Editos

Participez à l'évolution d'En Marche

3 min.
Sandrine Warsztacki

Sandrine Warsztacki

Rythmée par les cliquetis des claviers, la vie reprend ses droits dans les bureaux désertés pendant les vagues successives du Covid. En réunion de rédaction, on retrouve le plaisir des échanges en "vrai". Chacun apporte une idée de sujet : une info repérée sur les réseaux sociaux, un communiqué de presse, une suggestion d'un lecteur... Ça débat fermement. Le sujet correspond-il à la ligne éditoriale ? L'angle d'approche est-il pertinent ? Original ? Utile ? Quels seraient les meilleurs experts à interviewer ? Deux semaines et quelques litres de café plus tard, on se retrouve pour les finitions. La photo n'est-elle pas trop "cliché" ? Ce lettrage jaune est-il lisible pour les personnes âgées ? Et ce titre, ne serait-il pas temps de passer à l'écriture inclusive ? En vérifiant la couverture une dernière fois avant l’envoi à l'imprimerie, nos yeux s'arrêtent sur le compteur : 1.693 éditions déjà !

Au rythme de deux numéros par mois, voici donc presque 75 ans que le journal En Marche s'invite dans les boites aux lettres ! Quittons le plateau quelques instants pour descendre aux archives. Dans un édito daté du 15 mai 1948, Herman Kuypers, Président de l'Alliance nationale des mutualités chrétiennes, annonce la création d'un journal bimensuel destiné à ses membres francophones. "Pour deux raisons : rendre service et créer un esprit", peut-on lire sur le papier jauni. L'État n'a pas encore été réformé six fois, mais déjà la complexité des législations sociales et la nécessité de fournir une information claire sur ces matières sont pointées. "Seuls les initiés et les spécialistes parviennent à voir clair (…) dans cette réglementation qui se complique de semaine en semaine", regrette Herman Kuypers. Ce projet éditorial, poursuit-il, a aussi pour ambition de défendre un modèle de société fondé sur l'entraide et "d'augmenter la chaleur de notre solidarité fraternelle." Le vocabulaire date un peu, les enjeux nullement.

Fondé en 1948, En Marche est en constante évolution. Mais son cœur bat toujours pour les mêmes causes.

En farfouillant au sous-sol, on s’étonne de constater à quel point certains sujets sont restés intemporels : Controverse sur l'homéopathie (1958 !), L'école fatigue, les parents aussi (1977), Chômer, on peut en devenir malade (1980)… À côté de la dimension sociale, l'accès à la santé est le deuxième pilier de la ligne rédactionnelle. Une santé comprise au sens large, bien au-delà des aspects médicaux, comme l'ensemble des facteurs qui favorisent l'équilibre et le bien-être : environnement, éducation, cohésion sociale, etc. 

D'un monde à l'autre

Depuis le lancement du journal après-guerre, de l'encre a coulé dans les rotatives. Internet a bouleversé le paysage de l'information. Bibliothèques, encyclopédies, rapports, études, articles sont à portée de clic. Les connaissances n'ont jamais été aussi accessibles. Mais, c'est le revers de la médaille, il devient souvent difficile de trouver son chemin dans cette forêt d'informations touffues. Pour devenir acteur et actrice de sa santé, il ne s'agit plus seulement d'être informé de façon passive, mais d'apprendre à s'informer, développer son esprit critique.   

Autre paradoxe, ces technologies censées faciliter la communication finissent parfois par nous éloigner les uns des autres. Sur les réseaux sociaux, les coups de gueule et les invectives circulent plus facilement que les paroles nuancées. Et, à force de nous proposer des contenus supposés nous plaire, ces mêmes réseaux nous enferment dans des bulles où toutes les idées se ressemblent.  

 "Les connaissances n'ont jamais été aussi accessibles. Mais il devient souvent difficile de trouver son chemin dans cette forêt d'informations".

Ces évolutions amènent les journalistes à devoir relever de nouveaux défis en termes d'éducation aux médias et de cohésion sociale. "Si nos modes de lecture évoluent, notre besoin d'être informé, notre aspiration à comprendre, notre curiosité perdurent. Même s'il nous faut parfois combattre bien des démons pour quitter la routine harassante et nous concentrer sur un article, pour éviter d'être anesthésiés par des idées reçues, pour sortir des bulles d'entre soi que les réseaux sociaux nous offrent. Aujourd'hui, plus que jamais, remettre du lien entre les humains, décloisonner, mettre en réseau, susciter l'engagement… s'avèrent nécessaire", écrivait Catherine Daloze, rédactrice en chef, dans son édito de départ en 2019.

Fondé en 1948, En Marche est en constante évolution. Mais son cœur bat toujours pour les mêmes causes. À nos yeux, l'information est un outil puissant qui doit contribuer à renforcer le vivre ensemble, le bien-être, l'accès aux droits sociaux et à la santé. 

Nos équipes souhaitent vous associer, chères lectrices et chers lecteurs, aux réflexions actuellement menées quant à l’avenir de votre journal. Votre avis est précieux : donnez-le-nous en participant à notre grande enquête de lectorat ! Jusqu'au 20 mai, rendez-vous sur https://chkmkt.com/etude-em pour, en dix petites minutes, partager avec nous vos habitudes de lecture, vos préférences, vos attentes, etc. Vos réponses seront anonymes et nous aideront à créer le journal de demain. D’avance, un grand merci pour votre aide!