La fibromyalgie, une maladie réelle mais méconnue

Après avoir été décrite comme une atteinte rhumatismale chronique, la fibromyalgie est considérée de plus en plus souvent comme un trouble chronique du système nerveux central. Pour une raison inconnue, peut-être suite à une infection, un accident de travail ou de circulation, une maladie ou un trouble hormonal, les récepteurs à la douleur sont stimulés et leur seuil à la douleur diminué. Le principal symptôme est la douleur musculaire, une douleur interne qui se concentre sur les régions du corps les plus mobiles : les pieds, les mains, le cou, les épaules, les genoux et la région du tronc.

À côté de la douleur, le malade présente de la fatigue : il se sent fatigué à un point tel qu’il n’arrive pas à accomplir les tâches quotidiennes. On observe des troubles du sommeil, un sommeil qui, d'ailleurs, n’est plus réparateur. S'y ajoutent des variations des fonctions cognitives, des troubles de l’humeur comme des symptômes dépressifs ou de l'anxiété. Pourtant les patients fibromyalgiques se distinguent des dépressifs : ils ont des projets, des activités mais ils ne peuvent les réaliser, parce que trop handicapés par la douleur et la fatigue.

L’absence de signe visible constitue pour de nombreux patients un problème majeur : l’examen clinique du médecin peut rester dans les limites de la norme, à part la sensibilité douloureuse à la palpation d’un certain nombre de points. On n’observe pas d’inflammation, de décoloration, pas de signes externes. Aucun test sanguin simple ou examen radiologique ne permet d’affirmer que le malade est bien porteur de l’affection.

En conséquence, la maladie représente donc un véritable challenge pour le médecin, puisque les symptômes restent subjectifs, et que l’évaluation repose entièrement sur les dires du patient, sans test objectif, et actuellement sans traitement idéal validé.

Ce qui peut aussi frustrer certains patients, dont le diagnostic est retardé ou méconnu, c'est que la fibromyalgie est diagnostiquée par les rhumatologues ou les physiothérapeutes. En raison de l'importante prévalence de la maladie, les conseils d'un spécialiste sont difficile à obtenir.

Les chercheurs qui se sont penchés sur le sujet recommandent des interventions non pharmaceutiques telles que l'exercice, l’étirement fréquent des muscles, le sommeil à des heures régulières, les techniques de relaxation et la thérapie cognitivo-comportementale, de même que des médicaments adaptés aux besoins individuels des patients. L'objectif numéro un du traitement est d'améliorer la qualité de vie en apaisant les symptômes les plus problématiques – la douleur étant le symptôme le plus courant et le plus grave.