Gros plan sur les soins infirmiers à domicile
Des soins les plus simples jusqu'aux plus complexes, vous pouvez compter sur le personnel infirmier et aide-soignant de l'asbl Aide & Soins à Domicile
5 min.
Bien être
La créativité augmente-t-elle sur l'oreiller ? Est-il judicieux de dormir moins pour étudier plus ? Faire dodo rend-il beau ?...
À chacune de ces questions faussement naïves et un brin cocasses, une réponse scientifique. C'est la ligne éditoriale de la collection In psycho veritas des éditions Mardaga. Le dernier ouvrage en date traite ainsi du thème du sommeil. Extraits.
L'auteure, Romina Rinaldi, est docteur en psychologie à l'université de Mons et chef de service paramédical au Grand hôpital de Charleroi. Avec elle, sont abordées en langage clair des recherches menées sur le sommeil. De quoi explorer les bénéfices et les travers de cette particularité biologique qui nous plonge quotidiennement en moyenne 6 heures dans les bras de Morphée. Ce personnage de la mythologie grecque, enfant de Hypnos – le Sommeil, a la réputation d'endormir les humains en les touchant d'une fleur de pavot. Coup d'œil sur ce qui se passe quand nous rejoignons Morphée ou, au contraire, quand nous avons du mal à trouver ses bras.
(…) Un chercheur britannique a synthétisé un large ensemble d'études qui analysaient les effets du changement d'heure (hivernal et printanier) au sein de plusieurs pays.
Résultat ?
Au printemps, après le changement d'heure, les individus mettaient plus de temps à s'endormir et leur sommeil était plus fractionné, au moins pendant une semaine, voire beaucoup plus selon les études. En parallèle, les données indiquaient que les personnes ne dormaient pas plus en hiver. (…) De plus, consécutivement aux changements d'heure hivernaux et printaniers, les études indiquaient un taux plus élevé d'accidents de voiture et de maladies.
Conclusion : le changement d'heure a des effets réels sur notre sommeil et, par conséquent, sur notre fonctionnement au quotidien. Le corps s'adapte assez lentement à ce petit bouleversement qui paraît pourtant insignifiant de prime abord. Cela s'expliquerait par le fait qu'il reste très synchronisé avec la lumière naturelle et s'adapte aux saisons d'une façon un peu contraire à celle imposée par le changement d'heure. Le chercheur souligne toutefois que les personnes les plus à risque de connaître les effets négatifs du changement d'heure sont celles qui souffrent déjà de difficultés de sommeil en général. (…)
(…) Pour éviter la plage blanche, suffit-il de se mettre au lit ? Pour savoir si le sommeil permet de sortir des sentiers battus, des chercheurs américains ont proposé à des adultes de réaliser deux tâches qui mesuraient la créativité avant et après une période de sieste ou de relaxation [NDLR : il s'agissait de créer des associations de mots, plus ou moins compliquées]. (…)
Résultat ?
L'étude a montré que la période d'incubation (c'est-à-dire le temps durant lequel on se repose sans forcément dormir) avait un effet aussi bénéfique que la sieste sur la capacité des participants à réaliser les exercices pour des mots déjà vus. En revanche, seule la sieste permettait aux participants d'améliorer leurs performances pour les nouveaux mots (…).
Conclusion : Le sommeil a un effet positif sur votre capacité à imaginer de nouvelles associations et donc à faire preuve de créativité. (…) les chercheurs ont vraiment essayé de savoir si les résultats étaient liés au sommeil ou juste au fait de se retrouver au calme et détendu. Mais c'est bien le sommeil – et le sommeil paradoxal en particulier – qui joue un rôle sur la créativité. L'explication serait que le cerveau ne module les neurotransmetteurs que durant cette phase de sommeil, de sorte à diffuser l'information plus facilement. Plutôt que d'attendre l'inspiration, mieux vaut donc aller la chercher sur l'oreiller. (...)
(…) À part dans les films, personne ne se réveille avec des dents étincelantes, ni avec un brushing en place ou un teint de pêche ! Des nuits de sommeil trop courtes ou trop mauvaises sont-elles à mettre en cause ? En serait-il autrement si vous aviez pu dormir un peu plus ou un peu mieux ? (…) Des chercheurs américains ont proposé à un groupe de 20 personnes souffrant de trouble du sommeil d'être prises en photo avec une technologie très sophistiquée permettant un haut niveau de précision : la photogrammétrie. Les participants de l'étude passaient le test une première fois juste après le diagnostic puis après deux mois de traitement. Les chercheurs demandaient ensuite à un groupe de sujets volontaires de voir les photos avant et après, dans un ordre aléatoire, et de juger, pour chaque paire, quelle photo était la plus belle, celle où la personne semblait la plus alerte ou la plus jeune, et celle qui, selon eux, était la photo "après traitement".
Résultat ?
Les évaluateurs volontaires identifiaient deux fois plus la photo "après traitement" comme représentant une personne plus jeune, plus alerte et plus belle. (…)
Conclusion : (…) Les auteurs expliquent les changements du visage en restaurant un sommeil réparateur par une meilleure circulation des fluides physiologiques durant la nuit. Ne s'accumulant pas à certains endroits, ils donnent notamment une impression de visage moins "bouffi" et plus apaisé. Au lieu de dépenser des sommes folles dans des crèmes de jour et du maquillage, organisez- vous pour aller dormir une heure de plus : c'est moins cher ! (…)
(…) Les fins de mois compliquées nous angoissent-elles au point de ne pas fermer l'œil ? (…) Des chercheurs américains ont interrogé 75 personnes âgées résidant toujours chez elles sur les contraintes financières auxquelles elles faisaient face, leur santé mentale, physique et leur perception de la qualité de leur sommeil. Le sommeil était également évalué avec des mesures plus objectives et plus précises en laboratoire du sommeil.
Résultat ?
Les difficultés financières influençaient de manière très importante le temps mis pour s'endormir, les réveils nocturnes, le temps de sommeil ainsi que sa qualité de manière générale. Ces effets étaient indépendants de la santé physique et mentale de la personne. (…)
(…) Des chercheurs britanniques ont recruté des participants qui disaient ne pas bien dormir en raison de pensées et d'inquiétudes qui leur traversaient l'esprit une fois qu'ils étaient au lit. Ils ont ensuite divisé ce groupe en trois et ont donné trois types de consignes différentes [NDLR : imaginer une scène apaisante en se projetant dans la scène au préalable, essayer de se distraire, pas de consigne particulière]. (…)
Conclusion : (…) les résultats montrent qu'un bref entrainement à l'imagerie mentale permet de réduire le temps pris pour l'endormissement et l'inconfort lié à l'activité cognitive avant celui-ci. Toutefois, il est important de noter qu'il ne suffit pas de se distraire ! Il faut que la distraction soit agréable et relaxante ; et que la personne puisse s'y plonger avec un certain degré de précision. Dès lors, à moins que vous n'ayez une passion dévorante pour les moutons, nous vous suggérons plutôt de vous imaginer en vacances sur une plage de sable fin plutôt que de compter. (…)
Les Éditions Mardaga et En Marche vous offrent :
cinq exemplaires de Pense-t-on vraiment au sexe toutes les 7 secondes ? 60 Questions étonnantes sur le sexe.
Les gagnants seront avertis après tirage au sort. Intéressé(e) ?
Envoyez-nous un courrier ou un courriel au plus tard le jeudi 15 juin à une des adresses suivantes :
N’oubliez pas de mentionner votre nom, votre numéro de membre, votre adresse postale, votre numéro de téléphone et l’ouvrage qui vous intéresse.
À la lecture des 60 questions étonnantes sur le sommeil, on peut en déduire quelques conseils de saison pour les étudiants. Voici ce que cela pourrait donner :
Écourter ses nuits pour étudier plus – boucler un travail, réviser pour un examen… – n'est pas la solution optimale. Généralement, ces heures de sommeil en moins s'accompagneront de difficultés accrues le lendemain. Le cerveau est comme un muscle, il doit récupérer.
Dormir facilite la résolution de problèmes, en particulier s'ils sont complexes. En effet, lors du sommeil, l'information se diffuse mieux et plus large- ment dans notre cerveau. De quoi élargir les perspectives au réveil et inspirer des solutions créatives.
Faire une petite sieste de seulement 30 minutes permettrait de rester alerte après un lunch copieux ou lorsque l'on sent une baisse d'énergie. Au programme d'une pause, la micro-sieste peut revitaliser et accommoder de manière positive le repas de midi.
La protection de vos données personnelles nous tient à coeur.