Prévention

Cancer de la peau : attendre, c’est jouer avec sa vie

Trop de personnes suspectant un problème grave de la peau attendent avant de consulter un spécialiste. Elles compromettent ainsi lourdement leurs chances de guérison. Des spécialistes veulent secouer leur déni.

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© B. BOISSONNET_BSIP REPORTERS
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Philippe Lamotte

Philippe Lamotte

Lutter contre le cancer de la peau, c’est aider les gens à détecter facilement, à domicile, les modifications suspectes de celle-ci. Mais c’est loin d’être suffisant : il faut, aussi, les inciter à consulter au plus vite un spécialiste dès le moment où ils soupçonnent un problème. Autrement dit, les aider à dépasser le déni. Tel est le sens d’une séquence vidéo(1) réalisée à l’initiative d’Euromelanoma, un groupe européen de spécialistes actifs dans la lutte contre le mélanome et d’autres formes du cancer de la peau. La vidéo donne la parole à plusieurs de ces experts, mais aussi à une patiente belge au témoignage éloquent.

Le cancer de la peau tue de plus en plus en Europe, notamment en Belgique. Son incidence progresse plus vite que toutes les autres formes de cette pathologie. Chaque année, on recense dans notre pays 20.000 nouveaux cas de cancers de la peau, dont 2.200 mélanomes. La vidéo rappelle une bonne nouvelle : la majorité de ces cancers peuvent être soignés avec succès. Mais il y a aussi une mauvaise nouvelle : beaucoup de patients, bien que pressentant un problème - voire observant concrètement la progression d’une tache sur leur peau – reportent leur visite chez un dermatologue. En Belgique, ils seraient 18% en cas de mélanome, et bien plus nombreux encore en cas d’autres cancers de la peau.

Le déni du patient apparaît donc comme le premier ennemi à vaincre. Hasard ou volonté expresse? La vidéo d’Euromelanoma ne donne la parole qu’à des femmes (doctoresses ou patiente), alors que la campagne en faveur du dépistage précoce se veut prioritairement axée sur les hommes de plus de cinquante ans… Toujours est-il que le message de ces spécialistes ne concerne pas uniquement le grand public. En effet, la séquence vidéo plaide également pour l’intégration de psychologues spécialisés dans les unités hospitalières de soins dermatologiques. Selon Euromelanoma, ils pourraient, en effet, diminuer utilement l’anxiété liée à la stigmatisation des personnes atteintes d’un tel cancer.