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Expo virtuelle : Lutter contre les violences basées sur le genre

2 min.
© DEI-Belgique
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Sandrine Cosentino

Sandrine Cosentino

Près de la moitié des femmes et des enfants subissent des abus sexuels pendant la migration, selon une enquête menée par l’Unicef en 2016. Les violences basées sur le genre (VBG) affectent tous les enfants. Même si elles touchent de manière disproportionnées les filles, les garçons peuvent aussi en être victimes, ainsi que les jeunes de la communauté LGBTQIA+.

Afin de mieux comprendre la conception, la prévalence et la prise en charge de ce phénomène en Belgique, DEI-Belgique a collecté, dans le cadre du projet Bridge, des données auprès d’enfants migrants et de professionnels des centres d’accueil. Si on leur présente une situation où un enfant est la cible de violences basées sur le genre, l’enquête montre que les jeunes ont le réflexe de se tourner vers un professeur ou un adulte responsable pour obtenir du soutien. En revanche, lorsqu'il s'agit d'une situation où ils doivent s'identifier eux-mêmes en tant que victimes de violences graves (physiques ou sexuelles), la plupart des répondants choisissent des options telles que l'autodéfense, la prise de distance avec leur agresseur ou l’inaction. Ces indicateurs sont alarmants, car ils montrent que dans les situations où leur intégrité est menacée, les mineurs ne perçoivent pas les adultes comme une source de protection.

De la sensibilisation par et pour les jeunes

Clémentine Léonard, chargée de plaidoyer chez DEI-Belgique et co-coordinatrice du projet Bridge, insiste sur l'importance de donner la parole aux jeunes. Dans le cadre de ce projet, des ateliers ont été organisés : "L'objectif était de développer, avec leurs propres mots, des outils de sensibilisation en utilisant différents médiums tels que le rap, l'illustration, la photographie ou encore la création de jeux de société."

Pour construire un lien privilégié avec ce groupe de participants âgés de 8 à 17 ans, DEI-Belgique a formé de jeunes adultes, riches de leur propre expérience de migration, et leur a donné le rôle de facilitateur ou facilitatrice. Nick Arnaud, originaire du Burundi, réfugié politique, témoigne : "On a parlé de sujets tabous, du genre, de la sexualité, du sexe. L'objectif des ateliers était de réveiller les consciences des jeunes sur les violences basées sur le genre."

Grâce au soutien de quatre artistes, le talent et la créativité des jeunes ont pu s'exprimer. Des affiches illustrées grâce à des techniques de dessin et de collage mettent en avant des slogans comme "Les femmes peuvent dire non" ou "Arrêtez de mettre la pression sur le mariage". Initier à la photographie, les jeunes ont mis en mots et en images leurs expériences et leurs opinions sur le harcèlement, les abus sexuels, le sexisme.

Avec Dan-T, rappeur et animateur d'ateliers de rap et de slam, ils ont joué avec les rythmes et les mots. "Les jeunes étaient d'origines différentes, parlaient des langues différentes. Pourtant, ils se comprenaient, ils se rassemblaient dans la musique." Dans plusieurs langues, les jeunes répètent : "Arrêtons la violence envers les femmes, les femmes sont la lumière du monde." Un jeune garçon aborde la question du mariage forcé : "Je suis libre de choisir ma femme. Ne forcez pas ma vie. Ne jugez pas ma vie."

Les réflexions sur la thématique des VBG se poursuivent dans le cadre du projet "Become Safe" jusqu'en 2023.

Pour en savoir plus ...

Exposition virtuelle : dei-belgique.be/expo-bridge

ONG Défense des enfants international Belgique : 02/203.79.08 • info@defensedesenfants.be • dei-belgique.be • contacter l'ONG pour obtenir du matériel de sensibilisation