Droits sociaux

Web-documentaire - Les nouveaux pauvres

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"On arrive à des formes de précarité qui sont davantage sournoises, davantage cachées."
www.rtbf.be/lesnouveauxpauvres
Matthieu Cornélis

Matthieu Cornélis

Au commencement, le couple est heureux, enthousiaste, décidé d'ouvrir grand la porte de "la capitale de l'Europe" et de s'y installer. L'internaute perçoit leur entrain, immortalisé dans leur courte vidéo d'introduction prise sur le vif à leur arrivée à Bruxelles. Puis les capsules se succèdent, comme autant d’embûches sur leur chemin : la recherche d'un logement, la précarité énergétique des logements sur le marché locatif, un marché de l'emploi saturé, l'accès aux soins de santé…

Sollicité pour opérer des choix, c'est l'internaute qui fait progresser le récit. Et les conséquences de ses "clics", visibles à la marge de l'écran, font osciller le curseur entre la "sécurité" et la "précarité" du couple.

Au terme du récit, leurs sourires du début ont disparu. Le couple n'est plus. Elle et lui auront vécu la lente descente vers une nouvelle forme de précarité.

La production est interactive, donc, agrémentée de photos, de vidéos et de sons. Mais elle ne dénature en rien la réalité vécue par des milliers de Bruxellois, telle que l'annonce l'héroïne en début de parcours : "Ce n'est pas un jeu, c'est de la vraie vie dont il s'agit".

Une vie que connaissent presque 40% des Bruxellois qui vivent sous le seuil de pauvreté (environ 1.000 euros de revenus par mois pour une personne isolée), soit "de nouvelles populations précaires invisibles", telles que les décrit Nicolas De Kuyssche, directeur du Forum bruxellois contre les inégalités et initiateur du web-documentaire.

"On arrive à des formes de précarité qui sont davantage sournoises, davantage cachées. Aujourd'hui, le précaire à Bruxelles, c'est l'étudiant, la mère célibataire, le travailleur, le pensionné… Des gens qui ont un statut social […] mais qui, dans leur vie, rencontrent des obstacles qui peuvent les faire basculer."

"Notre volonté, raconte Patrick Séverin, auteur de la production, c'est de rassembler ces carrefours de vie, de tirer un instantané, une photographie de cette époque. Bruxelles est le cadre symptomatique de cette pauvreté."

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