Droits sociaux

Le nouveau paysage du supérieur

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© M. Houet BELPRESS
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Mathieu Stassart

Mathieu Stassart

Le décret "Paysage" ou décret Marcourt – du nom du Ministre de l'Enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles – comportait plusieurs objectifs : harmoniser et unifier l'enseignement supérieur, démocratiser l'accès aux études, accroître les collaborations entre établissements, renforcer la visibilité internationale, permettre aux étudiants de personnaliser davantage leur parcours. La totalité de ses dispositions s'applique à l'ensemble des années d'études depuis la rentrée 2015.

Une organisation remodelée

Le concept d'année d'études a disparu au profit de celui de cycle. Une personne précédemment inscrite en 1er bachelier évolue désormais en 1re année du 1er cycle. Sauf exceptions, le 1er cycle - équivalant au baccalauréat – comporte 180 crédits. Le 2e cycle – ou master – en dénombre 120. Chaque année comporte normalement 60 crédits, un crédit correspondant à trente heures d'apprentissage. En 1re année du 1er cycle, l'établissement impose le programme d'étude. Par la suite, chacun compose celui-ci parmi l'éventail de choix qu'a défini, par filière, son établissement.

L'individualisation et la flexibilité sont plus grandes mais pas totales. Pas question, par exemple, pour un futur biologiste, de compléter son cursus par des activités d'apprentissage en arts du spectacle.

Autre frein : chaque établissement définit un certain nombre de "prérequis" (cours à valider préalablement au suivi d'un autre) et de "corequis" (cours à suivre en même temps). Cette ossature plus ou moins rigide selon les cas relativise la liberté de choix proposée et induit souvent une similarité de programmes.

Dans les faits, le stakhanoviste le plus motivé ne pourra pas condenser son 1er cycle en deux ans au lieu de trois. Tout comme il sera impossible à celui en situation d'échec important de rattraper son retard sans "perdre un an". Les nouvelles dispositions permettent toutefois de mieux équilibrer les années restantes.

Autre nouveauté : les cours autrefois envisagés de manière individuelle sont rassemblés par unités d'enseignement, de 30 crédits maximum. Selon le type d'étude choisi, ces unités comportent des cours théoriques, des travaux pratiques, des stages…

Échec ou réussite

Exit le seuil de 12/20 par matière et de moyenne générale. La réussite est désormais fixée à 10/20, tant pour les unités d'enseignement que pour la moyenne. Le décret autorise chaque établissement à choisir la pondération employée pour la cotation des unités d'enseignement, à condition d'en informer préalablement les étudiants. Certains privilégient une moyenne arithmétique, d'autres une moyenne pondérée. D'autres encore se basent sur la cote la plus basse parmi les cours composant l'unité d'enseignement. Lorsque le seuil n'est pas atteint, un jury procède à une délibération et statue sur la réussite ou l'échec.

Minerval : un délai rallongé

La date limite de paiement du minerval est fixée au 4 janvier. À cette date, les étudiants qui n'auront pas régularisé leur situation ne pourront plus suivre les cours ni participer aux examens. Ils resteront redevables du solde restant dû et l'année entamée comptera comme un échec pour les critères de finançabilité (voir encadré dans "Une bourse, pour qui, comment ?").

À l'intérieur du cadre fixé par le décret "Paysage", les établissement bénéficient d'une certaine liberté académique. Une fois inscrit, l'étudiant doit se conformer au règlement d'étude de l'institution choisie. En cas de doute ou de problème, la Fédération des étudiants francophones (FEF) recommande de s'adresser en priorité au conseil étudiant ou à son syndicat estudiantin.