Bien être

J'ai mal au temps. Que faire ?

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Stéphanie Van Haesebrouck

Stéphanie Van Haesebrouck

Stop au multitâches

Les technologies nous incitent à jongler entre diverses activités. Le nez plongé dans un dossier, nous voilà distrait par une notification qui arrive sur l'ordinateur. Au volant de la voiture ou au guidon de notre vélo/trottinette, notre smartphone retentit au risque de détourner notre attention de la route. On consulte un site internet ? Une pub attire notre regard vers un coin de l'écran. Rester attentif dans pareille situation relève du défi. Conséquence directe : un manque de concentration. Conséquence indirecte : l'impression de s'être égaré en cours de route, de subir le temps, de ne rien contrôler.

Conseils :

Pour moins nous éparpiller, affectons une plage horaire à la réalisation d'une tâche précise : 30 minutes de gestion des courriels matin et soir. Et ôtons leurs alertes (pour les urgences, il reste le téléphone). Deux heures pour tel dossier… Et une heure pour les imprévus qui rempliront toujours très aisément la journée.

Faites confiance à vos clients-collègues-amis !

Devenir maître du temps

"Réalisez vos missions quotidiennes en 5h au lieu de 7h", "Fermez chaque soir une boîte d'e-mails vide"… Les formations en gestion du temps foisonnent et leurs intitulés annoncent des objectifs de plus en plus précis. Ce type de formations nous apprend, entre autres, à identifier ce que l'on nomme des "voleurs de temps". On en recense deux types : les externes (réunions, appels téléphoniques, démarches administratives…) et les voleurs de temps internes tels que l'absence de plan, des priorités confuses, l'accomplissement de tâches qui ne nous incombent pas. Objectif : substituer des heures consacrées aux activités chronophages à des occupations qui nous importent profondément.

Conseils :

Se former pour équilibrer notre rapport au temps ? Oui. Chercher à faire plus de choses en moins de temps, non. Ouvrons l'œil aussi car les voleurs de temps externes se cachent régulièrement derrière des voleurs de temps internes tels que l'inaptitude à dire non, une délégation insuffisante… Si deux ans plus tard, vous suivez une même formation, dites-vous que le problème ne se niche pas dans la gestion du temps.

Victimes consentantes

Nos journées ne sont pas plus courtes que celles de nos grands-parents. Nos aînés souffraient-ils du man­que de temps ? Étaient-ils tous des rois de l'organisation ? Et si nous considérions l'évolution de la société ? Aujourd'hui, nous som­mes sur-sollicités tout au long de la journée. Il ne s'agit donc pas de savoir utiliser son temps mais de choisir consciemment et sans regret à quoi le consacrer. C'est là que le bât blesse probablement aujourd'hui.

Conseils :

On entend souvent dire qu'en dehors du travail, le temps libre se dilue dans les tâches ménagères, l'aide apportée à un proche… Constat : nous n'avons plus de temps pour nous. Mais pour qui effectuons-nous toutes ces actions in fine ? Nous choisissons d'aider, de consacrer du temps à autrui… peut-être parfois à contre-cœur (par crainte de déplaire en refusant une demande…) mais nous sommes acteurs de ces décisions. En prendre conscience a quelque chose de rassurant ! Si la situation ne nous convient pas, apportons-y d'autres réponses. Quant aux décisions prises, on peut les lister avant de s'endormir. Réaliser que notre quotidien nous échappe moins qu'on ne le pense nous apaisera. 

Le piège de l'instant présent

Autre dysfonctionnement dans notre rapport au temps : se laisser happer par un livre déjà ouvert sur la table ou une émission télé. S'accorder du temps pour soi est essentiel. S'accorder une pause de qualité l'est davantage.

Conseils :

On évitera de fuir un sentiment de vide en se plongeant dans la première distraction venue. Si l'on prône l'instant présent, ce dernier ne gomme pas tout. Un mal-être ou une difficulté réapparaitront une fois le "plaisir-fuite" passé.

 

Le temps a quelque chose de magique. Aucune technologie ne l'interrompt. Il est distribué avec équité. Pauvres, riches, du Sud et du Nord disposent tous de journées de 24 heures. On ne peut en dire autant des autres ressources. Pourtant, c'est un fait, notre rapport au temps fait souffrir de plus en plus de gens. L'anxiété, la frustration, la perte d'estime de soi découlent de cette impression que le temps nous échappe. Alors stop au diktat de l'urgence, au court-termisme, au zapping permanent… et prenons le temps d'un été pour (re)penser notre rapport au temps et tenter quelques changements.