Tuberculose : peut mieux faire!

La tuberculose n'a cessé de reculer, dans notre pays depuis vingt-cinq ans. Mais cette évolution positive de la maladie respiratoire semble enrayée. Le registre relatif aux cas de maladie en 2014 vient d'être publié : il fait état de 959 déclarations. Or, si l'on extrapole les chiffres disponibles pour 2015, il est probable que l'on dépassera finalement le seuil  du millier de cas, estime le Fonds des affections respiratoires (Fares).

Cette hausse serait une première depuis plusieurs décennies. L'ASBL estime que l'une des explications réside sans doute dans l'augmentation du nombre de migrants. Elle s'empresse d'ajouter que le risque de contamination de la population résidente est très faible et qu'il n'y a pas d'association entre migration et transmission de la tuberculose. Une autre explication réside dans la résistance croissante aux antibiotiques.

Ce bilan est préoccupant car, même sans tenir compte de la hausse récente, la Belgique montre une incidence de 8,6 cas par 100.000 habitants, ce qui la place en 4^e position par rapport aux autres pays d'Europe occidentale. Entre 2000 et 2012, la baisse de l'incidence a été de 3,3 % annuellement. Or l'Organisation mondiale de la santé (OMS) veut éradiquer la maladie à l'horizon 2035, ce qui supposerait, pour notre pays, une diminution de 20% par an. Il va donc falloir se mobiliser…

Dans le pays, c'est la Région bruxelloise qui se taille la part du lion, avec une incidence trois à quatre fois supérieure à celle des autres Régions. Normal, puisque les villes concentrent, traditionnellement, à la fois les personnes plus pauvres et/ou migrantes. D'autres grandes villes du pays (Anvers, Liège…) sont également concernées.

Avec l'OMS, le Fares insiste sur l'importance d'une action coordonnée sur les déterminants sociaux de la maladie: logement, accès aux soins, etc. Elle regrette que la Belgique soit un des rares pays européens à ne pas disposer d'un plan national tuberculose.