Arts

J’avais 20 ans en 14

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Reconstitution impressionnante : une tranchée de 30 mètres représente la vie des soldats dans ces boyaux de la mort.<br />
© Stéphanie Bouton
Reconstitution impressionnante : une tranchée de 30 mètres représente la vie des soldats dans ces boyaux de la mort.
© Stéphanie Bouton
Stéphanie Bouton

Stéphanie Bouton

À quelques jours de l’ouverture, nous avons déambulé dans les parkings de la gare des Guillemins qui abritent un parcours de 800 mètres imaginé par les concepteurs de l'exposition “SOS planet” ou, plus récemment, de “Golden Sixties”. Sur une surface de 4.000 m², “J’avais 20 ans en 14” plonge le visiteur dans l’atmosphère de l’époque. Décors grandeur nature, reconstitutions saisissantes, objets de collection rares, projections… : les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens. “Nous avons voulu mettre le paquet, déclare René Schyns, commissaire général. Nous ne pouvions pas être en-dessous de ce que nous avions fait pour ‘J’avais 20 ans en 45’ !

Suivez le guide !

La visite démarre dans l’ambiance festive d’avant-guerre: une époque exubérante où les cabarets foisonnaient à Paris, une période insouciante qui sera interrompue par l’attentat de Sarajevo. L’exposition donne ensuite un large aperçu de la guerre 14-18 en abordant le conflit, en Belgique et dans le monde, en multipliant les points de vue. Chefs d’armées, soldats, médecins, civils, artistes, résistants ou vainqueurs : le visiteur pourra suivre le parcours en se mettant à la place de l’un ou de l’autre en fonction des espaces traversés.

L’enfer des tranchées

L’exposition interpelle les sens, éveille les émotions. Les décors sont impressionnants et font froid dans le dos, comme cette tranchée d’une trentaine de mètres entourant un champ de bataille animé par un son et lumière impressionnant et des projections de films originaux. Dans cette tranchée grandeur nature, on croise le quotidien des soldats, leur chambre, les rats qui cohabitent.

Un peu plus loin, le visiteur découvrira une école transformée en hôpital de campagne et une toute belle collection d’objets chirurgicaux de l’époque. Et puis, depuis l’intérieur d’une chapelle reconstituée, il sera le témoin de l’exécution de cinq civils… Les décombres de maisons bombardées, la vaisselle cassée, les enfants qui pleurent, un cheval abattu, les gens qui fuient : les documents audiovisuels et les supports sonores achèvent de rendre réalistes les décors grandeur nature et les mannequins qui y figurent.

Des pièces exclusives

Une des fiertés des organisateurs est d’avoir rassemblé des objets rares et authentiques : “Un collectionneur français a accepté de nous prêter 1.000 de ses pièces parmi lesquelles un des deux seuls uniformes complets subsistants d’un lancier prussien avec cheval et lance ou un des canons allemands qui ont passé la frontière belge à Gemmenich. Nous disposons aussi du tout premier gilet pare-balles qu’une mère de famille avait confectionné pour son fils qui était dans les tranchées”. Citons encore la reproduction authentique de l’avion du “rouge” von Richthofen ou une collection de moulages de “gueules cassées”.

Une expo, deux sites, un seul tarif

Parallèlement à l’exposition “J’avais 20 ans en 14” qui se tient à la gare des Guillemins, le Musée de la Vie wallonne propose, sur une surface de 1000 m², les différentes facettes de la réalité liégeoise durant la Première Guerre mondiale. Largement documentée au travers de témoignages et d’archives personnelles inédites, “Liège dans la tourmente” met l’accent sur le vécu difficile des populations durant l’occupation et sur la bataille des forts qui se déroula du 4 au 16 août 1914. Un ticket unique permet d’accéder aux deux sites. Les organisateurs espèrent attirer 400.000 personnes.

Pour en savoir plus ...

>> Liège Expo 14-18 • jusqu’au 30 mai 2015 • Ouvert 7j/7 de 9h30 à 18h30 • 11 EUR – 10 EUR pour les seniors – 8 EUR pour les enfants, les étudiants et les groupes – gratuit jusqu’à 6 ans • Gare des Guillemins et Musée de la Vie wallonne • Infos : www.liegeexpo14-18.be