Environnement

Mauvaises ondes pour les insectes         

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(c)iStock
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Aurelia Jane Lee

Aurelia Jane Lee

C'est ce qui ressort d'un ensemble d'études menées en Allemagne et compilées par une association de préservation de la nature. Sur un total de 83 études, 72 indiquent un lien probable entre les radiations électromagnétiques (dues principalement à l'usage des téléphones portables, mais aussi au wifi) et des changements de comportement, ainsi que des problèmes de santé, chez les insectes. Ces effets néfastes sont multiples, allant de la perturbation des cycles veille/sommeil à une plus grande vulnérabilité aux maladies, en passant par une altération du sens de l'orientation, une diminution de la capacité de reproduction, ou encore à des problèmes génétiques affectant les larves.
Concrètement, les rayonnements causeraient chez les insectes une surabsorption d'ions calcium, déclenchant un "stress cellulaire" dans leur organisme. Avec des conséquences dramatiques pour l'équilibre des écosystèmes, déjà menacés par la déforestation et l'usage de pesticides. Les insectes sont en effet des maillons indispensables de la chaîne alimentaire, sans parler du rôle pollinisateur de certains d'entre eux, comme les abeilles ou les guêpes.
À l'heure où il est question d'installer la 5G en Europe, une technologie qui multiplie le débit Internet par cent, les résultat de cette analyse interpellent. "Nous devons garder les yeux ouverts dans toutes les directions lorsque nous analysons les causes du déclin des insectes", alerte Johannes Enssle, de l'Association allemande pour la conservation de la nature (NABU). "Le sujet est inconfortable pour beaucoup d'entre nous car il interfère avec nos habitudes quotidiennes et il y a de puissants intérêts économiques derrière la technologie de communication mobile."
Difficile d'envisager, en effet, de renoncer à des technologies auxquelles nous sommes aujourd'hui habitués, bien qu'elles soient relativement récentes. Et pourtant, l'homme ne peut se passer non plus des insectes. Un équilibre est donc à trouver. Voilà un argument supplémentaire pour les associations de citoyens qui appellent les gouvernements à ne pas céder à la pression des lobbys et à revoir à la baisse les valeurs limites de rayonnement autorisées ou, au minimum, à refuser le passage à la 5G.