Le cancer du pancréas, une sombre maladie

Avec 3 % des cancers, la fréquence du cancer du pancréas (1) est faible. Il n'empêche. L'incidence de ce type de cancer est en augmentation constante, sans que l’on en connaisse précisément les raisons. Et surtout, il est l'un des cancers dont le pronostic vital est le plus sombre : à 5 ans, le taux de survie des patients n'est que de 13 %, d'après la Fondation registre du cancer. Il touche autant les hommes que les femmes et l'âge moyen au moment du diagnostic se situe autour de 70 ans.

Le diagnostic est l'un des gros problèmes. Un cancer du pancréas débutant peut se développer de façon discrète, sans provoquer aucun symptôme. Les symptômes apparaissent en général lorsque la tumeur grossit et envahit les vaisseaux sanguins ou organes avoisinants ou à distance, ce qui explique d'ailleurs la gravité de ce cancer. Mais ces symptômes peuvent être le signe d’autres problèmes de santé, souvent bénins, qui ne sont pas spécifiques au cancer du pancréas : douleurs dans la partie haute de l’abdomen, irradiant vers le dos, troubles digestifs, perte de poids significative inexpliquée, altération de l’état de santé général, jaunisse due à la compression des voies biliaires… En présence de plaintes, le médecin peut demander des examens diagnostiques. Mais il n’existe pas de dépistage systématique.

Quant aux facteurs de risque, ils sont mal connus, reconnait la Fondation contre le cancer. Le tabac est probablement le principal d'entre eux, les fumeurs étant deux fois plus souvent atteints de ce cancer que les non-fumeurs. L'obésité et le diabète de type 2 pourraient également jouer un rôle aggravant. Une inflammation chronique du pancréas est également un facteur associé. Enfin, certaines prédispositions familiales exposent à développer la maladie.

Le cancer du pancréas est une tumeur maligne agressive, difficile à traiter: jusqu’à présent, la seule chance de guérison est l’ablation chirurgicale complète de la tumeur. Malheureusement, pour la majorité des patients, la maladie est à un stade incurable au moment du diagnostic. Par ailleurs, l'opération est très délicate et nécessite une pratique expérimentée. En 2020, 848 patients ont subi une pancréatectomie, d'après les données rassemblées par l'agence intermutualiste.

À ce jour, ce cancer demeure l’un des principaux défis biomédicaux. "Les recherches menées au cours des dernières décennies ont toutefois permis de faire la lumière sur les mécanismes moléculaires responsables de ce cancer, précise Mariano Barbacid, professeur d'oncologie moléculaire dans un article paru en juin 2019 sur le site The Conversation. Nos travaux ont montré que l’on peut espérer un jour guérir ce cancer", conclut-il.

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(1) L’adénocarcinome est la forme la plus commune de cancer du pancréas.