des fêtes médiévales qui attirent traditionnellement entre 10 et 15.000 personnes. Quelque 1.200 participants costumés déambuleront autour d'un village et d'une ferme reconstitués selon les critères de l'époque. On y annonce ménestrels, sorcières, soldats et autres lépreux aussi vrais que nature… Sans oublier les simulations de décapitation. Clou du week-end, le cortège à cheval formé autour d'Erard de la Marck, le dernier propriétaire des lieux avant que les progrès de l'artillerie en eurent finalement raison.

>> Plus d'infos : Allée du château 17, 4910 Theux • Prix plein : 4 EUR (visite du château)  • 18 EUR (2 jours de fêtes médiévales ou 12 EUR le dimanche) • contacts pour le château : chateau-franchimont.be • 087/53.04.89 • contacts pour la foire médiévale : foiremedievale.be • 087/53.14.18

Foire médiévale de 10h à 2h du matin le 17 août et de 10h à minuit le 18 août.


Palais du Coudenberg

Un palais sous un palais

Il y a des lieux presque secrets qui témoignent d'un passé riche et étonnant. C'est sous la place Royale de Bruxelles, la rue Royale et certains bâtiments environnants que se trouvent les vestiges de l'impressionnant palais du Coudenberg qui fut, à une époque, la maison de Charles Quint.

Après avoir descendu quelques marches, la porte s'ouvre toute seule et invite les touristes à entrer dans les caves du corps de logis. Il s'agit de la partie la plus ancienne qui remonte au XIIe siècle. Commence alors une expédition souterraine à travers ces ruines historiques, avec, en fond sonore, le passage régulier du tram. Il faut s'imaginer l'une des plus belles résidences princières d'Europe où, depuis les fenêtres, les habitants avaient une vue fabuleuse sur le grand parc du palais. Pour aller d'un espace à l'autre, il est possible d'emprunter la rue Isabelle, autrefois à ciel ouvert, qui longe le palais.

Sous le règne de Charles Quint, l’empereur le plus puissant d’Occident, une imposante chapelle de style gothique est érigée. L'Aula Magna, la salle d'apparat du palais, a été le théâtre de la cérémonie d'émancipation de celui-ci en 1515 et de son abdication quarante ans plus tard.

Les enfants ne sont pas oubliés. Un jeu de piste invite les 5-8 ans à partir à la recherche du collier de la Toison d'or. Les jeunes de 10 à 15 ans pourront découvrir le site sous l'angle des matériaux et techniques de construction. En famille, avec des enfants de 4 à 12 ans (un adulte minimum et 6 enfants maximum par grou­pe), les coffres Waouw ! proposent des activités variées pour explorer un aspect du palais du Coudenberg : sa con­struction, son histoire, le métier d’archéologue…

>> Plus d'infos : place des Palais 7, 1000 Bruxelles • Prix plein : 7 EUR (réductions possibles) • activités "jeu de piste souterrain" et "Waouw!" : 4 EUR (sur réservation) • coudenberg.brussels  • 02/500.45.54

Expo temporaire jusqu'au 4 aout : un voyage dans le temps, dans le Bruxelles du XVIe siècle.


Mines et charbonnages

Sous terre et sur terrils

 

Il y a à peine une trentaine d'années, les terrils étaient oubliés de tous. Le regard porté sur ces montagnes de gravats était empreint d'une certaine honte.

Beaucoup s'étaient transformées en terrains vagues ou en décharges et, surtout, symbolisaient le déclin inexorable d'une activité industrielle qui avait forgé la réputation internationale de la Wal­lonie. En quelques années, ce regard a changé du tout au tout. On ne s'est plus contenté de restaurer les bâtiments liés aux charbonnages (le Grand Hornu à Mons, le Bois du Cazier à Marcinelle, le Bois-du-Luc à La Louvière…). On s'est également attelé à remettre à l'honneur les sites d'exploitation et les "crassiers" eux-mêmes. Aujourd'hui, la "Chaîne des terrils" s'étire de Blegny (Liège) à Bernissart (frontière française) au fil de 200 kilomètres interrompus seulement par la région namuroise. Elle fait figure de poumon vert niché au cœur des cités minières d'autrefois. Du haut de ces montagnes noires, parsemées de réserves naturelles et sillonnées de sentiers (dont ceux de Gran­de Randonnée), on peut lire et imaginer deux siècles d'histoire faite de grandeur économique et de misère sociale, sans oublier les catastrophes liées au grisou… On ne compte plus les maisons du tourisme, musées de la mine et autres animations (le PASS à Frameries, le site minier de Blegny, etc.) qui offrent des points de chute intéressants pour ponctuer des balades entre ciel et terre. Mais, à ceux qui croient avoir tout vu de ce patrimoine (qui s'étire jusqu'en Campine et dans le Nord de la France), on ne saurait trop recommander la Boucle Noire, inaugurée en 2016. Bien loin de toute nostalgie un peu poussiéreuse, ce parcours pédestre de 23 km (fragmentable) étalé entre Charleroi-centre et sa périphérie ouest interroge le devenir des friches industrielles à haut potentiel de mémoire. Il relie passé et futur au fil de magnifiques parcs et châteaux, bois et cathédrales industrielles (notamment sidérurgiques). Non sans vision politique et artistique, il invite aussi au décloisonnement de certains quartiers un peu oubliés (la Docherie) et, de là, à changer de lunettes sur une région profondément enrichie par l'immigration. 

>> Plus d'infos : Blegny-Mine (site minier majeur de Wallonie) : blegnymine.be • Le Grand Hornu (site minier majeur de Wallonie) : grand-hornu.eu • Le bois du Cazier (site minier majeur de Wallonie) : leboisducazier.be • Bois-du-Luc (site minier majeur de Wallonie) : ecomuseeboisduluc.be • Boucle noire (itinéraire de randonnée) : cheminsdesterrils.be • PASS (centre d'interprétation, terril, chevalement, etc.) : pass.be

De Liège à Bernissart, les mines et charbonnages ne sont pas seulement des vestiges du passé.


L'École d'autrefois - Espace Arthur Masson 

Bienvenue à Trignolles !

Treignes, c'est ce petit village niché dans la vallée du Viroin dont s'est inspiré Arthur Masson, un des plus grands écrivains wallons du XXe siècle, pour imaginer Trignolles, le décor de sa célèbre "Toinade". Ses personnages ont pris vie et vous invitent à découvrir la charmante bourgade et son École d'Autrefois.

La promenade guidée à la découverte de Treignes démarre devant la fontaine de l’Espace Arthur Masson réalisée par le sculpteur Claude Rahir. Installée sur la petite place villageoise bordée par les trois anciennes écoles, cette fontaine est l’élément central du village. Des anecdotes savoureuses et surprenantes sur Treignes sont contées à des endroits stratégiques : la fontaine, l’église, l’ancien lavoir…

Le parcours-spectacle "Trignolles", en intérieur, plonge le visiteur dans un son et lumière au cœur d’un village ardennais où l'on découvre l’évolution de la vie rurale des années 1930 à 1960, avec comme fil conducteur les truculents habitants de Trignolles, tout droit sortis de l'imaginaire d'Arthur Masson.

Rendez-vous ensuite pour une heure de cours à l'École d'Autrefois. On y trouve tous ces objets qui ornent les clas­ses en 1932 : tableau noir, bancs de bois, tabliers, ardoises...

Le maître d’école instaure la discipline et les punitions sont d’application. Gare aux enfants s'ils ne sont pas sages ! Mais pas de panique, l’amusement reste de mise.

Cet été, l'animation dans l’École d’EAUtrefois (qui change d'orthographe pour l'occasion) mettra en évidence le thème de… l’eau, bien sûr ! Leçon sur le cycle de l’eau, la formation du Viroin, dictée sur l’importance de l’eau…

>> Plus d'infos : rue Eugène Defraire 29, 5670 Treignes • Prix plein : 5,5 EUR (une activité) (réductions possibles et tarif combiné) • espacemasson.be • 060/39.15.00

Jusqu'au 1er septembre, l'animation dans l’École d’EAUtrefois mettra en évidence le thème de l’eau !


Raversyde – Atlantikwall

La guerre en mer

La mer du Nord, un parc naturel, l'Atlantikwall : le décor est posé à Raversyde. Un site excessivement bien restauré pour s'immerger au cœur des deux guerres mondiales.

La ligne de défense allemande a été construite durant la 2e guerre mondiale et s'étend le long des côtes occidentales, du sud de la France à la Norvège. L'Atlantikwall ou le mur de l'Atlantique était destiné à empêcher une invasion depuis la Grande-Bretagne. Aujourd'hui, c'est armé d'un audioguide que le visiteur part à la découverte de la Batterie Saltzwedel Neu, l’unité d’artillerie de marine 204 allemande, située entre Middelkerke et Ostende. Une promenade dans les dunes, les tranchées et les souterrains pour entrer dans les pièces antiaériennes, détailler les canons et les soutes à munitions, se plonger dans les scènes reconstituées du quotidien des troupes. Il n'est pas nécessaire d'être amateur d'histoire militaire pour apprécier la vue magnifique sur la mer ou les dunes et la campagne environnante. Les enfants adorent également ce circuit pour grimper sur les murets, passer dans les tunnels, "disparaître" dans les cachettes secrètes.

La deuxième partie du site présente la Batterie Aachen datant de la 1re guerre mondiale. Pour chaque expédition, il faut compter une heure trente de parcours. La journée peut être complétée par la visite du site ANNO 1465 qui présente quatre maisons de pêcheurs reconstituées de l'époque médiévale et une balade de cinq kilomètre dans le parc naturel. Les petits mousses apprécieront également de terminer cette aventure sur la plage à la pêche aux crabes ou par une petite baignade.

>> Plus d'infos : Nieuwpoortsesteenweg 636, 8400 Ostende • Prix plein : 6 à 8 EUR (réductions possibles) • raversyde.be • 059/70.22.85

Visite nocturne de l'Atlantikwall, le samedi 24 août de 18h à 22h. Entrée gratuite !


Chemin de fer des Trois Vallées

À toute vapeur le long du Viroin

En voiture ! Embarquez dans un véritable train à vapeur pour un voyage insolite dans le temps, qui vous replongera au beau milieu du XXe siècle, juste avant l'électrification du rail, au cœur d'une région au charme inimitable.

Considéré comme l'un des plus beaux réseaux ferroviaires d'Europe, le chemin de fer à vapeur des Trois Vallées relie la gare de Mariembourg à celle – monumentale – de Treignes, en traversant les jolis villages de Nismes, Olloy-sur-Viroin et Vierves. Après être montés dans d'authentiques wagons des années 50 et avoir pris place sur des banquettes en bois, les voyageurs sont transportés – littéralement – dans une autre époque, au son du sifflet de la locomotive. Les plus jeunes adoreront et les autres ne pourront s'em­pêcher de retomber en enfance ! La vallée du Viroin séduit par le charme de sa nature sauvage et ses paysages pittoresques. Il faut compléter cette expérience inédite avec la visite du Musée du Chemin de fer à vapeur des Trois Vallées. On y trouve des locomotives à vapeur et quelques locomotives anciennes, ainsi que des voitures à voyageurs, mais également des outillages ou souvenirs des chemins de fer, comme de nombreuses lanternes de train ou encore une collection internationale de coiffes de cheminots. Une impressionnante collection de cabines de signalisation est également à découvrir. Les passionnés de modélisme apprécieront !

>> Plus d'infos : chemin de Givet 49, 5660 Mariembourg • Prix plein : aller simple : 8 EUR • Aller-retour : 13 EUR • http://site.cfv3v.eu/site/• 060/31.24.40

Le festival Vapeur 2019 aura lieu les 21 & 22 septembre prochains.