Expositions

Visions d'apocalypses

1 min.
After the Deluge - Museum, 2007 Chromogenic Print © David LaChapelle
After the Deluge - Museum, 2007 Chromogenic Print © David LaChapelle
Catherine Daloze

Catherine Daloze

L'homme a fréquenté les stars. Il a fait briller les stras Pop. Il s'est fait un nom dans les magazines de mode et dans la pub. Il s'autoproclame un temps photographe à haute vitesse et haute productivité. Déjà son envie de secouer le public, de "provoquer un choc émotionnel", prend place dans ses clichés. Il caricature. Il théâtralise Madonna, David Bowie, Léonardo Di Caprio… Il met en scène, non sans une certaine ironie, la société du spectacle et les moeurs troubles de notre époque.

Puis, le parcours artistique du mondain con naît un grand chamboulement. David LaChapelle porte un regard étonnement empreint de recherche spirituelle, traversé de questions sur l'avenir du monde, sur le sort de l'homme… Une remise en question quasi existentielle, passé la quarantaine, semble l'avoir traversé. Son déclencheur, selon une forme de parabole qui entoure le parcours de l'artiste : la visite de la Chapelle Sixtine. David LaChapelle s'exile sur une île au milieu du Pacifique. Un nouvelle période semble s'ouvrir.

Conscience écologique sur fond de Pop

Le tournant est marqué par une oeuvre magistrale, The Deluge. Elle inaugure l'exposition montoise. Imaginez plutôt, un seul cliché aux dimensions impressionnantes, capté sur le vif, mettant en scène des hommes, femmes, enfants, vieillards, pris dans la tempête, le vent et l'eau qui emportent biens et symboles de pouvoir moderne. Chaque détail est minutieusement pensé avant d'appuyer sur le déclencheur et, en un instantané, de composer cette oeuvre aux relents de sculpture (1).

Depuis, l'artiste ne cessera d'user de son talent esthétique pour interpeller sur l'exploitation sans vergogne des ressources naturelles de la planète, sur le lien entre l'homme et le cosmos, sur l'inexorable quête de sens des êtres humains... Le tout de manière parfois très frontale, que d'aucuns rapprocheront d'une forme de blasphème. Ainsi les figures bibliques sont revisitées par le regard cash et provocateur du photographe que la chair et la sexualité n'effraient pas. Sans aucun doute, le public de la rétrospective qui lui est consacrée à Mons constatera ce curieux mélange de bling-bling et de religiosité, d'intériorité. Peut-être le visiteur se laissera-t-il emporter par l'un ou l'autre de ces grands formats aux tonalités inoubliables.


Pour en savoir plus ...

David LaChapelle, After the Deluge • jusqu’au 25 février, du mardi au dimanche de 10h à 18h • 9 EUR Guidage multimédia gratuit • Musée des Beaux-Arts de Mons, rue Neuve, 8 à Mons • Infos : www.bam.mons.be - 065/40.53.30.