Croquer l'avenir

Le scénario de la BD ? Chris Peeters, ministre fédéral de l'Emploi, annonce en janvier 2015 le durcissement de l'accès des jeunes aux allocations d'insertion (anciennement nommées allocations d'attente). Cette décision met le feu aux poudres, notamment chez les syndicats.

Parmi les conséquences de la réforme ministérielle : l'exclusion du dispositif pour ceux qui terminent le secondaire sans diplôme, mais aussi ceux qui terminent leurs études après 24 ans. Beaucoup trop de laissés pour compte pour des économies jugées dérisoires par les Jeunes CSC. Ils décident de réagir. Dans les amphithéâtres, les classes, les cafétérias… ils partent à la rencontre des étudiants pour les sensibiliser à cette situation.

Au fil des pages, on découvre quelques mois du combat de ces militants, désireux de pousser les jeunes à prendre leur quotidien en main. Avec l'espoir que bon nombre d'entre eux s'empareront de la cause.

Le point de mire de cette campagne des Jeunes CSC : mobiliser le plus d'étudiants possible pour la manifestation du 20 avril dernier. Et faire de cet événement l'étincelle d'un mouvement plus large de réappropriation de leur avenir par les jeunes. Depuis, la mobilisation continue, notamment via la diffusion de la BD.

Un stylo en guise de poing levé

Le dessinateur Louis Theillier propose un regard documentaire sur la campagne des Jeunes CSC. Les personnages qui apparaissent dans la BD sont réels, les situations aussi. L'auteur, par ailleurs cofondateur du magazine trimestriel Médor, a mené d'autres combats.

Parmi eux, celui contre la délocalisation d'une usine de Jonhson Matthey, son employeur de l'époque, relatée dans la BD reportage Johnson m'a tuer. Il espère que L'avenir est à nous, fruit de sa collaboration avec les Jeunes CSC, donnera aux jeunes l'envie de s'engager. "La bande dessinée permet d'avoir un outil très grand public, très attractif explique-t-il, les choses sont rendues plus humaines, plus organiques."

Donner du corps aux personnages et rendre la réalité plus tangible. La BD présente en cela un avantage indéniable par rapport à d'autres outils d'éducation permanente. Selon le souhait des jeunes CSC, elle constitue un appui à l'engagement des jeunes et un soutien à l'action syndicale.

Case après case, le trait brut mêlé au noir et blanc donne une impression d'immédiateté. Comme si les dessins avaient été réalisés sur le vif, pour mieux capturer un moment, une émotion, nous amener au plus près de ces personnages dotés d'une inspirante détermination.

À côté des exemplaires de L'avenir est à nous disponibles gratuitement, les Jeunes CSC proposent une exposition itinérante rassemblant une quinzaine de planches originales. Dès 2017, ils organiseront aussi à la demande des ateliers pédagogiques sur les mobilisations de jeunesse.