Prévention

Les soins intensifs pas inoffensifs

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Joëlle Delvaux

Joëlle Delvaux

Après un séjour prolongé aux soins intensifs, il n’est pas rare que le patient garde des séquelles, parfois dues à la maladie ou à l'accident à l'origine de l’hospitalisation, mais aussi à certains traitements mis en œuvre pour les soigner. En quelque sorte, le revers de la médaille des progrès en médecine intensive. "L’immobilisation de longue durée, la ventilation mécanique (respirateur) et l’administration prolongée de sédatifs puissants peuvent participer au développement d’un état persistant de faiblesse musculaire extrême, de problèmes cognitifs et/ou de séquelles psychologiques. Les proches peuvent, eux aussi, garder des traces de ce vécu traumatisant. L’ensemble de ces séquelles, parfois graves et invalidantes, sont regroupées sous le terme syndrome post-soins intensifs", décrit le KCE qui estime que jusqu'à 40 % des patients en souffriraient. Officiellement reconnu depuis 2012, le Post-intensive Care Syndrome (PICS) a été largement mis en lumière lors de la crise du Covid-19 qui a mené de nombreuses personnes dans les unités de soins intensifs. Le KCE avait d’ailleurs consacré un rapport en 2020, destiné à alerter les médecins généralistes et à les aider à détecter rapidement les signes de ce syndrome chez leurs patients grâce à des tests validés, rapides et faciles à réaliser. Le KCE s'adresse cette fois au personnel des unités de soins intensifs pour les aider à agir préventivement. Elle recommande une série de mesures qui ont fait leurs preuves dans différents domaines : la gestion de la douleur, la ventilation mécanique, le maintien du patient en contact avec la réalité, l'implication des proches, la mobilisation du patient, etc. "Cela implique parfois des remises en question fondamentales des pratiques et habitudes au sein des services, admet le KCE. Mais ces mesures requièrent surtout du renfort en personnel", ajoute-t-il, en lançant ainsi un signal clair aux autorités publiques.