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La rougeole s'incruste

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© Istock
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Philippe Lamotte

Philippe Lamotte

La lutte internationale contre la rougeole, maladie virale très contagieuse, a engrangé ces dernières années des succès décisifs. La maladie a par exemple été éliminée à partir de 2002 de la région dénommée "Amériques" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette notion d'élimination correspond à une période ininterrompue de douze mois pendant laquelle il n'y a plus de transmission endémique du virus au sein d'une de ces (très grandes) zones géographiques. Mais, dans la zone dite "Europe" (qui compte en réalité 53 pays dont la Russie) notamment, cela coin ce encore. Certes, 43 pays sont arri vés à cette élimination. Et, en Europe comme ailleurs, on meurt considérablement moins de la rougeole aujourd'hui (- 84% !) qu'il y a une vingtaine d'années. De même, le taux de couverture par la deuxième dose de vaccin (il faut deux injections pour une vaccination complète) n'y a jamais été aussi élevé en 2018 depuis 2000.

Il n'empêche que l'OMS s'inquiète et parle aujourd'hui, avec 72 décès d'enfants et d'adultes en 2018, d'une "recrudescence" en Europe. L'année dernière, le nombre total de personnes infectées par le virus (82.596) a été le plus élevé de la dernière décennie. Le problème est complexe. Il faut attendre un certain âge, par exemple, pour vacciner les bébés. En outre, certaines personnes ne peuvent être vaccinées en raison de maladies ou de problèmes de santé. L'OMS relève aussi l'existence en Europe de "poches" géographiques et sociales où subsistent des lacunes de vaccination. Elle prône une série de mesures pour remédier à la situation, notamment en matière de facilitation d'accès aux soins, de formation au système immunitaire des agents de santé, de mobilisation sanitaire plus efficace en cas de flambée endémique.

Bon à rappeler : la rougeole peut entraîner de graves complications (cécité, encéphalite, diarrhée sévère, infection auriculaire, pneumonie) en particulier chez les enfants malnutris et les personnes immunodéprimées.