Ces mots qui nous mentent

L'exemple ci-dessus a beau être imaginaire, il n'en demeure pas moins dans l'air du temps. On pourrait sans mal l'imaginer sortant de la bouche de certains responsables politiques, en meeting électoral ou sur un plateau de télévision. Austérité, charge sociale, mondialisation, mixité sociale, responsabilité, assistanat… Ces mots ont envahi notre langage. Abondamment utilisés, largement relayés, ils finissent par s'imposer à tous, comme des réalités naturelles.

Les alternatives, pourtant, existent, soulignent les Équipes Populaires. Parties de ce constat, l'organisation d'éducation permanente a initié en 2015 la campagne "Démasquons les mots qui mentent". Le "Petit menteur illustré" en est une des publications-phares.

Un dictionnaire engagé

Cet ouvrage – qui se veut participatif, engagé et décalé – dénonce l'imposition du "langage néolibéral" dans les esprits. Au total, le livre présente une septantaine de mots. Pour chacun, trois définition : la première est dite "néolibérale", la deuxième "progressiste" et la troisième "décalée", histoire d'ajouter un soupçon d'humour à la lecture. Selon qu'on passe d'un point de vue à l'autre, le terme "activation" peut ainsi renvoyer à responsabilisation, dynamisme… ou être synonyme de contrôle, d'exclusion.

Une nouvelle édition revue et illustrée du "Petit menteur illustré" comprend en outre des extraits de citation commentées et une boîte à outils pédagogiques pour les formateurs et animateurs. "Il n'y a pas d'alternative" proférait à l'envi Margaret Thatcher. Ce dictionnaire s'attache à montrer tout le contraire.