Le cerveau, cette boîte à rythme
Pourquoi notre corps réagit-il instinctivement au rythme d'une musique entraînante ?
2 min.
Expositions
Il serait dommage de résister à l'invitation au voyage lancée par le photographe de presse Steve Mc Curry. Deux cents de ses œuvres sont pour l'instant rassemblées à la Bourse, à Bruxelles. Pakistan, Inde, Mali, Chine, Japon, Afghanistan… l'œil professionnel et empathique du photoreporter américain s'est posé sur des visages, s'est attardé sur un mouvement, a saisi l'indicible. Des clichés qui racontent le monde mieux que des mots, et qui explorent ce qui nous lie et ce qui nous distingue.
sur chacun d'eux est accrochée une photo. Le visiteur avance, à petits pas, conscient qu'il est entré dans un parcours labyrinthique dont nul ne sait où il va mener. Il y a ensuite un visage, une couleur, un geste. Ils captivent, englobent, interrogent. Pour éclairer un peu, il y a un audioguide, on y entend la voix de Steve Mc Curry. Et le visage, le geste, la couleur deviennent histoire. Car, ne l'oublions pas, Steve Mc Curry est un photojournaliste. Son travail – même s'il est indéniablement doté de qualités poétiques – relève du reportage. Il montre le quotidien de personnes qui, bien souvent, vivent moins confortablement que celles qui vont observer leurs portraits.
Une sincérité que l'on ressent immédiatement. On s'attarde devant ce vieil homme à la barbe teinte au henné, devant cet enfant afghan, fusil à l'épaule, devant ce jeune moine Shaolin qui saute sur un mur.
Qui sont-ils ? Que faisaient-ils lorsqu'ils ont croisé la route du photographe ?
Des images, des regards, des gestes, nous en voyons défiler à longueur de journée, parfois dans l'indifférence. Les photographies de McCurry forcent l'arrêt. On prend le temps de la connexion. Une connexion évidente. Même si l'expo met en valeur la diversité des modes de vie, des environnements et des parures, Steve Mc Curry l'avoue d'emblée : il est fasciné par la façon dont les êtres humains interagissent, par ce qui nous lie les uns aux autres. Et il nous emmène, sans la moindre difficulté, à voir le monde à travers son regard. À côté de la poésie, il y a la technique. On apprend que, selon le photographe, une des clés pour réussir une photo, c'est l'obstination. L'intuition qu'à cet endroit précis, il va se passer quelque chose. Il faut alors attendre, quelques heures ou quelques jours. Et puis soudain, un enfant surgit dans une rue étroite et colorée, le soleil se lève sur un pêcheur perché sur le bord de sa barque, la lumière est irréelle sur un rocher doré devant lequel se recueillent des moines bouddhistes.
À côté de l'obstination, il y a le hasard d'une rencontre, une prise de risque et une photo réalisée à la juste seconde. Comme le jour où Steve Mc Curry entend des voix qui proviennent d'une baraque située dans un camp de réfugiés afghans installé au Pakistan. Il entre et découvre une école pour jeunes filles. Il y croise un incroyable regard, celui de Sharbat Gula.
La photo, publiée par le National Geographic, fascine. Toute la douleur d'un pays est racontée à travers un regard. Le portrait va faire le tour du monde. Cette photo sera utile, elle va permettre à la jeune fille, quelques années plus tard, de disposer de moyens pour assurer la scolarité de ses enfants. Là aussi, on sent la volonté de rendre ce qui a été donné.
Au-delà des quotidiens, l'appareil de Steve Mc Curry a figé avec puissance des moments forts, des conflits et des catastrophes majeurs connus de tous. Au Koweït, des chameaux semblent imperturbables, englobés dans un manteau de pétrole qui s'envole en fumée. Herat, en Afghanistan, ville désolée dont plus aucun logement n'a de toit. Le site du World Trade center le 12 septembre 2001… Des récits, des émotions, des anecdotes, des rencontres… il y en a bien d'autres à découvrir.
Steve Mc Curry en est convaincu : “il y a toujours l'une ou l'autre chose à observer dans la vie, aussi minuscule soit-elle.”
/* if (!empty($article['gallery'])) : */?>/* endif; */?>>> Infos : www.stevemccurryexpo.be
La protection de vos données personnelles nous tient à coeur.