Droits des patients

Les peuples et la planète avant le profit

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© V. Van Belle
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Valérie Van Belle

Valérie Van Belle

Traitant des grands enjeux en rapport avec la mondialisation, le Forum social mondial (FSM) se présente comme une alternative sociale au Forum économique mondial qui se déroule chaque année en janvier à Davos en Suisse. Espace international de rencontres et de débats, il vise aussi à dépasser les clivages Nord-Sud et orienter les mobilisations sociales sur des thématiques communes.

Cette année, l’extraction des énergies fossiles figurait parmi les sujets centraux abordés à Montréal. Et pour cause : plus de la moitié des entreprises minières dans le monde ont leur siège social au Canada. En Amérique latine, entre 50 et 70 % des opérations minières sont menées par des entreprises canadiennes. Militant chilien, Javier est venu témoigner des ravages causés par l’industrie minière dans son pays. "Les travaux de forage et de dynamitage des mines ont causé des dommages aux glaciers et mis à mal les sources d’eau qui approvisionnent les communautés agricoles". Il a dénoncé aussi les graves violations des droits humains à l’actif de cette industrie : assassinat de leaders écologistes, répression des opposants, déni des droits civils et politiques…

Mais le territoire du Canada lui-même n’est pas en reste. L’extraction du pétrole des sables bitumineux représente le plus grand projet industriel sur terre. Ces sables seront acheminés par d’immenses pipelines le long de 4.600 km à travers six provinces. Les communautés autochtones subiront de plein fouet les conséquences environnementales de cette extraction. Ces manœuvres exigent, en effet, une grande quantité d’énergie et génèrent trois fois plus de gaz à effet de serre – notamment le méthane – que la production d’un baril de pétrole conventionnel.

"Une des destinations principales de ce pétrole sera l’Europe qui s’apprête à conclure avec le Canada un traité de libre-échange transatlantique, le Ceta. En permettant, entre autres, aux multinationales d’accroître leur mainmise sur les ressources, et en menaçant aussi les services publics, les accords de libre-échange nourrissent la crise climatique et écologique ainsi que la croissance des inégalités sociales", s’offusque Pierre-Yves Serinet, du réseau québécois sur l’intégration continentale. "D’où l’urgence de se mobiliser tant contre le Ceta que contre les accords de partenariat économique entre l’Europe et les pays du Sud", ajoute-t-il.

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