Environnement

Fronde dans les frondaisons

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© Patrick Lighezzolo
© Patrick Lighezzolo
Mathieu Stassart

Mathieu Stassart

La forêt recouvre un tiers de la superficie totale de la Wallonie, soit environ 554.000 ha. 52% sont détenus par des propriétaires privés, les 48 % restants appartenant au secteur public. Dans cette deuxième moitié, environ 35 % reviennent aux communes. Les 12 % restants − nommés forêts domaniales − sont la propriété de la Région wallonne.

C'est cette dernière partie qui est visée par le projet parlementaire. Actuellement, toute revente de forêt domaniale de plus d'un hectare doit faire l'objet de l'adoption d'un décret, précédé d'un débat et d'un vote au parlement. La modification du code forestier wallon, suggérée début décembre, entend faire sauter cette contrainte. Cette proposition n'a cependant pas recueilli les faveurs d'associations actives dans la protection de la nature dont Natagora, le WWF, les Scouts, Greenpeace…

Les forêts domaniales sont soumises à des réglementations strictes en matière de biodiversité et de gestion durable. Des dispositions qui, selon les opposants au projet de décret, pourraient se trouver amoindries une fois les surfaces forestières acquises par le secteur privé, davantage intéressé par la rentabilité.

En Wallonie, la demande en bois est actuellement supérieure à l'offre. Et l'exploitation des arbres dépasse leur capacité de régénération. Une coupe et une revente rapide représenteraient pour le secteur privé une affaire juteuse à court terme. Les opposants au projet ont mis en garde : cette opération appauvrirait les sols et rendrait plus coûteuse la replantation.

Certains craignent également que la revente des forêts domaniales – dans le but de renflouer les caisses de la Région – ne soumette les communes à la tentation de faire de même. Une boite de pandore qu'ils souhaitent garder scellée.

Suite à la contestation, le projet de décret a été provisoirement suspendu par le Ministre wallon de la nature. On présume que les associations de protection de l'environnement garderont un œil attentif sur l'évolution de la situation.