Prévention

Haro sur les bancs solaires

1 min.
© Pierre Rousseau - BELPRESS
© Pierre Rousseau - BELPRESS
Philippe Lamotte

Philippe Lamotte

Les Belges adorent le banc solaire. Sur l'année écoulée, plus d'un million de personnes entre 15 et 65 ans y ont eu recours. Ce qui les range dans les plus gros consommateurs européens de "faux soleil". Le Conseil supérieur de la santé (CSS), qui émet des recommandations scientifiques à l'intention des décideurs, s'en alarme. Il y voit un puissant facteur contribuant aux cancers de la peau et aux maladies oculaires. Le fond du problème : les fausses croyances des utilisateurs. Exemple classique : quelques séances de bronzage artificiel prépareraient la peau en douceur au soleil de l'été, évitant les coups de soleil. Faux! Une peau bronzée n'offre qu'une protection très faible face aux rayonnements solaires. Autre exemple : une utilisation modérée des bancs solaires ne serait pas nocive. Faux, encore. "Il n'existe pas de 'niveau seuil' pour l'apparition d'un cancer cutané, et donc, pas de limite sûre à recommander pour l'exposition aux ultra-violets", tonne le CSS.

Ses experts s'inquiètent de l'accès totalement libre, dans notre pays, aux bancs solaires. Cette situation "incite à une utilisation répétée et excessive, certaines personnes développant une dépendance pathologique appelée 'tanorexie'". Ils constatent que, sur base des contrôles, peu de centres de bronzage sont en ordre et dispensent des informations précises aux clients. Selon eux, 6.600 décès pourraient être évités au cours des 50 ans à venir (et une dépense en soins de santé de 238 millions d'euros) si on interdisait totalement les bancs solaires. Ce qu'ils revendiquent clairement.

À la Fondation contre le cancer, on se réjouit de la prise de position du CSS. On y précise que l'utilisation d'un banc solaire avant 35 ans augmente de 75% le risque de contracter un cancer de la peau. Et qu'un seul usage entraîne déjà un risque accru de mélanome de 20%. Même pour produire de la vitamine D, le banc solaire serait inapproprié, en raison des dégâts irréparables subis par l'ADN.À bon entendeur…

Pour en savoir plus ...