Choisir une clinique du sein agréée
Les femmes traitées dans une clinique du sein non agréée ont un risque supérieur d'en décéder que celles qui se font soigner dans une clinique agréée.
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Prévention
Rougeurs, picotements, yeux secs ou, au contraire, larmoiements excessifs, maux de tête, inconfort de devoir jongler avec plusieurs paires de lunettes... Au quotidien, les problèmes visuels peuvent être difficiles à vivre, surtout lorsque l'on passe de longues heures sur écran. Ils ne sont pourtant pas une fatalité.
Prendre soin de ses yeux, tout au long de la journée, et adopter de bonnes habitudes visuelles pour préserver, voire améliorer sa vision, c'est à cela qu'invite l'éducation à la vision naturelle basée sur la méthode du Dr W. Bates (1). Cette méthode a été développée au début du XXe siècle par le Dr William Horacio Bates, un ophtalmologiste new-yorkais. "Cent ans plus tard, cette méthode est plus qu’adaptée à nos vies actuelles, assure Laurence Fritz, opticienne de formation, orthoptiste et enseignante de la méthode Bates. Les yeux sont des organes complexes, merveilleux et tellement importants. Pourtant, nous les négligeons et les malmenons. D’autant plus que nous passons beaucoup de temps sur toutes sortes d'écrans."
Les yeux, reliés au cerveau
Le Dr Bates a consacré sa vie à la recherche sur la fonction visuelle. Des observations cliniques réalisées avec ses patients, il en a conclu que notre vue est influencée à la fois par la manière dont nous utilisons nos yeux et par notre état physique et émotionnel. Il en a déduit que les dysfonctionnements de la vision ne sont pas organiques mais fonctionnels. Et que dès lors, ils peuvent être corrigés par des techniques spécifiques.
Certes, en un siècle, la science et la médecine ont progressé. Toutefois, les résultats des recherches récentes en neuropsychologie et neurosciences confirment certaines observations faites à l'époque, explique l'association Art de voir. Les yeux accueillent les informations de notre environnement, mais c'est le cerveau qui les traite. Or, le cerveau, dont dépend notre état général, est particulièrement influencé par le stress et les émotions.
Selon le Dr Bates, il est essentiel d'apprendre à garder les yeux et l'esprit détendus tout en maintenant notre intérêt et notre curiosité pour le monde qui nous entoure. Sa méthode d'apprentissage repose sur quatre principes : la détente visuelle et mentale, la conscience et la discrimination des visions centrale et périphérique, la nécessité de mouvements qui induisent la détente, et enfin la prise de conscience de la mémoire et de l'imagination.
Détente des yeux et du mental
L’œil possède une vision parfaite, mais seulement quand il est détendu, défendait l’ophtalmologiste new-yorkais. "On vit tellement en mode automatique, qu'on a tendance à garder les yeux grands ouverts, en cillant trop peu, ce qui provoque une certaine sécheresse oculaire, regrette Laurence Fritz. En principe, les paupières se ferment et s’ouvrent rapidement et délicatement comme des ailes de papillons, toutes les cinq secondes. Ciller, déplacer le regard, respirer… sont des habitudes à retrouver."
Par ailleurs, nos yeux ont besoin de se reposer dans l'obscurité. "Il est préférable de dormir dans une pièce occultée. En journée aussi il est conseillé de détendre nos yeux et notre esprit dans le noir en pratiquant du palming, (voir la technique ci-dessous) ne serait-ce que quelques minutes et, de préférence, plusieurs fois par jour." (2)
Voir et regarder
Seulement 5% de la vision est centrale et 95% est périphérique. La vision centrale permet de discerner les détails, de regarder précisément quelque chose. En fait, la zone de vision nette est aussi petite qu'une pointe d’épingle. La vision périphérique, quant à elle, nous fournit le contexte, l'environnement. L'ingénieur français Alain Berthoz, a longtemps étudié les mécanismes du contrôle du regard (3). Il n'hésite pas à affirmer que le mouvement constitue notre sixième sens. Il permet à notre cerveau de détecter si les objets non identifiés par notre vision centrale représentent un danger imminent par exemple. Il nous fait tourner la tête pour mieux voir cet objet et agir de manière anticipée. Le mouvement est la clé de la vision oculaire. C'est lui qui permet de nous situer dans l'espace.
"Des activités à pratiquer sans correction optique (sans lunettes ni lentilles de contact - NDLR) permettent de prendre conscience de l'importance de déplacer les yeux d'un point d'intérêt à l'autre car on voit mieux ce qu'on regarde. D'autres aident à se rendre compte de l’amplitude du champ visuel, de tout ce qu'on ne regarde pas mais que l'on perçoit, détaille Laurence Fritz. Commencer à pratiquer des activités à sa distance facile permet au système nerveux de 'comprendre' le principe. De près pour le myope, de loin pour le presbyte. L’hypermétrope presbyte doit déterminer ce qui est le moins difficile. Si les yeux sont très différents, il est conseillé d'expérimenter un œil à la fois, en posant un cache-œil sur l'autre. Répéter l’activité à une distance plus difficile permet, petit à petit, de retrouver un confort visuel ou d'améliorer la vision."
Faire jouer les deux yeux
Une vision confortable demande un équilibre des yeux, au niveau du cortex visuel. "La vision binoculaire est très sensible et facilement déséquilibrée par notre mode de vie et les écrans qui favorisent la fixité du regard et empêchent la mobilité de l'œil, précise Laurence Fritz. Des activités spécifiques de convergence/divergence et d'accommodation permettent d'expérimenter et de renforcer la vision binoculaire. Chez les personnes qui n'ont pas de perception du relief, bien souvent, l'œil qui n'est pas directeur est devenu paresseux à force de ne plus être sollicité."
D'autres activités, encore, font davantage appel à la mémoire. "Dès la naissance, le bébé se construit une bibliothèque d'images à partir de ce qu'il voit et ce qu'on lui nomme comme objets. Lorsque l'œil voit flou quelque chose, le cerveau peut l'imaginer net. Recourir à cette mémoire-imagination est utile pour améliorer la vision."
Une méthode à intégrer au quotidien
"La méthode Bates ne se limite pas à une série d'exercices de gymnastique oculaire", prévient Inès Vanavermaete, certifiée à l'école de la vue et à l'initiative de formations pour reprendre le controle de sa vision et contrer les effets négatifs de la surexposition aux écrans (4). Elle nous apprend à reconsidérer notre façon de regarder et à être conscient de ce que nous regardons. 'Mieux voir ce que je regarde que ce que je ne regarde pas', disait le Dr Bates.
Cela étant, cette méthode ne se substitue en aucun cas à un bilan ou à un suivi ophtalmologique.
(1) "Bien voir, mieux voir, tout voir avec la méthode Bates", Eva Lothar et l’association l’Art de voir, Le courrier du livre, 2019. L'ouvrage du Dr Bates, en anglais, est tombé dans le domaine public et est accessible gratuitement.
(2) Le palming ne peut pas dépasser dix minutes en cas de glaucome ou de décollement de rétine.
(3) "Le sens du mouvement", Alain Berthoz, Ed. Odile Jacob, 1997.
(4) Plus d'infos sur les formations proposées aux particuliers et aux entreprises pour comprendre la vision naturelle et adopter de bons réflexes visuels sur visual-education.be
Il existe des recommandations ergonomiques par rapport à l'assise, la posture, l'inclinaison de l'écran, la distance yeux-écran, etc. Voici d'autres conseils inspirés de la méthode Bates.
• Pensez à ciller (comme prendre des photos en fermant rapidement les yeux), en prenant conscience de votre respiration, de la mobilité de votre tête.
• Intégrez des séances de palming (voir ci-dessus) parmi les pauses que vous vous accordez (maximum toutes les deux heures) pour détendre vos yeux et votre esprit...
• De temps à autre, levez la tête et regardez au loin les éléments qui entourent votre écran. Si votre champ de vision est rapproché (absence de paysage), aménagez des images (photo, poster…) de part et d’autre de l’écran. Votre vision et votre concentration n'en seront que plus bénéfiques par la suite.
La technique du palming
Ce moment privilégié se réalise de préférence dans une position assise confortable, les coudes posés sur un support (coussin) de la hauteur nécessaire pour que la tête, déposée dans les mains, reste naturellement dans le prolongement du dos (éventuellement un peu inclinée en avant). Recouvrir chaque œil par la paume de la main correspondante de telle sorte que les doigts des deux mains se superposent sur le front. Fermer les paupières et accueillir l’obscurité. En noter la qualité, la présence de couleurs, de lumières. Les pieds à plat sur le sol, installer la détente de chaque partie du corps, sentir la chaleur des mains détendre les muscles autour des yeux. Imaginer un paysage qui détend ici et maintenant.
Pour sortir du palming, garder les paupières closes et éloigner les mains du visage. Lorsque la luminosité parait confortable, battre rapidement et délicatement les paupières. Puis, ciller normalement, et regarder avec curiosité et intérêt ce qu’il y a à voir autour de soi. Noter alors la qualité de la vision : meilleure, pareille ou moins bonne qu'avant. Ne pas hésiter à bailler et à s'étirer.
Source : "Bien voir, mieux voir, tout voir avec la méthode Bates", Eva Lothar et l’association l’Art de voir, Le courrier du livre, 2019.
Laurence Fritz est orthoptiste (1). Elle enseigne la méthode Bates et propose des séances collectives et un suivi individuel pour aider celles et ceux qui souhaitent protéger et mieux utiliser leurs yeux.
En Marche : Comment avez-vous connu la méthode Bates ?
LF : À la quarantaine, comme tout un chacun, la presbytie a fait son apparition. J’ai commencé à porter des lunettes correctrices de près. Ce qui ne me convenait pas du tout. J’ai donc cherché une autre solution et c’est ainsi que j’ai découvert la méthode du Dr Bates que j’enseigne depuis plus de sept ans (2). Je n'ai plus besoin de corrections pour voir de près.
EM : Le port de lunettes ou de lentilles n'est donc pas une fatalité ?
LF : Effectivement. Peu de gens savent qu'il est possible de remédier à une baisse de la vue sans recourir aux lunettes. Celles-ci ne sont que des béquilles et n'améliorent pas l'état des yeux. Au contraire, les yeux ne sont plus sollicités et une augmentation régulière de la dioptrie s’impose alors pour conserver un confort de vue. Ce qui oblige à changer de verres de plus en plus souvent.
EM : Est-il facile d'intégrer la méthode Bates dans sa vie quotidienne ?
LF : Cette méthode invite à une prise de conscience de sa vision à chaque instant de la journée afin que les bonnes habitudes visuelles viennent chasser les mauvaises, responsables d’un inconfort visuel. L'amélioration de la vue, comme tout ce que l'on apprend, demande motivation, répétition et persévérance. Quelques cours individuels ou collectifs sont toutefois recommandés pour une bonne compréhension de la méthode, ainsi qu’un suivi adapté.
(1) L’orthoptiste est un paramédical qui rééduque et réadapte le système oculaire.
(2) Elle est aussi formatrice à l'école de la vue en France, membre de l’association l’Art de voir
Plus d'informations sur la méthode Bates et les enseigants de la méthode en Belgique sur le site de l'association Art de voir
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